Larousse Médical 2006Éd. 2006
O

ovaires polykystiques (syndrome des)

Affection chronique caractérisée par la présence sur les ovaires de multiples kystes durs de taille variable, par des troubles des règles, une pilosité abondante et un poids excessif.

Synonymes : dystrophie ovarienne, ovarite sclérokystique, polykystose ovarienne, syndrome de Stein-Leventhal.

   Le syndrome des ovaires polykystiques est de cause encore inconnue. Les troubles menstruels consistent en une absence ou en une irrégularité des règles et en des troubles de l'ovulation. Toutefois, certaines femmes ont des grossesses naturellement malgré les anomalies de leur cycle menstruel ; d'autres nécessitent une prise en charge médicale.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic évoqué sur l'aspect échographique des ovaires (nombre de follicules supérieur à 24) est confirmé par des examens hormonaux statiques (le dosage des androgènes dans le sang montre un excès de leur sécrétion par les ovaires). Le dosage de LH est ici supérieur à celui de la FSH. Un bilan de la régulation glycémique est nécessaire, pouvant entraîner la prescription d'hypoglycémiant (metformine).

   Le traitement est celui des symptômes. Après une réduction du poids, il peut consister à induire l'ovulation si la femme désire être enceinte. Un traitement cœliochirurgical est parfois envisageable. Le drilling ovarien consiste à perforer les ovaires d'une dizaine d'orifices pour favoriser les ovulations. Il peut également se faire par les voies naturelles (fertiloscopie). Ce drilling ovarien permet des ovulations spontanées. S'il n'y a pas désir de grossesse, un traitement hormonal par les antiandrogènes sert à régulariser les règles et à faire diminuer la pilosité en quelques mois. La contraception orale permet parfois de faire disparaître les kystes. Une surveillance au long terme est nécessaire en raison des risques hypertensif et diabétique.

ovariectomie

Ablation chirurgicale d'un ou des deux ovaires.

Synonyme : oophorectomie.

   Une ovariectomie est pratiquée en cas de tumeur ou de kyste volumineux ou suspect de l'ovaire. Lorsqu'elle concerne les deux ovaires, on parle de castration.

DÉROULEMENT

L'intervention est réalisée soit par ouverture de la paroi de l'abdomen, soit par cœlioscopie (introduction à travers cette paroi d'un tube muni d'un système optique et d'instruments de microchirurgie). Lorsqu'elle est pratiquée en traitement d'un cancer de l'ovaire, l'opération consiste en l'ablation des deux ovaires, associée à une hystérectomie totale ou partielle, et à une omentectomie. Une chimiothérapie complémentaire est par ailleurs souvent prescrite.

   Si l'ablation concerne un seul ovaire, l'ovulation est préservée, ainsi que la production hormonale. En revanche, l'ablation des deux ovaires, lorsqu'elle est pratiquée avant la ménopause, provoque une ménopause artificielle, par carence hormonale, et par conséquent une stérilité définitive. On peut supprimer les symptômes de la ménopause (bouffées de chaleur, ostéoporose) à l'aide d'hormones féminines médicamenteuses.

ovarite

Inflammation d'un ou des deux ovaires, généralement consécutive à une salpingite (inflammation d'une ou des deux trompes).

Voir : salpingite.

ovarite sclérokystique

syndrome des ovaires polykystiques

overdose

surdose

ovocyte

Gamète femelle.

   L'ovocyte, qui dérive de l'ovogonie, se forme durant la vie fœtale. Les ovaires de la fille contiennent à la naissance environ 300 000 de ces ovocytes, à l'intérieur de follicules dits primordiaux. Seuls 300 ou 400 ovocytes sur 300 000 parviendront à maturité au cours de la vie génitale de la femme et deviendront des ovules susceptibles d'être fécondés.

ovogenèse

Ensemble des phénomènes qui concourent à la formation des ovules.

   L'ovogenèse, qui débute dès la vie intra-utérine, comprend deux phases.

— Entre le 4e et le 7e mois de grossesse, les ovogonies, cellules d'origine des ovocytes, se multiplient, ce qui aboutit à la formation d'environ 300 000 ovocytes dits de premier ordre, contenant chacun 46 chromosomes. Ces ovocytes demeurent dans les follicules ovariens sans y subir de modification jusqu'à la puberté.

— À partir de la puberté, à chaque cycle menstruel, un ovocyte de premier ordre donne un ovocyte de second ordre, ou ovule, qui ne contient plus que 23 chromosomes, car il a subi une division cellulaire particulière, la méiose. Cet ovule est expulsé chaque mois au moment de l'ovulation. S'il n'est pas fécondé, il dégénère ; s'il est fécondé, il achève sa transformation cellulaire et devient embryon à 46 chromosomes (les siens plus les 23 du spermatozoïde).

ovogonie

Cellule de l'ovaire dont les transformations successives (multiplication, méiose) conduisent à la formation de l'ovocyte, puis à celle de l'ovule.

ovulation

Libération d'un ovule par l'ovaire.

Synonyme : ponte ovulaire.

   L'ovulation est un phénomène cyclique qui commence à la puberté et cesse à la ménopause. Elle est nécessaire à la fécondité d'une femme et s'inscrit dans le déroulement normal du cycle menstruel.

MÉCANISME

À chaque cycle menstruel, à la surface de l'ovaire, un follicule se distend et se rompt, libérant l'ovule qu'il contient. L'ovule tombe au voisinage du pavillon de la trompe utérine (trompe de Fallope), est happé par les franges tubaires et commence dans la trompe son trajet vers l'utérus. De son côté, le follicule ovarien vidé dégénère et se transforme en corps jaune. L'ensemble de ces phénomènes obéit à des sécrétions hormonales hypophysaires et ovariennes, qui dépendent elles-mêmes d'une structure particulière de l'encéphale, l'hypothalamus : au début du cycle, les œstrogènes sécrétés par l'ovaire sous l'influence d'une gonadotrophine hypophysaire, l'hormone folliculostimulante (FSH), s'accumulent et ont, en retour, une double action sur l'hypophyse : ils freinent la sécrétion de l'hormone folliculostimulante, tandis qu'en s'oxydant ils excitent la sécrétion de la seconde gonadotrophine hypophysaire, l'hormone lutéinisante (LH). Quand le rapport entre ces deux hormones atteint un équilibre, un pic de LH se déclenche, en principe le 14e jour du cycle, et l'ovulation se produit 36 à 40 heures après le début de ce pic.

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'ovulation n'entraîne généralement aucun symptôme, mais certaines femmes remarquent une légère douleur latérale du bas-ventre ou une petite perte sanglante. Une méthode permet de rechercher la date de l'ovulation : l'étude de la courbe de température au cours du cycle menstruel. Le tracé de la courbe thermique comprend en effet un plateau au-dessous de 37 °C, suivi d'un plateau au-dessus de 37 °C. L'ovulation semble se produire le premier jour de la remontée ou le dernier jour de température basse. Cette mesure permet donc de penser que l'ovulation a eu lieu, mais ne sert en aucune façon à la prévoir.

PATHOLOGIE

Une absence d'ovulation peut avoir plusieurs motifs : une insuffisance hormonale, une contraception orale (œstroprogestatifs), certains médicaments (anticancéreux, par exemple). L'induction artificielle de l'ovulation, par l'administration d'hormones folliculostimulante et lutéinisante purifiées, fait partie du traitement de certaines stérilités. Par ailleurs, une absence d'ovulation ne se traduit pas nécessairement par une aménorrhée (absence de règles).

Voir : fécondité, ovogenèse, ovule.