Larousse Médical 2006Éd. 2006
T

tension artérielle

pression artérielle

tension oculaire

Pression qui règne à l'intérieur du globe oculaire.

Synonyme : pression intra-oculaire (P.I.O.).

   La régulation de la tension oculaire dépend de la sécrétion et de l'élimination de l'humeur aqueuse, liquide nutritif de la cornée et du cristallin. En effet, la tension oculaire est maintenue à un niveau normal grâce à l'équilibre entre la sécrétion et l'excrétion de l'humeur aqueuse.

   Sécrétée de façon continue par le corps ciliaire (partie intermédiaire de la membrane uvéale, située à la limite de la choroïde et de l'iris), l'humeur aqueuse est éliminée en permanence dans l'angle iridocornéen, où elle passe par une sorte de filtre, le trabéculum (tissu translucide formé de fibres enchevêtrées). Elle s'écoule ensuite dans le canal de Schlemm, qui prolonge celui-ci, et elle sort de l'œil dans les veines épisclérales. La plus grande résistance à l'écoulement de l'humeur aqueuse se trouve dans le trabéculum.

EXAMEN

La tension oculaire est mesurée essentiellement à l'aide d'un appareil appelé tonomètre à aplanation, soit appuyé sur l'œil (tonomètre de Goldmann), soit à jet d'air pulsé, sans contact. Elle est évaluée en millimètres de mercure. Sa valeur normale varie entre 10 et 21 millimètres de mercure, augmente avec l'âge du sujet et peut être différente selon les heures du jour ou de la nuit, en particulier chez les sujets atteints d'un glaucome (augmentation de la pression intra-oculaire). Elle doit être appréciée en fonction de l'épaisseur cornéenne, qui est variable d'un sujet à un autre.

PATHOLOGIE

— L'élévation de la tension oculaire, caractéristique du glaucome, peut être due à des modifications de l'angle iridocornéen (débris, sclérose du réseau trabéculaire, accolements entre l'iris et la cornée, augmentation de la pression veineuse épisclérale), qui empêchent l'humeur aqueuse d'être évacuée. L'augmentation de la sécrétion d'humeur aqueuse, par exemple au cours des uvéites, est plus rarement à l'origine d'une élévation de la tension oculaire.

— La diminution de la tension oculaire, ou hypotonie, est essentiellement le symptôme d'une uvéite. Plus rarement, elle apparaît de façon temporaire après une opération chirurgicale sur l'œil (glaucome, cataracte, etc.) et de façon définitive en cas d'atrophie de l'œil (consécutive à un traumatisme ou à une pathologie sévère). Cette diminution de la tension oculaire se manifeste par des douleurs. Son traitement est celui de sa cause.

tente à oxygène

Enceinte qui permet l'oxygénothérapie d'un malade.

   Une tente à oxygène est faite d'une toile ou d'un tissu synthétique, souple, léger, transparent, ininflammable, supporté par un cadre métallique. D'une capacité de 200 litres, elle recouvre le thorax et la tête du malade, qui peut bouger librement. La tubulure d'arrivée d'oxygène est reliée à un manodétendeur, lui-même relié à une bonbonne ou à un tuyau d'arrivée d'oxygène. L'oxygène traverse un bac de glace, qui l'humidifie, ce qui permet de rafraîchir l'intérieur de la tente. Le débit d'oxygène est réglé de 8 à 12 litres par minute. Un appareil, nommé oxymètre, permet de mesurer la concentration d'oxygène sous la tente.

   Après avoir suivi un apprentissage, un patient ou un membre de sa famille peut se servir d'une tente à oxygène à domicile.

    Pour l'oxygénothérapie du nourrisson, on utilise le hood, une cloche en matière plastique qui recouvre la tête de l'enfant.

tente du cervelet

Expansion membraneuse de la dure-mère, tendue horizontalement, en arrière du tronc cérébral.

   La tente du cervelet sépare le crâne en deux compartiments : l'étage supratentoriel, contenant le cerveau, et l'étage sous-tentoriel, comprenant le tronc cérébral et le cervelet.

Voir : cervelet.

tératogenèse

Formation et développement in utero d'anomalies aboutissant à des malformations.

Synonyme : tératogénie.

   Un médicament tératogène est un médicament qui entraîne une perturbation du développement embryonnaire ou fœtal lorsqu'il est administré à une femme enceinte. C'est le cas, par exemple, du thalidomide, utilisé dans le traitement de certaines maladies auto-immunes.

Voir : malformation.

tératologie

Science qui traite des anomalies et des malformations liées à une perturbation du développement embryonnaire ou fœtal.

   La tératologie expérimentale étudie l'action de différents facteurs sur l'embryon d'un animal.

   Les nouvelles orientations de la tératologie recouvrent notamment les risques de formation de cancers, le retentissement fonctionnel des facteurs de risque sur divers viscères (foie, rein, appareil génital) et les phénomènes susceptibles d'entraîner des anomalies de développement intra-utérin.

tératome

dysembryome

térébrant

Qui creuse profondément.

   Un ulcère profond est dit térébrant s'il tend à s'aggraver en creusant profondément le tissu sur lequel il se trouve (par exemple, la peau). Par extension, on appelle douleur térébrante une douleur profonde, pareille à un coup de poignard.

terminal

Qui arrive à sa fin.

   Le stade terminal d'une maladie est son ultime phase, avec évolution vers la mort sans que l'on puisse empêcher celle-ci.

   En anatomie, une artère est dite terminale lorsqu'elle ne se ramifie plus.

terrain

Ensemble des facteurs génétiques, physiologiques, tissulaires ou humoraux qui, chez un individu, favorisent la survenue d'une maladie ou en conditionnent le pronostic.

   On parle, par exemple, de terrain allergique chez un patient lorsqu'il possède des antécédents personnels ou familiaux d'asthme, d'eczéma ou d'allergie, et montre, à la numération formule sanguine (N.F.S.), une tendance à l'hyperéosinophilie (augmentation dans le sang du nombre d'un type de globules blancs, les polynucléaires éosinophiles) et à l'élévation du taux d'immunoglobulines de type E (IgE).

terreur nocturne

Trouble du sommeil de l'enfant se manifestant par un cri ou par des pleurs perçants, accompagnés de signes d'angoisse majeure.

   Contrairement au cauchemar, qui se produit durant le sommeil paradoxal (au cours duquel se forment les rêves), la terreur nocturne intervient pendant le sommeil lent profond (sommeil à ondes lentes), qui est, en principe, celui de la première partie de la nuit.

FRÉQUENCE

Ce trouble touche environ 3 % des enfants (contre moins de 1 % des adultes). Plus fréquent chez le garçon que chez la fille, il survient de préférence entre 4 et 12 ans, et peut se retrouver chez plusieurs membres d'une même famille.

CAUSES

La terreur nocturne est une parasomnie (comportement anormal pendant le sommeil) et, à ce titre, traduit une activité anormale du système nerveux central, par l'intermédiaire du système musculaire squelettique ou du système nerveux végétatif. Son mécanisme, mal connu, met en cause l'immaturité des systèmes d'éveil.

   On peut cependant rechercher une cause aggravante telle qu'une maladie infectieuse, une prise médicamenteuse ou un facteur psychologique (conflits affectifs avec l'entourage, par exemple).

SIGNES

L'enfant se dresse brusquement sur son lit, 2 à 3 heures après le coucher, en proie à une peur intense. Ses yeux, grands ouverts, ont un aspect « vitreux ». Son corps est parcouru de tremblements et couvert de sueur. Il marmonne quelques mots, pleure ou crie. En général, il ne reconnaît ni ses parents ni son entourage et se montre incapable de préciser la cause de son épouvante. La durée de l'épisode, variable, peut aller jusqu'à une vingtaine de minutes. L'enfant finit par se rendormir. Au réveil, il aura le plus souvent tout oublié.

   La terreur nocturne s'accompagne parfois d'une forme de somnambulisme, appelée « somnambulisme terreur », qui se manifeste par une déambulation pouvant associer un réflexe de fuite ou de lutte si le sujet est contraint ou maintenu par une tierce personne. De tels comportements risquent d'être à l'origine d'accidents (chute dans un escalier, passage au travers d'une porte vitrée, etc.). En règle générale, il ne faut pas tenter de réveiller un enfant lors d'un accès de somnambulisme ou de terreur nocturne.

ÉVOLUTION ET TRAITEMENT

Comme pour le somnambulisme, l'évolution est en général favorable, les terreurs nocturnes tendant à disparaître spontanément et persistant rarement à l'adolescence.

   Il n'y a pas de traitement spécifique. La conduite appropriée consiste à empêcher l'enfant de se blesser lors des accès. Le traitement médicamenteux (benzodiazépines, antidépresseurs) est réservé aux cas graves par leur fréquence et leur intensité.