Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

éthanol

alcool éthylique

éther

Oxyde d'éthyle, liquide incolore, volatil, hypnotique et anesthésique.

   L'éther était autrefois utilisé comme anesthésique général (par inhalation au masque, éventuellement dans un mélange). Moins actif que le chloroforme, il est aujourd'hui réservé aux petites interventions.

   Détourné de son usage premier par les toxicomanes, il ne peut être délivré sans un contrôle strict. Étant hautement inflammable et explosif, même à distance, du fait d'une importante évaporation, il doit être stocké à l'abri de la lumière et selon des normes répondant à une réglementation sévère.

éthique médicale

Ensemble des règles de conduite des professionnels de santé vis-à-vis de leurs patients.

   L'éthique médicale, nécessairement complexe, participe à la fois de la déontologie (ensemble des règles internes à une profession), de la morale et de la science.

   L'éthique médicale concerne l'aspect limité à la santé d'une notion similaire mais plus vaste, la bioéthique, laquelle représente l'ensemble des mêmes règles appliquées à tous les domaines des sciences de la vie.

   Les règles déontologiques, édictées dès le Ve siècle av. J.-C. (serment d'Hippocrate), en appellent aux notions de compétence, de générosité, de dévouement, de désintéressement et de secret médical. Les règles morales protègent le malade de la dérive que pourraient introduire en ce début de XXIe siècle les grandes évolutions des sciences de la vie : évolution thérapeutique (découverte de la radiothérapie, par exemple) et évolution biologique (découverte du code génétique et de ses applications, comme la thérapie génique). Les règles scientifiques, enfin, imposent au corps médical de vérifier que toute attitude médicale, surtout thérapeutique, repose sur des notions dont la rigueur scientifique est réelle.

   Ces trois aspects de l'éthique médicale se retrouvent dans les règles, définies en 1964 par la déclaration d'Helsinki (réunion internationale de représentants de professions médicales) et complétées en 1975 par celle de Tokyo, qui président aux expérimentations. Les principales résolutions de ces déclarations figurent maintenant dans les protocoles expérimentaux. Elles assurent au patient le respect de son choix, manifesté par un consentement libre et éclairé.

   Des comités d'éthique nationaux, régionaux et locaux, à fonction consultative, ont été créés dans plusieurs pays ; on leur soumet divers protocoles d'essais thérapeutiques, mais également les difficultés soulevées par divers problèmes contemporains : modalités de détection du V.I.H. (virus du sida), fécondation in vitro, prélèvements d'organes pour transplantations, applications des techniques de clonage humain – pour ne citer que quelques exemples majeurs.En France, la loi Kouchner de mars 2002 sur le droit d'information des patients a modifié d'une certaine façon l'éthique médicale.

   Le respect de l'éthique médicale constitue la meilleure garantie de la qualité des soins et de la liberté du malade ; il témoigne de la recherche d'une certaine forme de sagesse, de « science avec conscience », dans l'exercice de la médecine contemporaine.

Voir : essai thérapeutique.

ethmoïde

Petit os médian faisant partie à la fois du crâne et de la face.

   L'ethmoïde est situé immédiatement en arrière du nez, entre les deux orbites. Il comprend deux lames perpendiculaires entre elles, l'une verticale et l'autre horizontale. La lame verticale fait partie de la cloison médiane des fosses nasales. À chaque extrémité, droite et gauche, de la lame horizontale est suspendue une masse latérale grossièrement cubique : à l'intérieur, cette dernière contient de petites cavités remplies d'air, les sinus ; du côté des fosses nasales, elle porte de petites saillies osseuses, les cornets ; du côté opposé, elle fait partie de l'orbite.

   Les principales pathologies de l'ethmoïde sont le cancer et l'ethmoïdite.

ethmoïde (cancer de l')

Cancer atteignant l'ethmoïde sous la forme d'un adénocarcinome (tumeur maligne provenant d'un tissu glandulaire).

   Le cancer de l'ethmoïde touche essentiellement les travailleurs du bois (ébénistes, menuisiers), surtout des bois exotiques. Il est dû à la suspension dans l'air de tanins contenus dans le bois, qui s'accumulent sur la muqueuse tapissant les os des fosses nasales. Les signes du cancer de l'ethmoïde sont une obstruction nasale et des écoulements par le nez, clairs ou hémorragiques, peu abondants mais répétés. Ils ne se manifestent qu'après une exposition fréquente aux agents toxiques ayant duré plusieurs années. Le traitement associe une ablation chirurgicale de l'ethmoïde, une chimiothérapie et une radiothérapie. Dans les groupes à risque, la prévention est assurée par le port d'un masque, et le dépistage de la maladie, par un examen clinique et radiographique annuel systématique.

ethmoïdite

Inflammation aiguë des sinus de l'ethmoïde.

Synonyme : sinusite ethmoïdale.

   Les ethmoïdites comprennent différents types d'affections atteignant les sinus (cavités remplies d'air) situés à l'intérieur de l'ethmoïde. Soit l'ethmoïde est atteint en même temps que les sinus des autres os de la face : on parle alors de pansinusite ; soit il est atteint isolément : c'est l'ethmoïdite proprement dite.

   L'ethmoïdite atteint surtout les enfants de 2 à 4 ans. Elle est due à une infection rhinopharyngée remontant dans les canaux par lesquels les sinus communiquent avec les fosses nasales. Elle se traduit par une atteinte grave de l'état général (fièvre, abattement), un écoulement de pus par le nez, un œdème progressif des paupières commençant à l'angle interne de l'œil. L'infection risque d'évoluer rapidement en s'étendant autour des globes oculaires (risque de cécité ultérieure) ou vers les méninges et le cerveau.

TRAITEMENT

L'enfant doit être hospitalisé d'urgence. Le traitement s'appuie sur l'administration d'antibiotiques par voie intraveineuse.

éthylisme

alcoolisme

étiologie

Étude des causes des maladies.

   Certains facteurs sont directement responsables d'une maladie, comme les agents pathogènes des maladies infectieuses, les toxiques, le froid, la chaleur, etc. D'autres constituent des facteurs favorisant l'émergence d'une maladie : hérédité, âge, sexe, hygiène de vie, conditions de travail, surmenage, problèmes affectifs.

   Certaines maladies ont une seule cause bien définie, comme le méningocoque dans le cas de la méningite cérébrospinale. D'autres possèdent plusieurs causes distinctes ; c'est ainsi qu'on invoque pour un cancer le rôle de facteurs génétiques (oncogènes), infectieux (virus) et environnementaux. À l'inverse, l'origine de certaines maladies, dites idiopathiques, demeure encore inconnue.