Larousse Médical 2006Éd. 2006
V

varicelle (suite)

DIAGNOSTIC

Il est le plus souvent fondé sur l'examen clinique. Un diagnostic biologique n'est effectué que dans les formes atypiques de la maladie ; il repose sur un examen direct en immunofluorescence des cellules vésiculaires et sur la recherche d'anticorps sériques antivaricelle dans le sang du malade.

TRAITEMENT

Pour la forme commune de la varicelle, il consiste à appliquer localement des antiseptiques afin d'éviter les surinfections cutanées. Des antibiotiques sont prescrits en cas de surinfection bactérienne. Des antiviraux (aciclovir) sont parfois prescrits, dans les cas graves, aux malades immunodéprimés. Les démangeaisons, si elles sont intenses, peuvent être atténuées par un antihistaminique.

PRÉVENTION

Elle repose essentiellement sur l'isolement et l'éviction scolaire de l'enfant malade jusqu'à sa guérison complète. Une personne immunodéprimée doit éviter tout contact avec un malade. Il existe deux vaccins à virus vivant atténué. Ils sont actuellement recommandés chez l'adulte non immunisé dans les 3 jours suivant le contact avec un sujet présentant une varicelle, chez les professionnels de santé ou de la petite enfance non immunisés, chez l'entourage non immunisé d'un sujet immunodéprimé et chez un enfant candidat receveur à une greffe d'organe s'il n'est pas immunisé (6 mois avant la greffe).

   Le virus de la varicelle persistant, après l'infection, dans les ganglions nerveux du rachis ou dans les paires nerveuses crâniennes, il est susceptible de se réactiver à l'occasion d'une baisse de l'immunité cellulaire, provoquant alors un zona.

   La femme enceinte peut contracter une varicelle, ce qui peut être néfaste pour le nouveau-né. En cas de contact, une sérologie permet d'évaluer le risque. La période la plus critique pour le fœtus est avant 20 semaines d'aménorrhée (même si les complications graves sont exceptionnelles) et également lorsque la mère a une éruption dans la période autour de l'accouchement. Toute varicelle chez la femme enceinte doit donner lieu à une consultation spécialisée.

varicocèle

Dilatation permanente des veines spermatiques qui drainent le sang du testicule, entraînant dans cet organe un ralentissement de la circulation veineuse.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Une varicocèle est le plus souvent localisée au testicule gauche ; elle se présente sous la forme d'une dilatation des veines spermatiques intrascrotales, molle à la palpation et augmentant à la toux. Dans la grande majorité des cas, la varicocèle n'entraîne ni gêne ni symptôme. Parfois, elle s'accompagne d'une lourdeur testiculaire qui peut être atténuée par le port d'un suspensoir. Plus rarement, elle engendre une diminution du nombre des spermatozoïdes contenus dans le sperme, associée à une diminution de leur mobilité et de leur durée de vie, et provoque une stérilité.

DIAGNOSTIC

De nombreux examens permettent d'explorer une varicocèle : Doppler veineux scrotal, thermographie scrotale, voire phlébographie des veines spermatiques.

TRAITEMENT ET COMPLICATIONS

Dans la plupart des cas, aucun traitement n'est nécessaire. Cependant, si la varicocèle est importante et très gênante ou si elle provoque une stérilité, on peut pratiquer une ligature des veines spermatiques par chirurgie conventionnelle ou endoscopique (cœlioscopie) ; cette intervention, réalisée sous anesthésie générale, nécessite une hospitalisation de 2 à 4 jours. Il est également possible de pratiquer, sous anesthésie locale, une sclérose endoveineuse percutanée par injection d'un produit sclérosant à l'aide d'un cathéter introduit par la veine fémorale et poussé jusqu'à la veine spermatique ; cette intervention ne nécessite en général aucune hospitalisation.

   Les principales complications de la ligature des veines spermatiques et de la sclérose veineuse spermatique sont l'infection locale et la formation d'un hématome. En outre, dans 10 à 20 % des cas, la varicocèle ne disparaît pas ; on peut alors pratiquer une nouvelle intervention.

variole

Maladie infectieuse contagieuse due à un poxvirus.

Synonyme : petite vérole.

   Le virus de la variole se transmet exclusivement par voie interhumaine. L'éradication de cette maladie, rendue possible par une campagne mondiale de vaccination, a été proclamée à la fin de l'année 1979 par l'Organisation mondiale de la santé.

HISTORIQUE

Le virus de la variole fut autrefois à l'origine d'épidémies mortelles. À partir de foyers indiens et chinois, la maladie atteignit à plusieurs reprises l'Europe, notamment au VIe siècle, au XVIIe siècle (grande pandémie européenne, qui s'étendit à l'Amérique du Nord) et au XVIIIe siècle ; le roi de France Louis XV mourut de cette maladie en 1774.

   La vaccination antivariolique remonte à 1796, année où le médecin britannique Edward Jenner (1749-1823) inocula pour la première fois à l'homme la vaccine bovine. Cette méthode fut reprise par les médecins de l'armée de Napoléon Ier puis se développa dans d'autres pays européens. Étant donné l'éradication de la variole de la surface du globe terrestre en 1979, il n'est plus exigé de certificat de vaccination antivariolique pour voyager à l'étranger.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Après une incubation d'une à deux semaines survenait une forte fièvre, accompagnée de l'éruption, sur la peau, de vésicules et de pustules de consistance dure, enchâssées, se multipliant sur tout le corps, à partir du visage, en 4 jours. Le contenu des vésicules se troublait au cinquième jour ; suivait une suppuration, associée à une nouvelle poussée de fièvre, puis, au dixième jour, les lésions se recouvraient d'une croûte qui laissait une cicatrice indélébile.

COMPLICATIONS

Cette forme clinique simple de la variole pouvait se compliquer d'une extension des vésicules, d'une aggravation des signes généraux, d'atteintes polyviscérales (oculaire, encéphalique, pulmonaire), de surinfections graves et aboutir, comme c'était autrefois le cas pour 40 % des sujets atteints, au décès. Il y avait des formes bénignes et des formes toxiques de la maladie.

TRAITEMENT

Le traitement était celui des symptômes et comprenait, à une époque récente, d'une part des antibiotiques, pour lutter contre les surinfections bactériennes, d'autre part des antiseptiques locaux à pulvériser sur les lésions cutanées. Des sédatifs nerveux et des analeptiques cardiovasculaires pouvaient être administrés en complément. En outre, certains antiviraux (cidofovir) sont actifs sur le virus de la variole.