Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

cystinurie

Maladie congénitale caractérisée par une excrétion urinaire anormalement élevée de cystine et d'autres acides aminés dibasiques (lysine, arginine, ornithine).

CAUSES ET SYMPTÔMES

La cystinurie est une maladie héréditaire transmise sur le mode autosomique récessif (le gène porteur est localisé sur un chromosome autosome - non sexuel - et il faut qu'il ait été reçu à la fois du père et de la mère pour que l'enfant développe la maladie). Due à une anomalie tubulaire, elle se manifeste par la formation de calculs (lithiase) de cystine, généralement volumineux, qui se révèlent le plus souvent par des coliques néphrétiques. Généralement, la lithiase apparaît précocement, chez l'adolescent ou chez l'adulte jeune.

TRAITEMENT

Impératif, car les calculs récidivent et peuvent à la longue altérer la fonction rénale, le traitement consiste à dissoudre les calculs déjà formés et à empêcher la formation de nouveaux par des apports très abondants d'eau enrichie en alcalins (bicarbonate de sodium, par exemple). En effet, lorsque l'urine est basique, la cystine devient plus soluble. Il est parfois nécessaire de recourir à un médicament, la D-pénicillamine, qui, en se liant à la cystine, provoque la dissolution des cristaux.

cystite

Inflammation aiguë ou chronique de la muqueuse vésicale.

   Une cystite témoigne le plus souvent d'une infection par des germes pathogènes, des bacilles (Escherichia coli [colibacillose], Proteus mirabilis) ou, plus rarement, par un champignon (Candida albicans). Elle est beaucoup plus fréquente chez les diabétiques, les femmes jeunes en période d'activité sexuelle et les femmes enceintes (elle peut causer des contractions utérines avec menace d'accouchement prématuré). Elle est souvent liée à une maladie gênant l'évacuation vésicale des urines (rétrécissement ou diverticule de l'urètre, calculs vésicaux, tumeur vésicale) ou à des brides hyménéales entraînant, lors du coït, une inoculation dans l'urètre et la vessie de germes présents dans le vagin. Chez l'homme, elle peut être due à un obstacle prostatique (adénome).

SYMPTÔMES ET SIGNES

La cystite se manifeste souvent brutalement par une douleur suspubienne, des brûlures à la miction, des mictions fréquentes et impérieuses avec émission de seulement quelques gouttes d'urine. Celle-ci est trouble, signe de la présence de pus (pyurie), malodorante et contient parfois du sang (cystite hématurique). La température demeure normale, l'apparition d'une fièvre signalant le passage à une infection des voies urinaires.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le médecin peut, au cabinet ou en visite, réaliser un test urinaire à l'aide de bandelettes. La présence de leucocytes, de nitrites et de sang est très en faveur d'une infection urinaire. Si le test est positif, un traitement monodose (une seule prise d'antibiotique) peut être proposé aux femmes jeunes, en l'absence de fièvre et s'il ne s'agit pas d'une récidive. En cas de récidive, les germes en cause sont identifiés par un examen cytobactériologique des urines (E.C.B.U.), et un antibiogramme teste leur sensibilité aux antibiotiques usuels.

   La cystite est traitée par administration d'antibiotiques à bonne élimination urinaire. Un contrôle de la stérilité des urines est réalisé 48 heures après la fin du traitement.

PRÉVENTION

Le traitement de la cause favorisante suffit généralement à prévenir de nouveaux accès de cystite. Dans de nombreux cas cependant, aucune cause ne peut être mise en évidence. La récidive est alors fréquente et la prévention repose sur le respect de règles hygiéniques et diététiques : boisson abondante (plus de 2 litres d'eau par jour), mictions fréquentes, hygiène génitale et périnéale parfaite, traitement d'une constipation.

Voir : escherichia coli, hématurie, urétrocystite.

cystocèle

Descente de la vessie sur le vagin.

   Une cystocèle survient surtout chez les femmes ayant eu plusieurs enfants, le plus souvent après la ménopause. Elle accompagne fréquemment une colpocèle (affaissement du vagin) et peut se doubler d'un prolapsus utérin (descente de l'utérus). Elle n'entraîne souvent aucun symptôme mais gêne parfois l'évacuation de la vessie lors de la miction ou provoque une incontinence urinaire d'effort. Elle est alors traitée par rééducation du périnée, afin de remuscler celui-ci, ou par une intervention chirurgicale appelée cystopexie, visant à replacer la vessie dans la cavité pelvienne.

Voir : cystopexie, prolapsus génital.

cystographie

Acte de radiologie conventionnelle étudiant l'état et le fonctionnement de la vessie, utilisant un produit de contraste iodé..

   La vessie peut également être explorée par échographie, scanner RX, I.R.M. ou endoscopie.

INDICATIONS

La cystographie concerne particulièrement les hommes, chez qui les affections prostatiques liées à l'âge (adénome prostatique, cancer de la prostate) peuvent provoquer une difficulté à uriner avec évacuation incomplète de la vessie. Elle permet également de localiser les tumeurs, les polypes vésicaux et les calculs et de déceler la présence d'un reflux vésico-urétéral (reflux d'urine vers les reins lors de la miction).

TECHNIQUE ET DÉROULEMENT

La cystographie nécessite une opacification de la vessie par un produit de contraste iodé, qui peut être réalisée de trois manières :

— par voie intraveineuse, cette technique (dite urographie intraveineuse) permettant une vue d'ensemble des voies urinaires et de la fonction rénale ;

— par voie rétrograde, le produit étant mené à la vessie par une sonde introduite dans l'urètre ;

— par le méat urétral (cathétérisme urétral) ou par voie suspubienne, (cathétérisme suspubien), le produit étant injecté dans la vessie (pleine) à travers la paroi abdominale, au-dessus du pubis, sous anesthésie locale. Des clichés de la vessie sont réalisés avant, pendant et après la miction, permettant d'évaluer l'état de l'urètre et de mettre en évidence un éventuel résidu vésical postmictionnel.

EFFETS SECONDAIRES

Les risques sont liés à l'utilisation de produit de contraste iodé. Les examens avec cathétérisme comportent un risque mécanique et un risque d'infection urinaire.