Larousse Médical 2006Éd. 2006
R

rétention

Persistance dans l'organisme d'un produit solide, liquide ou gazeux qui devrait normalement être éliminé.

   Ainsi, la rétention sodique est la rétention dans le sang de chlorure de sodium par défaut de fonctionnement des reins ; la rétention dentaire est l'arrêt de l'évolution d'une dent et son inclusion, partielle ou totale, dans le maxillaire. Toutefois, le terme de rétention est surtout employé en gynécologie (rétention intra-utérine) et en urologie (rétention d'urine).

rétention d'urine

Impossibilité de satisfaire le besoin de vider sa vessie.

DIFFÉRENTS TYPES DE RÉTENTION D'URINE

La rétention d'urine est complète ou incomplète selon que l'évacuation vésicale est impossible ou partielle.

— La rétention d'urine complète est le plus souvent due, chez l'homme, à un adénome de la prostate et, chez la femme, à un trouble neurologique ou sphinctérien. Elle se révèle brutalement : le besoin d'uriner est intense, la vessie est tendue, douloureuse et palpable (globe vésical). Cette rétention impose un sondage vésical évacuateur par voie urétrale ou la pose d'un cathéter vésical sus-pubien, puis la recherche de la cause à l'aide de divers examens : examen clinique neurologique approfondi, examen urodynamique, examens échographiques et radiologiques.

— La rétention d'urine incomplète a une origine parfois neurologique (liée à un diabète ou consécutive à une rachianesthésie), le plus souvent obstructive (rétrécissement du col vésical, calcul ou cancer de la vessie, rétrécissement de l'urètre, adénome ou cancer de la prostate, fibrome utérin). Elle se révèle de façon progressive par des troubles de la miction : mictions rapprochées, jet d'urine faible, sensation de vidange vésicale incomplète, parfois incontinence ou infection urinaire. La vessie est souvent distendue, son dôme étant palpable au-dessus du pubis.

TRAITEMENT

Le traitement de la cause de la rétention d'urine entraîne la disparition de celle-ci.

Voir : globe vésical, vessie neurologique.

rétention intra-utérine

Retenue dans l'utérus, après une fausse couche ou une interruption volontaire de grossesse (I.V.G.), ou encore après un accouchement, de débris ovulaires ou de tout ou partie des annexes embryonnaires (placenta, vésicule ombilicale, amnios, allantoïde).

   Dans le cas d'une fausse couche, on parle aussi de rétention ovulaire, et de rétention placentaire après un accouchement. Une rétention placentaire nécessite une délivrance artificielle par révision utérine. Toutefois, si la rétention est partielle, la présence de débris placentaires n'est pas toujours décelée. Elle empêche alors l'utérus de se rétracter complètement et peut entraîner des hémorragies (métrorragies) et parfois une infection (endométrite, salpingite) provoquant fièvre et douleurs.

   Le traitement d'une rétention intra-utérine est le plus souvent chirurgical (curetage aspiratif) mais peut également faire appel à des médicaments qui provoquent des contractions utérines et permettent alors l'expulsion des débris utérins.

réticuline (fibre de)

Fibre conjonctive, extrêmement fine, servant de soutien aux endothéliums (tissus qui tapissent les parois internes du cœur et des vaisseaux) et aux épithéliums (tissus qui tapissent la surface externe du corps et la plus grande partie des surfaces internes).

Synonymes : fibre réticulaire, fibre réticulée.

   Les fibres de réticuline forment également la charpente des ganglions lymphatiques, de la moelle osseuse et du foie. Leur composition diffère légèrement de celle des fibres de collagène ; les fibres de réticuline forment de fins réseaux et ne se groupent pas en faisceaux.

PATHOLOGIE

Les fibres de réticuline peuvent augmenter en nombre, caractérisant une sorte de fibrose, la fibrose réticulinique.

réticulocyte

Globule rouge jeune.

   Le réticulocyte se distingue du globule rouge mature par une membrane plus grande et légèrement festonnée et par des restes intracellulaires d'A.R.N. qui subsistent après la perte du noyau. La coloration spécifique fait apparaître ces restes d'A.R.N. sous forme de filaments formant un réseau irrégulier, auquel la cellule doit son nom.

   Ces deux particularités (membrane caractéristique et reliquats d'A.R.N. intracellulaires) sont éliminées en 48 heures environ, dont 24 heures passées dans la moelle osseuse et la rate et 24 heures dans le sang. La durée de vie moyenne du globule rouge étant de 120 jours et son passage dans le sang à l'état de réticulocyte durant environ 24 heures, les réticulocytes représentent à peu près 1 % des globules rouges. La mesure de la réticulocytose (taux de réticulocytes dans le sang) est donc un indicateur assez précis de la production de globules rouges par la moelle osseuse. Ainsi, une anémie est imputable à une anomalie de la production des globules rouges par la moelle si le nombre des réticulocytes est normal ou bas. Si, au contraire, leur nombre est élevé, elle est due à une hémorragie ou à une hémolyse (destruction des globules rouges dans la circulation sanguine).

rétine

Membrane tapissant la face interne de l'œil et contenant les cellules qui permettent de capter le signal lumineux.

   La rétine est une membrane mince et transparente dont la face postérieure est en contact avec la choroïde, par l'intermédiaire de l'épithélium pigmentaire, et la face antérieure avec le corps vitré. Le signal lumineux est transmis au cerveau par le nerf optique. La vascularisation de la rétine est assurée en surface par l'artère centrale de la rétine, qui pénètre dans le globe oculaire par la papille (lieu de départ du nerf optique) et se divise en 2 branches, une supérieure et une inférieure, qui elles-mêmes se divisent en 2 branches, l'une temporale, l'autre nasale. En profondeur, cette vascularisation est assurée par les vaisseaux choroïdiens qui irriguent les cellules photoréceptrices à travers l'épithélium pigmentaire. Le drainage veineux est assuré par la veine centrale de la rétine.

STRUCTURE

La rétine est constituée de plusieurs types de cellules, les cellules de la vision étant disposées en 3 couches superposées, qui sont, de l'arrière vers l'avant de l'œil, les cellules photoréceptrices (cônes et bâtonnets), les cellules bipolaires et les cellules ganglionnaires.

— Les cônes, responsables de l'acuité visuelle et de la vision des couleurs, sont majoritaires sur la macula (dépression de la rétine où l'acuité visuelle est maximale) et seuls présents dans la fovéa (centre de la macula).

— Les bâtonnets, sensibles à la quantité de la lumière et à son intensité, et responsables de la vision dans des conditions de faible éclairage, se distribuent sur l'ensemble de la rétine et permettent l'élargissement du champ visuel, ou vision périphérique.

— Les cellules bipolaires mettent en relation les cellules photoréceptrices et les cellules ganglionnaires.

— Les cellules ganglionnaires se prolongent par les fibres optiques, qui se réunissent dans la papille pour former le nerf optique.

EXAMENS

L'exploration de la rétine se fait par l'examen du fond d'œil, associé ou non à la dilatation pupillaire. Certains examens complémentaires permettent d'étudier le fonctionnement de la rétine (électrorétinographie, électro-oculographie) ou sa structure (angiographie oculaire, rétinographie non mydriatique, tomographie en lumière cohérente, ou OCT).

PATHOLOGIE

— Le décollement de la rétine est relativement fréquent, surtout chez les myopes ou chez les sujets âgés pour lesquels il existe des antécédents familiaux. À titre préventif, la photocoagulation des lésions de la rétine est très efficace.

— Les maladies dégénératives de la rétine, souvent héréditaires, touchent plus particulièrement les cellules photoréceptrices et/ou l'épithélium pigmentaire (rétinopathie pigmentaire, dégénérescence tapétorétinienne). Parmi les dégénérescences rétiniennes acquises, la dégénérescence maculaire liée à l'âge (D.M.L.A.) est la plus fréquente.

— Les maladies inflammatoires de la rétine sont rares. Elles sont surtout provoquées par l'inflammation de la choroïde (choriorétinite due au toxoplasme, notamment).

— Les maladies vasculaires de la rétine sont les occlusions artérielles ou veineuses dues à l'arrêt de la circulation du sang dans l'artère centrale ou la veine centrale de la rétine. La microcirculation peut également être atteinte, notamment lors du diabète ou de l'hypertension artérielle.

— Les tumeurs de la rétine sont dominées par le rétinoblastome, tumeur maligne qui atteint les enfants très jeunes et peut conduire à l'ablation de l'œil.

Voir : déchirure rétinienne, décollement de la rétine, rétinite, rétinopathie.