Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

angiome

Malformation touchant le système vasculaire : artères, capillaires, veines et vaisseaux lymphatiques.

   L'angiome est une lésion congénitale, bénigne, des vaisseaux sanguins (hémangiome) ou lymphatiques (lymphangiome), qui se traduit par une dilatation des structures vasculaires. Il peut exister dès la naissance ou apparaître au cours de l'enfance ou de la vie adulte. Dans certains cas, il peut également régresser et disparaître.

   La localisation est soit superficielle (peau, muqueuses), soit profonde (viscères, par exemple cerveau, foie, poumon, ou os) ; les angiomes profonds risquent de provoquer des hémorragies.

Angiomes cutanés

On distingue, parmi les angiomes cutanés, les angiomes immatures, les angiomes matures, ou plans, les angiomes stellaires et les angiomes capillaroveineux.

— Les angiomes immatures sont des malformations du système vasculaire très fréquentes chez les nourrissons, qui se développent à partir du derme superficiel.

   Ils se présentent sous deux aspects différents : les angiomes tubéreux, ou angiomes fraise, forment des saillies plus ou moins volumineuses, bien délimitées et de couleur rouge ; les angiomes sous-cutanés paraissent moins superficiels et leur saillie peut être recouverte d'une peau normale ou bleutée.

   Dans la majorité des cas, les angiomes immatures régressent spontanément, et l'abstention de tout traitement est la conduite la plus raisonnable. Une simple surveillance dermatologique régulière est suffisante, sauf si l'angiome est localisé dans une zone fonctionnellement importante (paupières pour la vision, larynx pour la respiration, lèvres pour la dentition). Dans une telle situation, une corticothérapie ou une ablation chirurgicale peuvent être envisagées.

— Les angiomes matures, ou angiomes plans, sont des malformations très fréquentes du système vasculaire, qui se développent à partir des capillaires du derme superficiel. Ce sont les classiques « envies », ou « taches de vin », qui, malgré leur aspect parfois impressionnant, n'entraînent aucun trouble fonctionnel. L'angiome plan va s'étendre au cours de la vie du patient, prendre une couleur plus foncée et se recouvrir de nodules saillants. Il est traité par les lasers vasculaires. Toutefois, les résultats ne sont pas toujours parfaits, et il faut souvent répéter l'opération.

— Les angiomes stellaires, ou télangiectasiques, sont des malformations du système vasculaire qui se présentent comme de petites taches rouges en forme d'étoile, légèrement surélevées. Ils siègent surtout sur le visage et les extrémités et sont favorisés par la grossesse. On les rencontre également dans le cadre des cirrhoses alcooliques. Lorsqu'ils ne disparaissent pas spontanément, ces angiomes se traitent par électrocoagulation sous anesthésie locale.

— Les angiomes capillaroveineux sont des malformations rares du système vasculaire qui se présentent comme des saillies bleutées situées sur les trajets veineux, qui augmentent de volume pendant un effort. Ils peuvent être traités par injection de produits sclérosants ou par ablation chirurgicale mais imposent la pratique d'examens complémentaires avant intervention.

Angiomes digestifs

Parmi les angiomes digestifs les plus courants figurent les angiomes hépatiques et ceux du tube digestif.

— Les angiomes hépatiques sont des malformations développées à partir des structures vasculaires du foie. Ils sont de cause inconnue. Sauf exception, ils sont asymptomatiques et sont révélés par hasard, à l'occasion d'une échographie. S'ils dépassent 3 centimètres de diamètre, ils se différencient difficilement de certaines tumeurs hépatiques. Un scanner ou une imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) est alors nécessaire pour établir le diagnostic. Un traitement s'impose rarement, sauf si l'angiome est très volumineux. Dans ce cas, une intervention chirurgicale peut être envisagée.

— Les angiomes du tube digestif, ou angio-dysplasies, sont des malformations développées à partir des structures vasculaires du tube digestif. Ces petits pelotons vasculaires ne provoquent aucun trouble fonctionnel réel mais peuvent entraîner des hémorragies brutales ou continues. Leur diagnostic est réalisé grâce à un examen endoscopique ou à une artériographie. Le traitement ne s'impose qu'en cas d'hémorragie. La destruction de l'angiome peut alors se faire pendant l'endoscopie ou l'artériographie.

Les angiomes osseux

Les angiomes osseux touchent le plus souvent les vertèbres (angiome vertébral). En général, celui-ci n'entraîne aucun symptôme et est diagnostiqué lors d'une radiographie du rachis, par l'aspect grillagé d'une vertèbre. Aucun traitement n'est alors nécessaire. Lorsqu'il est responsable de douleur, ce qui est rare, ou de signes neurologiques, ce qui est exceptionnel, l'angiome vertébral est traité, selon les cas, par vertébroplastie (injection de ciment dans la vertèbre), chirurgie ou radiothérapie.

Angiomes artérioveineux

Ces malformations congénitales du système vasculaire concernent essentiellement les jonctions artérioveineuses du cerveau. L'artère et la veine sont anormalement reliées entre elles par un réseau de vaisseaux embryonnaires.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Découverts souvent chez le sujet jeune, les angiomes artérioveineux peuvent être révélés par des maux de tête, des crises d'épilepsie, parfois un déficit neurologique progressif.

DIAGNOSTIC ET ÉVOLUTION

Le diagnostic repose sur l'angio-I.R.M., examen moins invasif que l'artériographie. Cet examen permet de situer précisément la malformation et d'apprécier sa taille. La complication majeure est la rupture d'anévrysme, entraînant des hémorragies cérébrales et cérébroméningées.

TRAITEMENT

Le seul traitement radical, lorsqu'il est possible, est l'ablation chirurgicale de la malformation. Un traitement par embolisation (obstruction des vaisseaux de liaison par une substance obturante déposée par sonde intravasculaire guidée radiologiquement), seul ou en complément de la chirurgie, peut également être proposé.

angiopathie

Toute maladie des vaisseaux sanguins ou lymphatiques.

DIFFÉRENTS TYPES D'ANGIOPATHIE

— L'angiopathie artérielle est principalement représentée par les diverses atteintes qui sont les conséquences de l'athérosclérose (maladie dégénérative de l'artère due à la formation d'une plaque lipidique sur sa paroi). Lorsque l'athérosclérose concerne les artères coronaires, elle provoque un angor et parfois un infarctus du myocarde ; lorsqu'elle concerne les artères carotides ou cérébrales, elle peut entraîner des accidents vasculaires cérébraux tels qu'une hémiplégie ; lorsqu'elle touche les artères des membres inférieurs, elle produit une artérite ; enfin, lorsqu'elle atteint l'aorte, celle-ci peut être le siège d'un anévrysme. Beaucoup plus rarement, une angiopathie artérielle est le résultat d'anomalies congénitales du tissu élastique, constituant essentiel de la paroi artérielle, comme dans la maladie de Marfan. Plus rarement encore, il peut s'agir d'une inflammation de la paroi artérielle, comme dans la maladie de Horton ou dans d'autres artériopathies non athéromateuses. Enfin, une forme particulière d'angiopathie artérielle est la microangiopathie du diabète, qui touche les artérioles, entraînant le plus souvent des complications rénales, rétiniennes ou cardiaques.

— L'angiopathie veineuse comprend essentiellement les phlébites et les varices. La phlébite correspond à une obstruction plus ou moins complète d'une ou de plusieurs veines d'un membre (le plus souvent inférieur) par un caillot. La complication à craindre est l'embolie pulmonaire : le caillot se détache et gagne les poumons par la veine cave inférieure et le cœur droit. Les varices consistent en des dilatations des veines superficielles des membres inférieurs. Souvent héréditaires, celles-ci sont inesthétiques et peuvent se compliquer d'ulcères ou, très rarement, de rupture des veines et évoluer vers l'insuffisance veineuse chronique.

— L'angiopathie lymphatique, beaucoup plus exceptionnelle, est essentiellement représentée par l'œdème d'un membre (supérieur ou inférieur), dû à un blocage des ganglions lymphatiques à la racine du membre et empêchant la lymphe de quitter celui-ci. Dans sa forme la plus spectaculaire, ce blocage provoque un énorme gonflement du membre, appelé éléphantiasis.