Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

choc hypovolémique

Insuffisance circulatoire aiguë consécutive à une diminution rapide du volume sanguin circulant.

   Un choc hypovolémique est dû à une diminution brutale du volume sanguin : hémorragie externe (traumatique ou non) ou interne (liée à une grossesse extra-utérine) ; déshydratation (diarrhée aiguë du nourrisson, choléra, vomissements incoercibles) ; anémie aiguë (par hémolyse) ; perte de protides, causée par des brûlures étendues. Il se manifeste par une soif, une agitation, une pâleur extrêmes, un collapsus (baisse importante de la tension artérielle) et, à l'auscultation, une tachycardie.

   Il impose une hospitalisation en urgence avec pose d'une perfusion veineuse pour compenser les pertes liquidiennes et rétablir une pression artérielle efficace.

choc infectieux

Réaction de l'organisme à un foyer infectieux, avec ou sans septicémie (large diffusion d'agents infectieux dans tout l'organisme).

Synonyme : choc septique.

CAUSES

Un choc infectieux est provoqué par la libération de toxines bactériennes dans l'organisme. Son mécanisme, encore mal connu, pourrait faire intervenir certaines substances issues du germe responsable (endotoxines et certaines exotoxines). Celles-ci déclencheraient une série de réactions imbriquées dans lesquelles diverses substances chimiques (cytokines) élaborées par les cellules de l'organisme joueraient un rôle.

   Les infections en cause sont très diverses, avant tout digestives ou urinaires, et principalement dues à des bacilles à Gram négatif, mais aussi à des staphylocoques ou à des streptocoques. Le choc infectieux le plus grave est le choc méningococcique, ou purpura fulminans. Le choc infectieux peut également compliquer une intervention qui provoque une dissémination infectieuse (chirurgie digestive, endoscopie colique ou urinaire, présence d'un cathéter veineux).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Un choc infectieux provoque des anomalies circulatoires se traduisant par une chute brutale de la tension artérielle et un refroidissement de plus en plus marqué des extrémités, accompagné d'une cyanose diffuse, de frissons. Ces premiers signes sont rapidement suivis de troubles viscéraux multiples : syndrome de détresse respiratoire aiguë, insuffisance rénale aiguë avec oligurie, troubles de la coagulation, gastrite aiguë hémorragique, etc.

TRAITEMENT

Le choc infectieux nécessite une hospitalisation en urgence. Le traitement vise à enrayer le plus rapidement possible le processus infectieux par l'administration intraveineuse d'antibiotiques, accompagnée d'une perfusion intraveineuse de soluté macromoléculaire destinée à rétablir un volume normal de liquide dans les vaisseaux. Lorsqu'un foyer infectieux est accessible chirurgicalement (abcès appendiculaire, par exemple), une intervention doit être pratiquée afin de l'éliminer.

choc obstétrical

Insuffisance circulatoire aiguë survenant chez une femme enceinte ou en cours d'accouchement.

   Complication grave de la grossesse, le choc obstétrical est beaucoup moins fréquent qu'autrefois grâce à la surveillance accrue des femmes enceintes et des parturientes, ainsi qu'à la diminution du temps de travail de l'accouchement.

   Un choc obstétrical peut être dû à une hémorragie survenant lors de la délivrance ou à un choc infectieux.

Il se traduit par une chute de la pression artérielle, une torpeur, un refroidissement, une cyanose et une oligurie (diminution de la quantité d'urine émise). Si le fœtus est encore dans l'utérus, le choc maternel entraîne une diminution brutale de l'apport de sang et d'oxygène, qui impose une césarienne en urgence, faute de quoi l'enfant peut garder des séquelles cérébrales.

   Le traitement consiste à supprimer la cause du choc (hémorragie, foyer infectieux) et à pallier d'urgence ses effets par la réanimation : perfusion ou transfusion de sang, administration d'oxygène.

choc septique

choc infectieux

chocolat

cacao

cholagogue

Médicament destiné à provoquer la vidange de la vésicule biliaire dans l'intestin.

   Les cholagogues (mannitol, sorbitol) sont indiqués dans le traitement des troubles dyspeptiques (difficultés de digestion) et dans celui de la constipation.

Ils sont contre-indiqués en cas d'obstruction des voies biliaires (calcul, par exemple).

Ils sont administrés par voie orale et peuvent déclencher des douleurs abdominales et des diarrhées chez les sujets atteints de colopathie fonctionnelle (spasme du gros intestin).

cholangio-I.R.M.

Examen par l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) des voies biliaires (vésicule, canal cholédoque et canaux pancréatiques).

   La cholangio-I.R.M. est un examen simple, ne nécessitant ni hospitalisation ni injection de produit spécial. Il permet de faire, de manière non invasive, le diagnostic des lithiases, tumeurs et rétrécissements des voies bilopancréatiques. Il n'y a pratiquement pas de contre-indications.

Voir : imagerie par résonance magnétique.

cholangiographie

Acte de radiologie permettant de visualiser la vésicule et les voies biliaires, après injection d'un produit de contraste iodé.

   On distingue plusieurs types de cholangiographie selon le mode d'opacification.

Cholangiographie rétrograde

C'est une radiographie de la vésicule après introduction d'un produit de contraste par les voies naturelles au moyen d'un endoscope.

DÉROULEMENT

La cholangiographie rétrograde nécessite une hospitalisation et une anesthésie générale légère. Lors de l'examen, le médecin introduit un endoscope dans la bouche, le fait progresser jusqu'au duodénum. Par un canal de l'endoscope, on pousse un fin cathéter dans l'orifice d'abouchement duodénal du cholédoque et du canal pancréatique de Wirsung (au niveau de l'ampoule de Vater), ce qui lui permet d'injecter un produit de contraste dans les voies biliaires et le canal pancréatique et de visualiser ceux-ci sur écran. On peut ainsi découvrir une cause d'obstruction (calculs ou tumeurs) qui peut être traitée dans le même temps par extraction (calculs) ou par la pose de prothèse (tumeurs).

COMPLICATIONS

Elles consistent en une infection des voies biliaires et du pancréas. Bien que rares, survenant surtout en cas d'intervention thérapeutique, elles imposent une surveillance médicale après l'examen.

Cholangiographie transhépatique

C'est une radiographie après injection directe du produit de contraste dans les voies biliaires à travers la paroi abdominale. Cet examen ne peut être pratiqué que si les canaux biliaires sont dilatés en raison d'un obstacle empêchant l'écoulement de la bile.

DÉROULEMENT

Une cholangiographie transhépatique nécessite une hospitalisation et se pratique en salle de radiologie. Un médicament calmant est administré avant l'examen. Le patient est alors allongé et on lui injecte un produit anesthésiant à la hauteur du foie avant de réaliser une ponction des voies biliaires à l'aide d'une seringue. Lorsque la bile vient facilement, ce qui indique que l'aiguille est bien en place dans l'un des canaux biliaires, le produit de contraste est injecté et plusieurs clichés sont réalisés et développés immédiatement. Ils précisent la nature et la localisation de l'obstacle, et le médecin peut installer un cathéter pour permettre le drainage de la bile. L'examen dure environ une heure.

EFFETS INDÉSIRABLES ET CONTRE-INDICATIONS

Le produit de contraste administré par injection pouvant entraîner une réaction allergique (nausées, vomissements, éruptions cutanées, baisse de la tension artérielle), un traitement antiallergique est prescrit préventivement dans les cas qui le nécessitent. Les complications, hémorragie, épanchement de bile ou infection, sont rares. L'examen est contre-indiqué chez les femmes enceintes, en raison du risque d'irradiation du fœtus, et chez les patients souffrant de troubles importants de la coagulation du sang.

Voir : vésicule biliaire.