Larousse Médical 2006Éd. 2006
D

débitmètre de pointe

Petit instrument en forme de tube utilisé par un malade asthmatique pour contrôler son état respiratoire. En anglais, peak flow meter.

   Le débitmètre de pointe s'utilise en cas d'asthme assez sévère, nécessitant un traitement quotidien, ou lorsque les crises persistent malgré le traitement. Son faible encombrement, son prix modique et sa facilité d'utilisation (il suffit de souffler dedans) font du débitmètre de pointe un instrument que le malade peut manipuler lui-même.

   Le débit de pointe mesuré dans ce cas est le débit respiratoire maximal du malade. Il se situe normalement entre 450 et 600 litres par minute. L'autosurveillance de l'asthmatique, par mesures quotidiennes notées sur un carnet, permet d'aider le médecin à adapter le traitement.

débridement

Ablation chirurgicale de brides.

   Les brides sont des structures fibreuses anormales (bandelettes, lamelles, zones d'adhérence) reliant deux éléments anatomiques ou cloisonnant la cavité d'un abcès.

— Le débridement d'un abcès consiste, après ouverture, à décoller les adhérences fibreuses entre les tissus et à enlever les lamelles fibreuses cloisonnant l'intérieur de l'abcès, qui gênent son évacuation.

— Le débridement d'une plaie consiste à ôter les adhérences fibreuses qui se sont développées entre les tissus afin de pouvoir la nettoyer.

décalage horaire (symptômes du)

Modification du cycle biologique de 24 heures consécutives provoquée par le changement de fuseau horaire lors de voyages en avion. En anglais : jet lag.

   Les principaux symptômes du décalage horaire sont les troubles du sommeil, liés à une désadaptation de la sécrétion de mélatonine, qui sont plus importants après un vol vers l'est (qui raccourcit la journée) que pour un vol vers l'ouest (qui allonge la journée) ; les troubles digestifs : troubles du transit, de la digestion, etc. ; les désordres psychiques et physiques provoqués par la perturbation de la sécrétion de cortisol (hormone sécrétée par les glandes surrénales), habituellement deux à trois fois plus importante le matin qu'en fin d'après-midi ; les troubles du comportement et de l'adaptation. L'adaptation de l'organisme à un nouveau fuseau horaire demande souvent plusieurs jours. Les très jeunes enfants sont plus sensibles au décalage horaire et ont besoin d'un temps plus long. Il n'est pas certain que l'automédication par les benzodiazépines ou d'autres hypnotiques soit efficace et sans danger. La mélatonine est parfois proposée comme traitement préventif.

décalcification

Diminution importante de la teneur en calcium de l'organisme, particulièrement dans les os et les dents.

   Le terme de décalcification osseuse n'est pas utilisé en médecine ; il recouvre en effet plusieurs maladies de nature différente. Ainsi, une carence en vitamine D (responsable de rachitisme chez l'enfant, et d'ostéomalacie chez l'adulte), quel qu'en soit le mécanisme, ou une ostéoporose (le plus souvent primitive, parfois secondaire à une hyperparathyroïdie), entraînent toutes deux une diminution de la teneur en calcium des os, mais selon des mécanismes très distincts.

Voir : calcium, ostéomalacie, rachitisme, vitamine D.

décalottage

Action de découvrir le gland pénien en faisant glisser la peau du prépuce vers la base de la verge.

   Le décalottage, naguère fréquemment pratiqué à la naissance ou au cours de la petite enfance, est de moins en moins effectué aujourd'hui en raison des petites lésions qu'il peut occasionner. Cependant, il est possible de relever légèrement le prépuce sur le gland afin de mieux le nettoyer.

   Le décalottage est impossible en cas de phimosis (étroitesse du prépuce), phénomène courant chez l'enfant de moins de 6 mois, pouvant persister plusieurs années chez certains garçons.

Voir : phimosis.

décapsulation

Brèche d'une capsule, membrane fibreuse entourant et protégeant certains viscères pleins (rate, foie, rein).

   Une décapsulation peut être due à un traumatisme fermé (sans plaie) de l'abdomen ou encore survenir accidentellement au cours d'une intervention chirurgicale. Ses symptômes sont ceux du traumatisme et de l'hémorragie : douleur, effondrement de la tension, perte de connaissance, etc. La décapsulation nécessite une hémostase chirurgicale ou, si l'hémorragie cesse, une étroite surveillance.

décarboxylase

Enzyme entraînant la libération d'un groupement carboxyle d'un acide organique.

   Les décarboxylases ont une structure variable mais contiennent souvent du phosphate de pyridoxal, un dérivé du pyridoxal, ou vitamine B6.

Elles jouent un rôle essentiel dans le métabolisme des acides. En effet, les décarboxylases font perdre leur caractère acide aux acides dits carboxyliques et transforment les acides aminés en amines.

décérébration

Trouble dû à une lésion grave du tronc cérébral (partie de l'encéphale située juste au-dessous du cerveau).

   Une décérébration peut avoir pour cause une tumeur cérébrale, un traumatisme crânien ou une intoxication par une substance chimique. Elle se manifeste par une rigidité des quatre membres en extension, accompagnée d'accès de raidissement de toute la colonne vertébrale, avec la tête rejetée en arrière. Ces signes apparaissent chez un sujet dans le coma et témoignent d'une aggravation de l'état comateux. Le traitement, s'il est possible, consiste à intensifier, d'une part, les manœuvres de réanimation et, d'autre part, à s'attaquer à la cause (antidote d'un toxique, par exemple). Le pronostic est, malgré tout, sombre dans l'ensemble.

Voir : tronc cérébral.

déchirure musculaire

Rupture d'un muscle due à un effort trop intense.

   Une déchirure musculaire survient le plus souvent chez un sportif insuffisamment entraîné. Elle se manifeste par une douleur aiguë, provoquant l'arrêt de l'activité physique et pouvant occasionner une syncope. Quelques jours après le traumatisme, un hématome apparaît à la surface du muscle.

   Le traitement comprend le repos complet du sujet pendant deux jours, la surélévation du membre associée à l'application, deux heures par jour, d'une vessie de glace et la prise d'anti-inflammatoires non stéroïdiens et de myorelaxants. Au bout de deux jours, l'hématome, s'il est volumineux, peut être ponctionné sous échographie puis bandé. Une semaine après, une rééducation est commencée, la reprise des activités sportives n'étant envisageable qu'au moins un mois après l'accident.