Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

interstitiel

Se dit du tissu de soutien situé dans les interstices d'un organe.

   Le tissu interstitiel est en général formé de vaisseaux sanguins et de tissu conjonctif. Il peut contenir des cellules épithéliales, comme dans le testicule (cellules de Leydig). Il entoure, soutient et nourrit les éléments du tissu fonctionnel de l'organe. Dans le rein, par exemple, le tissu interstitiel est disséminé entre les néphrons, unités fonctionnelles élémentaires. Dans le poumon, il est situé sous la plèvre, entre les lobules, autour des bronches, des vaisseaux et des alvéoles pulmonaires.

   Certaines maladies atteignent de préférence le tissu interstitiel, comme la néphrite interstitielle du rein ou le syndrome interstitiel pulmonaire. Les lésions inflammatoires et la sclérose sont les atteintes interstitielles les plus fréquentes des viscères.

intertrigo

Infection cutanée siégeant aux plis de la peau (aine, aisselle, espaces entre les doigts ou les orteils, nombril).

   Les intertrigos n'ont pas tous la même origine. Certains sont des mycoses, causées par des champignons microscopiques, dermatophytes ou Candida. D'autres sont dus à une bactérie : streptocoque, staphylocoque, parfois colibacille ou encore Corynebacterium ; ce dernier donne lieu à un intertrigo spécifique, l'erythrasma. Certaines maladies dermatologiques, telles que le psoriasis, la dermatite atopique, le pemphigus familial, peuvent prendre un aspect trompeur d'intertrigo.

   Les signes d'intertrigo sont de grands placards rougeâtres, suintants, symétriques ou non, sources de démangeaisons et bordés d'une collerette blanchâtre lorsqu'ils sont d'origine mycosique. Le traitement fait appel à des applications locales d'antifongiques (en cas de mycose) ou d'antiseptiques.

Voir : dermatophytie, erythrasma, mycose.

intervention chirurgicale

Traitement d'un malade par la chirurgie, en salle d'opération et sous anesthésie.

   Une intervention chirurgicale est soumise aux mêmes principes législatifs et déontologiques que les autres actes de la médecine. En particulier, il est nécessaire d'obtenir l'accord du malade, de sa famille ou du tuteur pour un mineur ou un incapable majeur. Cet accord n'a de valeur légale que si le malade ou ses représentants ont reçu des informations objectives et compréhensibles dans une procédure dite de consentement éclairé. Toutefois, dans certaines circonstances (malade dans le coma, par exemple), une intervention peut être pratiquée d'office en urgence.

intestin

Long segment du tube digestif constitué par le duodénum, le jéjunum, l'iléon, le cæcum, le côlon et le rectum.

   Le rôle de l'intestin est d'achever la digestion commencée lors de la mastication et poursuivie dans l'estomac. Sa paroi externe est constituée de deux couches de muscle lisse, l'une longitudinale, l'autre transversale. Sa paroi interne, la muqueuse, est recouverte d'épithélium et possède dans sa profondeur des glandes qui sécrètent les sucs digestifs.

   En raison de leurs fonctions différentes, on distingue deux segments principaux de l'intestin : l'intestin grêle et le côlon.
— L'intestin grêle, long d'environ 7 mètres, comprend successivement le duodénum, le jéjunum et l'iléon. Le jéjunum et l'iléon forment 15 ou 16 grandes boucles appelées anses intestinales, flottant librement dans la cavité intestinale.

   La muqueuse de l'intestin grêle est tapissée de villosités à travers lesquelles s'effectue presque toute l'absorption des aliments. L'intestin grêle est relié au cordon ombilical pendant la vie fœtale. Il en reste parfois une trace chez l'adulte : le diverticule de Meckel.
— Le côlon, ou gros intestin, d'une longueur d'environ 2 mètres, est abouché à l'iléon par sa portion initiale, le cæcum. Il a pour fonction principale d'absorber l'eau et les électrolytes et de concentrer les matières non digestibles. L'accumulation de ces matières (fèces) dans la dernière partie du côlon, le rectum, déclenche automatiquement le besoin de déféquer.

EXAMENS ET PATHOLOGIE

L'intestin est exploré soit par radiographie, en particulier au lavement baryté ou à double contraste, soit par endoscopie : l'entéroscopie (jéjunum et iléon), la coloscopie (côlon), la rectoscopie (rectum), qui permettent la biopsie.

   La pathologie intestinale comprend les maladies infectieuses, parasitaires, inflammatoires (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique), les occlusions, les perforations, les syndromes de malabsorption, les tumeurs bénignes et malignes, les ulcères.

Voir : côlon, colopathie, appareil digestif, cancer de l' intestin grêle.

intestin (cancer de l')

Tumeur maligne localisée à l'intestin, grêle ou côlon.

Voir : cancer du côlon, cancer de l' intestin grêle.

intestin grêle (cancer de l')

Tumeur maligne de l'intestin grêle (duodénum, jéjunum et iléon) prenant le plus souvent la forme d'un adénocarcinome.

   Les cancers de l'intestin grêle sont rares. Leur cause, quand elle n'est liée ni à la dégénérescence d'un adénome (tumeur bénigne) ni à l'existence d'une maladie cœliaque (intolérance au gluten), est inconnue. Outre les adénocarcinomes, qui se développent à partir des glandes de la muqueuse intestinale, d'autres types de cancer peuvent exister, tels les léiomyosarcomes (développés à partir du tissu musculaire), les carcinoïdes (développés à partir des cellules endocrines) ou le sarcome stromal. L'intestin grêle peut aussi être atteint par le sarcome de Kaposi, associé au sida, ou par des cancers secondaires (notamment métastases de mélanosarcomes).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Longtemps sans symptômes, un cancer du grêle peut se manifester par un melæna (émission de sang dans les selles), visible ou non, qui engendre à la longue une anémie. À un stade tardif apparaissent des douleurs et des signes d'obstruction intestinale.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic est malaisé, l'endoscopie de l'intestin grêle étant délicate et rarement pratiquée ; la radiographie barytée et surtout l'entéroscanner révèlent des images caractéristiques. Le traitement est essentiellement chirurgical (résection de toute la partie de l'intestin envahie par la tumeur). Le pronostic est fonction du type de tumeur et de la précocité du diagnostic.