Larousse Médical 2006Éd. 2006
V

vitamine E

Vitamine liposoluble indispensable à une bonne stabilisation des membranes cellulaires, au maintien de l'activité de certaines enzymes, à l'agrégation des plaquettes sanguines et à la protection des globules rouges contre les substances oxydantes (radicaux libres, par exemple).

Synonyme : tocophérol.

   Il semblerait aussi que la vitamine E ralentisse le vieillissement des cellules ; enfin, des travaux de plus en plus nombreux suggèrent que cette vitamine joue également un rôle protecteur contre les maladies coronariennes (rôle anti-oxydant).

   Le terme de vitamine E regroupe en fait 4 substances appelées tocophérols : l'alphatocophérol (le plus actif), le bêtatocophérol et le gammatocophérol (qui ont une activité vitaminique plus réduite), et le deltatocophérol (pratiquement inactif).

BESOINS ET SOURCES

Les apports nutritionnels conseillés sont de 6 à 12 mg par jour pour l'enfant et d'environ 12 mg pour l'adolescent et l'adulte.

   Les sources alimentaires les plus importantes de vitamine E sont végétales (huiles et margarines végétales riches en acides gras polyinsaturés, fruits secs oléagineux – cacahouètes –, germes de céréales, légumes verts), mais aussi animales (foie, jaune d'œuf, beurre).

   Cette vitamine est relativement stable à la chaleur, à la lumière et en milieu acide, mais très sensible à l'oxydation et aux milieux alcalins.

CARENCE

Dans les pays industrialisés, la carence en vitamine E est rare et survient dans des contextes particuliers : enfant prématuré, sujet atteint d'une malabsorption digestive chronique (maladie de Crohn, ablation de l'iléon [3e partie de l'intestin grêle]) ou d'une maladie génétique (abêtalipoprotéinémie [trouble du métabolisme des lipides], mucoviscidose).

   Cette carence se traduit par des troubles hématologiques (anémie), neurologiques (atteinte du système nerveux central), neuromusculaires (myopathie) et ophtalmiques (altération de la rétine), et se soigne par administration médicamenteuse de vitamine E. Le risque d'hypervitaminose est très faible, cette vitamine ne devenant toxique qu'à des doses très élevées (supérieures à 100 fois l'apport quotidien recommandé). Il est cependant déconseillé d'en administrer de fortes doses à des sujets suivant un traitement par des anticoagulants de type antivitamine K (risque de surdosage d'antivitamine K).

vitamine H

vitamine B8

vitamine K

Vitamine liposoluble jouant un rôle dans la coagulation et dans d'autres phénomènes biologiques comme le métabolisme des protéines et la fixation du calcium.

   Il existe deux formes naturelles de vitamine K : la phylloquinone, ou phytoménadione (vitamine K1), et les ménaquinones (vitamines K2).

BESOINS ET SOURCES

Les apports nutritionnels conseillés sont d'environ 15 à 40 microgrammes par jour pour l'enfant, de 45 à 65 microgrammes pour l'adolescent, l'adulte, la femme enceinte et la femme qui allaite.

   La vitamine K provient en partie des bactéries de la flore intestinale, qui la synthétisent, en partie des aliments : légumes verts (choux, épinards, salade), choucroute. Elle est stable à la chaleur mais sensible à la lumière, à l'oxygène et aux milieux alcalins.

CARENCE

La carence en vitamine K est devenue exceptionnelle chez le nouveau-né grâce à l'administration systématique de cette vitamine à la naissance. Un risque subsiste cependant chez des enfants prématurés ou nourris exclusivement au sein, et en cas de mauvaise absorption intestinale due à une maladie digestive chronique (maladie cœliaque, maladie de Crohn, ablation de l'iléon [3e partie de l'intestin grêle]), de nutrition par perfusions non supplémentées ou d'interactions médicamenteuses (prise d'antivitamines K, d'antibiotiques à large spectre, d'anticonvulsivants), ou encore lors de certaines maladies génétiques. Une carence en vitamine K se traduit par des hémorragies pouvant entraîner une anémie et se soigne par administration médicamenteuse de cette vitamine. Le risque d'hypervitaminose est faible, la vitamine K ne devenant toxique qu'à des doses élevées (supérieures à 50 fois l'apport quotidien conseillé). Les réactions allergiques sont exceptionnelles (au point d'injection, en cas d'injection intramusculaire).

vitamine PP

Vitamine hydrosoluble impliquée dans les réactions d'oxydoréduction de la cellule.

Synonyme : niacine.

   La vitamine PP, également appelée en France vitamine B3, correspond à deux composés : l'acide nicotinique et le nicotinamide.

BESOINS ET SOURCES

Les apports nutritionnels conseillés en vitamine PP sont de 6 à 10 mg par jour pour l'enfant, de 11 à 14 mg pour l'adolescent et l'adulte, de 16 mg lors de la grossesse ou de l'allaitement.

   Les principales sources alimentaires de la vitamine PP sont les viandes, les poissons, les œufs, la levure, les céréales et les champignons. L'organisme peut aussi la fabriquer à partir d'un acide aminé, le tryptophane. La vitamine PP est stable à la lumière, à la chaleur et résistante à l'oxydation.

CARENCE

La carence en vitamine PP, décrite sous le terme de pellagre, est rare et résulte soit d'apports alimentaires insuffisants, soit d'interactions médicamenteuses (certains antituberculeux et antiparkinsoniens). Dans les pays industrialisés, elle atteint surtout les sujets âgés, alcooliques ou soumis à une nutrition parentérale (par perfusions) non supplémentée. Elle se traduit par une fatigue, une perte d'appétit, puis par des troubles cutanés, digestifs, psychiques et hématologiques et se traite par administration médicamenteuse de vitamine PP.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

La prise de fortes doses d'acide nicotinique permet de réduire efficacement le taux sanguin de cholestérol ; cependant, elle est très mal tolérée. En pratique, elle n'est pratiquement plus utilisée.

vitesse de sédimentation

Vitesse à laquelle les globules rouges se séparent du plasma et se déposent au fond d'un tube à essai posé verticalement.

   La mesure de la vitesse de sédimentation (V.S.) est un examen de routine qui, en dépit de son imprécision, conserve un intérêt certain dans le diagnostic de nombreuses affections et dans la surveillance des maladies inflammatoires ; dans ce dernier cas, en effet, elle reflète généralement assez bien l'évolution de la maladie. Toutefois, cet examen ne suffit pas pour établir un diagnostic, dans la mesure où certains troubles bénins accélèrent la sédimentation, alors qu'au contraire beaucoup de maladies sérieuses ne l'affectent pas.

   La vitesse de sédimentation dépend de nombreux facteurs, érythrocytaires d'une part, plasmatiques d'autre part. Elle est d'autant plus lente que les globules rouges sont plus nombreux ; à l'inverse, en cas d'anémie et encore plus lorsque ceux-ci ont une forte tendance à s'agglutiner – ce qui est le cas si des anticorps se présentent à leur surface –, elle est d'autant plus rapide. Dans le plasma, l'augmentation du taux de certaines protéines (fibrinogène, globulines) l'accélère de manière parfois considérable.

   La vitesse de sédimentation se mesure au terme de 1 heure. La valeur normale est inférieure à 20 mm de sédimentation de globules rouges au fond du tube à essai, mais les explorations ne sont justifiées que si elle est supérieure à 30 mm après une heure.

   En pratique, devant une vitesse de sédimentation accélérée, en l'absence d'infection, deux examens sont indispensables : la mesure de la protéine C-Reactive (CRP), qui s'élève en cas d'inflammation, et l'électrophorèse des protides sériques, qui permet de mettre en évidence une éventuelle augmentation des gammaglobulines, polyclonales ou monoclonales.