Larousse Médical 2006Éd. 2006
O

obésité (suite)

TRAITEMENT

Le traitement de l'obésité repose sur la réduction de l'excès de poids par un régime associée à une augmentation de l'activité physique ; lorsque l'obésité est due à une maladie, celle-ci doit être soignée.

— Les régimes. Tout régime doit être élaboré par un médecin qui effectuera un bilan clinique, fera une évaluation aussi précise que possible des apports alimentaires habituels du sujet et prescrira au besoin certains examens (bilan sanguin, dosages hormonaux). Le régime prescrit (avec la participation éventuelle d'un diététicien) sera le plus souvent hypocalorique, mais avec un apport protéinique (viande, poisson, œuf, produits laitiers) suffisant pour éviter une fonte des masses maigres (muscles, notamment) ; il proposera une réduction importante des produits et des boissons sucrés, une réduction des apports en autres glucides (céréales, féculents, fruits) et en lipides (corps gras, aliments les plus gras) ainsi qu'une diminution importante des boissons alcoolisées. Réparti en trois ou quatre prises journalières, le régime doit être le plus équilibré possible et comprendre des aliments de tous les groupes. Le poids à atteindre et la durée du traitement font l'objet d'un contrat préalable entre le patient et le praticien, révisable en cours de traitement.

   Même modéré, cet amaigrissement est très souvent bénéfique pour la santé. Ainsi, une perte de poids même modeste s'accompagne généralement d'une réduction de la tension artérielle, des lipides du sang, d'une amélioration de la tolérance au glucose et de la sensibilité à l'insuline. Dans la mesure où il est encore difficile de soigner les causes de l'obésité, le traitement de celle-ci reste malaisé et requiert une prise en charge et un suivi à long terme ainsi que la participation active du patient ; il vise avant tout à prévenir les rechutes, qui sont fréquentes. L'alternance de phases d'amaigrissement suivies de phases de reprise de poids est en effet plus dangereuse pour la santé que l'absence de régime.

   Les régimes très sévères, sources d'amaigrissement rapide, ne donnent pas à long terme de résultats satisfaisants. Les insuccès du traitement ont donné lieu à une infinité de régimes fantaisistes, présentés comme magiques, mais pour la plupart inefficaces et dangereux.

— Les médicaments. En cas d'échec des régimes et du manque d'effets d'une augmentation de l'activité physique, un traitement médicamenteux peut être proposé par le médecin. Il existe deux médicaments autorisés actuellement en France pour traiter les personnes obèses : l'orlistat, un inhibiteur de la lipase intestinale qui s'oppose à l'absorption des graisses, et la sibutramine, qui diminue la faim. Ces médicaments doivent être prescrits par un médecin ; ils ne sont pas efficaces dans tous les cas et présentent des effets secondaires.

— La chirurgie. En cas d'obésité sévère ou morbide, diverses techniques chirurgicales (chirurgie bariatrique) modifiant le tractus digestif (notamment l'estomac) et visant à limiter de façon permanente l'alimentation peuvent être pratiquées.

Voir : aliment, alimentation, boulimie, chirurgie bariatrique, dépense énergétique, poids corporel, ration alimentaire, syndrome de Bardet-Biedl, court-circuit gastrique, gastroplastie, liposuccion, régime.

Obésité et évolution de la société

Dans la plupart des civilisations traditionnelles, être gros est signe de prospérité et de richesse. Aussi, dans les pays en développement, l'obésité atteint-elle surtout les classes aisées. En revanche, dans les pays industrialisés, il y a de plus en plus d'obèses et l'obésité est plus répandue dans les milieux socio-économiques défavorisés. En Amérique du Nord, environ 30 % des adultes présentent une obésité. En Europe, la proportion est plus faible : de 10 à 20 % selon les pays. En France, l'obésité est plus fréquente dans le Nord et dans l'Est. Dans l'ensemble, les femmes sont plus souvent touchées que les hommes. La fréquence de l'obésité augmente avec l'âge, atteint un maximum aux alentours de 50 ans, puis se stabilise jusqu'à 70 ans, pour ensuite diminuer, sous l'effet de la vieillesse ou en raison d'un taux plus élevé de mortalité chez les obèses.

   Le développement quasi épidémique de l'obésité témoigne de ce que l'équipement génétique et biologique de nombre d'individus (hérité d'une résistance aux anciennes famines périodiques) est devenu inadapté aux conditions de vie moderne. Paradoxalement, la société moderne prône l'élégance de la minceur. L'obésité ne peut être efficacement combattue que si l'on prend en compte à la fois ses dimensions biologiques, psychologiques et sociales.

   On sous-estime souvent les complications psychosociales de l'obésité, qui induit rejet social, discriminations, préjudices économiques. La culpabilité et la dépression qui en résultent sont autant de facteurs autoaggravants de l'obésité. L'idéal de minceur entraîne des restrictions alimentaires abusives, sources de troubles du comportement alimentaire, lesquels favorisent en retour la prise de poids. S'il est obtenu par des mesures draconiennes, l'amaigrissement peut être générateur de troubles psychologiques comme la dépression.

obnubilation

Trouble de la vigilance caractérisé par l'absence de réaction à des stimuli simples tels qu'une secousse, le bruit ou une lumière vive.

   L'obnubilation témoigne d'une atteinte du système nerveux central : accident vasculaire cérébral, tumeur, intoxication ou trouble métabolique (diabète), traumatisme crânien. La vigilance du malade est altérée ; il est apathique, ne répond qu'aux questions simples – et lentement –, distingue mal toutes les informations provenant des organes sensoriels. L'obnubilation peut être associée à une désorientation dans le temps et dans l'espace, à une amnésie des faits récents, à des hallucinations, à des troubles du comportement. Elle peut aussi constituer le signe d'un début de coma. Un sujet en état d'obnubilation doit être hospitalisé sans tarder.

   L'obnubilation se rencontre parfois en psychiatrie, au cours des états mélancoliques ou crépusculaires. La recherche d'une cause médicale est toutefois indispensable.