Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

polynucléose

Augmentation au-delà des valeurs normales du nombre des globules blancs dits polynucléaires.

   Cette anomalie peut toucher les polynucléaires neutrophiles, éosinophiles ou basophiles. La polynucléose neutrophile, la plus fréquente, est généralement le signe d'une inflammation ou d'une infection, mais elle peut être due aussi au tabagisme ou à un traitement par le lithium et surtout les corticostéroïdes, qui libèrent dans la circulation sanguine les polynucléaires normalement collés le long des parois des vaisseaux et ceux qui sont en réserve dans la moelle osseuse. La polynucléose basophile, ou basophilie, ne s'observe pratiquement jamais sans atteinte des autres polynucléaires. La polynucléose éosinophile, plus volontiers dénommée éosinophilie, ou hyperéosinophilie, s'observe dans les allergies, les parasitoses, diverses dermatoses, la périartérite noueuse et les syndromes apparentés et dans certaines leucémies.

Voir : polynucléaire, polype.

polype

Tumeur le plus souvent bénigne, généralement pédiculée, qui se développe sur les muqueuses des cavités naturelles de l'organisme.

   Les polypes, qui peuvent être uniques ou multiples, font plus ou moins saillie sur la paroi de l'organe : ils sont souvent pédiculés (reliés à l'organe par un axe conjonctif revêtu de muqueuse), plus rarement sessiles (peu saillants). Ils siègent de préférence dans le tube digestif (côlon, estomac, rectum), sur la muqueuse utérine, dans le nez et dans le larynx. Les polypes de la vessie sont improprement appelés polypes : ce sont des papillomes. Les polypes coliques et rectaux sont soit du type dit hyperplasiques, ou « juvéniles », et ne dégénérant pas, soit adénomateux et pouvant dégénérer en cancer. Un cancer peut également prendre l'aspect d'un polype.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les symptômes varient suivant la localisation des polypes, qui passent parfois inaperçus et sont révélés par hasard. Les plus volumineux peuvent obstruer un conduit.

— Les polypes de la cavité utérine sont localisés sur le col de l'utérus ou dans l'utérus. Ils peuvent être la cause de saignements.

— Les polypes des cordes vocales se développent dans le larynx sur les bords des cordes vocales et se manifestent par une modification de la voix.

— Les polypes digestifs sont souvent multiples. Ils entraînent des hémorragies peu abondantes. Les plus volumineux peuvent obstruer l'intestin, provoquant une invagination. Ils ont dans certains cas un caractère familial (syndrome de Peutz-Touraine-Jeghers, polypose rectocolique).

— Les polypes des fosses nasales se manifestent par une obstruction nasale, par une rhinorrhée (écoulement de liquide) et parfois par une perte de l'odorat. Les polypes présents dans une seule fosse nasale sont le plus souvent consécutifs à une sinusite chronique ou à une tumeur. Ils sont bénins dans la plupart des cas. La présence de polypes simultanément dans les deux fosses nasales constitue la manifestation d'une polypose nasosinusienne.

— Les polypes du méat urétral surviennent principalement chez la femme âgée. Bénins, ils prennent la forme de saillies rouges, parfois pédiculées, et se manifestent par des douleurs locales au frottement, des saignements et aussi, dans certains cas, par des difficultés à la miction.

DIAGNOSTIC

Certains polypes, tels ceux des fosses nasales, du méat urétral ou du col utérin, peuvent être vus directement. Le toucher rectal permet de sentir la présence de polypes du rectum. La mise en évidence des polypes est effectuée par endoscopie (hystéroscopie pour l'utérus, coloscopie pour le côlon, laryngoscopie pour les cordes vocales, cystoscopie pour la vessie). La biopsie révèle la nature, précancéreuse ou non, du polype.

ÉVOLUTION

Certains polypes sont considérés comme des formations précancéreuses. Les polypes du côlon, en particulier, sont sujets à évolution maligne. Leur risque de cancérisation est directement lié à leur taille, à leur nombre et à la présence de foyers dysplasiques (anomalies du développement du tissu visibles au microscope).

TRAITEMENT

Il consiste en l'ablation chirurgicale des polypes, généralement par voie endoscopique, suivie de leur examen histologique. Certains polypes, comme ceux des fosses nasales, récidivent souvent et doivent faire l'objet d'une nouvelle intervention. L'ablation d'un polype utérin doit être associée à un contrôle de la cavité utérine par hystéroscopie. En effet, celle-ci permet parfois de mettre en évidence un cancer du corps utérin. Les polypes intestinaux, quant à eux, sont toujours enlevés sans délai : cette intervention fait partie des mesures de prévention du cancer du côlon.

Voir : polypectomie, polypose.

polypectomie

Ablation chirurgicale d'un polype.

   Une polypectomie, pratiquée sous anesthésie locorégionale ou générale, est une intervention bénigne ne nécessitant qu'une courte hospitalisation. Elle s'effectue par voie endoscopique, à l'aide d'un tube muni d'un système optique et d'instruments de petite taille ou, si le polype est très volumineux ou inaccessible à l'endoscopie, par chirurgie conventionnelle.

   Les techniques d'ablation, très diverses, dépendent de la localisation du polype : section de la base du polype au bistouri électrique, à la pince coupante ou à l'aide d'un fil qui l'enserre, etc. Les polypes retirés sont examinés au microscope afin de vérifier qu'ils ne contiennent pas de cellules cancéreuses. À la place de la lésion se forme toujours une escarre, qui peut tomber et saigner. En général, les polypes de la vessie et du côlon récidivent, ce qui nécessite une surveillance et des polypectomies répétées.

polyploïde

Se dit des cellules qui possèdent un ou plusieurs jeux de chromosomes en surnombre.

   Les cellules normales possèdent soit un jeu unique de chromosomes (cellules haploïdes : ce sont les cellules reproductrices), soit deux jeux (cellules diploïdes : c'est le cas de toutes les autres cellules) ; les cellules polyploïdes possèdent plus de deux jeux de chromosomes. C'est souvent le cas des cellules cancéreuses.

polypoïde

Se dit d'une lésion saillante, souvent pédiculée, localisée à la surface d'un revêtement cutané ou muqueux.

   Une lésion polypoïde peut être une malformation, une tumeur bénigne ou maligne (polype), ou encore une lésion inflammatoire, et siéger dans différents types d'organe (fosses nasales, intestin, larynx).

   Certaines lésions polypoïdes sont identifiables à l'œil nu par fibroscopie oto-rhino-laryngologique ou par coloscopie. Toutes exigent un examen au microscope après biopsie.