Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

asbestose

Maladie pulmonaire chronique due à l'inhalation intense et prolongée de fibres d'amiante.

   Les fibres d'amiante, en pénétrant dans le poumon, provoquent une inflammation qui se transforme peu à peu en fibrose pulmonaire (épaississement du tissu pulmonaire). L'asbestose est une maladie professionnelle de la famille des pneumoconioses. Il se passe plusieurs années (généralement 10 ans) entre le début de l'exposition à la poussière d'amiante et l'apparition de la maladie. L'essoufflement s'aggrave au fur et à mesure du développement de celle-ci. Il s'accompagne d'une toux sèche et d'une sensation de serrement de la poitrine. Par la suite, une insuffisance respiratoire se développe.

   L'asbestose et déjà l'inhalation d'amiante accroissent le risque de contracter la tuberculose ou un cancer des poumons, particulièrement chez les fumeurs.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic repose sur la radiographie, le scanner, les explorations fonctionnelles respiratoires (révélant une diminution de la fonction respiratoire) et la mise en évidence de corps asbestosiques dans les crachats, le liquide bronchoalvéolaire et la biopsie pulmonaire. Une fois l'asbestose déclarée, il n'y a pas de traitement efficace. La maladie entraîne une invalidité croissante.

PRÉVENTION

La prévention est essentielle : contrôle des normes d'exposition professionnelle et environnementale, surveillance radiologique étroite des individus exposés. L'amiante est remplacé dans l'industrie aussi souvent que possible par d'autres minéraux, et notamment par les fibres de verre. Son utilisation dans les bâtiments est aujourd'hui interdite ; des opérations de désamiantage ont lieu dans ceux où il s'en trouve encore.

Voir : pneumoconiose.

ascaridiose

Maladie parasitaire due à l'infestation par les ascaris.

Synonyme : ascaridiase.

   Ascaris lumbricoides est un ver parasite de la classe des nématodes, de couleur rosée et de 20 à 30 centimètres de long. Il s'implante dans la cavité de l'intestin grêle et s'y nourrit de chyme intestinal, liquide résultant de la digestion gastrique des aliments.

   L'ascaridiose touche environ 1,5 milliard d'individus sur toute la surface du globe, surtout dans les zones tropicales et, en Europe, dans les zones rurales.

CONTAMINATION

L'ascaridiose se contracte par ingestion d'œufs d'ascaris se trouvant dans les matières fécales humaines et souillant l'eau, les fruits et les légumes. Après avoir éclos dans le tube digestif, les larves gagnent le foie, les poumons puis l'intestin grêle, où elles deviennent adultes ; les femelles pondent des œufs, rejetés dans les selles.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

La présence du ver se manifeste d'abord sous forme de toux et de douleurs thoraciques. Les symptômes de cette « bronchite » disparaissent rapidement : le malade présente alors des signes de fatigue, devient irritable et nerveux ; il souffre de prurit (démangeaisons), de diarrhée, de douleurs abdominales, de nausées et d'amaigrissement. Le diagnostic est établi par la recherche des œufs d'ascaris dans les selles, par examen au microscope.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement consiste en l'administration de médicaments antihelminthiques tels que le flubendazole ou l'albendazole ; le pamoate de pyrantel est une alternative. On prévient l'infestation en respectant des règles élémentaires d'hygiène : se laver les mains, nettoyer légumes et fruits à l'eau potable.

Voir : syndrome de Löffler.

ascite

Excès de liquide entre les deux membranes du péritoine, dont l'une tapisse l'intérieur de la paroi abdominale, l'autre recouvrant les viscères abdominaux.

CAUSES

Les causes possibles d'une ascite sont nombreuses. Il peut s'agir :

— d'une maladie qui atteint le péritoine (tuberculose, cancer primitif ou secondaire) ;

— d'une maladie du foie comportant une hypertension portale (cirrhose) ;

— d'une insuffisance cardiaque droite ou d'un syndrome néphrotique ;

— d'une dénutrition, la baisse du taux sanguin de protides entraînant une rétention d'eau.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Une ascite de faible abondance ne provoque aucun symptôme particulier et n'est décelable que par échographie ou ponction. En revanche, une ascite volumineuse provoque une distension croissante de l'abdomen, qui peut entraîner une gêne respiratoire. L'échographie oriente alors le diagnostic, qui est confirmé par la ponction. Le liquide d'ascite peut être jaune clair, de la couleur de l'urine : il est alors sérofibrineux (formé de sérosité et de fibrine). Il peut être teinté de sang, laiteux, voire bilieux. L'analyse chimique distingue les liquides riches ou pauvres en protides (exsudats et transsudats), les premiers évoquant un processus inflammatoire ou infectieux. La recherche de germes pathogènes et de cellules tumorales complète l'examen.

TRAITEMENT

Le traitement d'une ascite est celui de sa cause. En cas d'épanchement volumineux, une ponction évacuatrice est indispensable. Elle entraîne pour l'organisme un manque d'eau, d'électrolytes et de protéines, qu'il faut compenser par des perfusions intraveineuses.

asepsie

Ensemble des mesures propres à empêcher tout apport exogène de micro-organismes ou de virus sur des tissus vivants ou des milieux inertes.

   L'asepsie associe la désinfection de l'environnement et de l'air, la rigueur de la technique, l'utilisation de matériel stérile et d'antiseptiques.

   L'asepsie est rigoureusement respectée lors des interventions médicales et chirurgicales, y compris en petite chirurgie (injections, perfusions, ponctions). Il existe également des chambres stériles (entièrement aseptiques) lors du traitement de certains malades très fragiles : leucémiques traités par irradiation totale, sujets venant de recevoir une greffe ou dont les défenses immunitaires sont totalement ou partiellement détruites.

   En chirurgie, l'asepsie désigne l'ensemble des méthodes préservant de la souillure microbienne tout ce qui est en contact avec la plaie opératoire. Elle est obtenue par désinfection de la peau autour du champ opératoire avec des antiseptiques, par stérilisation des instruments, des pansements, des gants et des vêtements du chirurgien et de ses assistants et par disposition autour de la zone opératoire de champs stériles, tissus imperméables à usage unique. La salle d'opération, murs et sol, est lavée quotidiennement, aérée par une ventilation appropriée et lavée entre chaque intervention avec du produit désinfectant. Pour minimiser les risques d'infection, certaines salles, dites aseptiques, sont réservées aux opérations ne comportant aucun risque de projection de liquides septiques (pus, par exemple). Le terme de faute d'asepsie désigne toute manœuvre risquant de souiller ce qui est aseptique.