Larousse Médical 2006Éd. 2006
R

rénale (artère)

Vaisseau de gros calibre conduisant le sang de l'aorte aux reins.

   Les deux artères rénales, droite et gauche, naissent de l'aorte abdominale au niveau de la première vertèbre lombaire. Chacune se dirige vers le rein correspondant et se divise près de son hile (endroit du rein par où pénètrent et sortent les vaisseaux et les nerfs) en deux branches, antérieure et postérieure.

   Les reins interviennent dans la régularisation de la pression artérielle. Lorsqu'il existe un rétrécissement important d'une des deux artères rénales - soit par athérome, soit par dysplasie fibromusculaire (épaississement de la paroi artérielle) -, une hypertension artérielle s'installe. Le rétrécissement est diagnostiqué à l'aide d'une artériographie rénale. Le traitement comporte, selon les cas, soit des médicaments, soit une dilatation du segment artériel rétréci par angioplastie, soit un pontage chirurgical.

Rendu-Osler (maladie de)

Maladie héréditaire caractérisée par de petites malformations vasculaires disséminées.

Synonymes : angiomatose hémorragique familiale, télangiectasie hémorragique héréditaire.

   La maladie de Rendu-Osler se transmet sur le mode autosomique (par des chromosomes non sexuels) dominant (il suffit que le gène en cause soit reçu de l'un des parents pour que la maladie se développe). Elle se caractérise par des télangiectasies (petits vaisseaux dilatés) et des angiomes (petits amas de vaisseaux sanguins) qui touchent surtout la face, mais aussi les extrémités, les muqueuses du nez et de la bouche, l'ensemble des muqueuses digestives, le cerveau et la rétine.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La maladie commence généralement entre 10 et 20 ans par des saignements répétés du nez et des gencives. Après la puberté apparaissent des télangiectasies, qui prédominent sur la peau du visage, le dos des mains et les muqueuses de la bouche, du nez et du pharynx. L'évolution se fait par poussées, parfois accompagnées d'hémorragies répétées responsables d'anémie par carence en fer. De graves hémorragies digestives peuvent survenir, parfois non contrôlables en raison de la diffusion des angiomes tout le long du tube digestif, ainsi que des hémorragies cérébrales.

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

Le traitement est purement palliatif et comprend, outre le traitement en urgence des hémorragies digestives et cérébrales, la correction de l'anémie par prescription de fer et la destruction des lésions hémorragiques, au fur et à mesure de leur apparition, par électrocoagulation. Le pronostic est essentiellement fonction de la localisation des hémorragies.

rénine

Enzyme sécrétée par une zone du rein située près des glomérules et nommée appareil juxtaglomérulaire.

   La rénine n'a pas d'effets physiologiques directs, mais elle fait partie de ce qu'on appelle le système rénine-angiotensine-aldostérone dont le rôle est majeur dans le contrôle de la pression artérielle : elle permet la formation de l'angiotensine I, elle-même transformée à son tour, grâce à l'enzyme de conversion, en angiotensine II, une protéine qui a pour effet principal la constriction des parois des artérioles (vasoconstriction), ce qui élève la pression artérielle. L'angiotensine II active la sécrétion de l'aldostérone par les glandes surrénales ; cette hormone, en permettant à l'organisme de retenir du chlorure de sodium et de l'eau, provoque une augmentation du volume sanguin circulant et, par ce biais, de la pression artérielle. La rénine est sécrétée sous l'influence de différents stimuli, notamment lorsque l'irrigation sanguine du rein est anormalement basse.

PATHOLOGIE

Le taux de rénine dans le sang augmente lors de certaines hypertensions artérielles, lors d'insuffisances rénales ou cardiaques. Au contraire, son taux diminue lors de certains troubles hormonaux d'origine surrénalienne (hypercorticisme, syndrome de Conn). S'il est actuellement impossible de modifier la synthèse de la rénine, on peut freiner la transformation de l'angiotensine I en angiotensine II à l'aide de médicaments : inhibiteurs de l'enzyme de conversion, inhibiteurs du récepteur de l'angiotensine. Ceux-ci sont notamment utilisés dans le traitement de l'hypertension artérielle.

réplétion

État d'une cavité ou d'un organe creux que remplit un fluide (gaz ou liquide) ou un solide.

   La réplétion gastrique se manifeste, après un repas suffisant, par la disparition de la faim et une sensation de bien-être. La réplétion vésicale déclenche le besoin d'uriner. La réplétion vaginale participe au mécanisme de l'orgasme.

   Une sensation de réplétion peut être le signe d'un état pathologique. C'est le cas, par exemple, de la sensation de réplétion vésicale qui survient alors que la vessie est vide : elle peut signaler une cystite ou une prostatite.

réplication

Duplication de la molécule d'A.D.N. en vue d'une division cellulaire.

   La réplication est un phénomène physiologique réalisé par une enzyme, l'A.D.N. polymérase, qui utilise chacun des brins de la molécule d'A.D.N. comme matrice. Les réplications peuvent aussi être réalisées en laboratoire afin d'augmenter le nombre des copies d'une séquence d'A.D.N. C'est la technique de la PCR (Polymerase Chain Reaction).

réponse immunitaire

Ensemble des mécanismes permettant à un organisme de se défendre contre une substance étrangère (antigène) menaçant son intégrité.

DIFFÉRENTS TYPES DE CELLULE IMMUNOCOMPÉTENTE

La réponse immunitaire met en jeu plusieurs types de cellules, dites immunocompétentes, appartenant à la famille des leucocytes. Elles interviennent en cas d'échec des premières lignes de défense de l'organisme (immunité non spécifique), constituées par les cellules phagocytaires (les polynucléaires et les macrophages), chargées d'absorber et de détruire les micro-organismes, et par les molécules (système du complément) dont les différents composants facilitent la captation de ces micro-organismes par les cellules phagocytaires.

— Les lymphocytes B, issus de la moelle osseuse, ont pour mission principale de produire des anticorps, ou immunoglobulines, en très grande quantité après s'être transformés en plasmocytes sous l'influence de cytokines (molécules solubles permettant aux cellules de communiquer entre elles). Ils possèdent à leur surface des éléments de reconnaissance des antigènes (récepteurs d'antigènes) sous la forme d'immunoglobulines ancrées dans la membrane cellulaire. Le lymphocyte B, capable de reconnaître un antigène grâce à ses immunoglobulines de membrane, sécrète alors des anticorps ayant les mêmes propriétés de se lier à l'antigène et donc de le neutraliser ou de faciliter son élimination. Certains d'entre eux conservent cette propriété des mois, voire des années après leur rencontre avec l'antigène : ils sont appelés pour cette raison lymphocytes « mémoire ».

— Les lymphocytes T proviennent eux aussi de la moelle osseuse, mais leur maturation a lieu dans le thymus. Ils représentent la majorité des lymphocytes du sang (80 %). On distingue plusieurs sous-populations de lymphocytes T : les lymphocytes T-auxiliaires (T CD4 ou T4) assurent la coordination entre les différentes cellules jouant un rôle dans la réponse immunitaire ; les lymphocytes T cytotoxiques (T CD8) ont pour fonction de détruire sélectivement les cellules infectées. Comme les lymphocytes B, les lymphocytes T possèdent des structures de reconnaissance, ou récepteurs, grâce auxquelles chacun d'entre eux reconnaît un antigène unique. Il existe en outre des lymphocytes T dits suppresseurs dont le rôle est de contrôler la réponse immunitaire. On a longtemps pensé qu'il s'agissait d'une partie des lymphocytes T CD8, or il s'est avéré que la population des lymphocytes T CD4 comportait une famille de lymphocytes T CD4 que l'on appelle lymphocytes T-régulateurs, mais qui sont des lymphocytes T-suppresseurs.

   Dans la mesure où toute l'information nécessaire au bon déroulement d'une réponse immunitaire dépend des lymphocytes T-auxiliaires, leur destruction sélective dans l'infection par le V.I.H. (virus de l'immunodéficience humaine) conduit inéluctablement à un déficit immunitaire caractéristique du sida (syndrome d'immunodéficience acquise).

— Les macrophages sont des cellules phagocytaires, capables comme les polynucléaires d'absorber et de détruire les antigènes, mais qui possèdent en outre une fonction essentielle : celle d'informer les lymphocytes T de la présence d'une substance étrangère dont l'élimination nécessite la mise en œuvre d'une réponse immunitaire spécifique et adaptée. Ils jouent le rôle de cellules présentatrices d'antigène aux autres éléments du système immunitaire.