Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hémosidérose

Surcharge dans les tissus d'hémosidérine, pigment protéique contenant un sel ferrique.

   L'hémosidérose peut être localisée, provoquée alors par une hémorragie, ou généralisée, faisant suite à une transfusion.

   Lorsque la localisation en est pulmonaire, l'hémosidérose existe sous deux formes. L'hémosidérose pulmonaire primitive, sans cause connue, survient chez le sujet jeune et se traduit par une gêne respiratoire, des rejets de sang par la bouche et une anémie hypochrome (caractérisée par un manque d'hémoglobine), avec des dépôts d'hémosidérine dans les alvéoles pulmonaires. Elle évolue en quelques années vers une insuffisance cardiorespiratoire. L'hémosidérose pulmonaire secondaire s'observe lors des rétrécissements de la valvule mitrale ou à la suite de transfusions.

hémospermie

Présence de sang dans le sperme.

Synonyme : hématospermie.

   Une hémospermie est le plus souvent bénigne, due à une inflammation ou à une infection des vésicules séminales. Beaucoup plus rarement, elle est liée à un adénome ou à un cancer de la prostate. Le sperme du sujet est coloré en rouge lorsque le saignement est récent, en brun lorsqu'il est ancien. Une hémospermie peut persister pendant quelques semaines, puis disparaître ensuite spontanément.

hémostase primaire

Ensemble des phénomènes physiologiques permettant l'arrêt d'une hémorragie par la formation du clou plaquettaire.

   L'hémostase primaire initie la formation du clou plaquettaire (agrégation de plaquettes au contact du vaisseau lésé) et l'arrêt du saignement, si le vaisseau est de petit diamètre.

   L'hémostase primaire se décompose en plusieurs phases. Quand un vaisseau est lésé, il se produit une vasoconstriction réflexe, qui peut réduire le calibre du vaisseau sanguin jusqu'à 30 %. Les plaquettes se fixent alors sur les parois lésées et s'y accumulent en 1 ou 2 secondes grâce à une protéine plasmatique, le facteur Willebrand, qui permet la liaison entre des protéines plaquettaires et le collagène des parois lésées. Les plaquettes sont alors activées, se contractent et sécrètent diverses substances dont la sérotonine et l'A.D.P. (acide adénosine-diphosphorique), lequel agrège les plaquettes, formant le clou plaquettaire.

   L'exploration de cette phase se fait par la mesure du temps de saignement et par l'étude de l'agrégation plaquettaire en présence de divers agrégants comme l'A.D.P. et le collagène.

hémostatique

Médicament capable d'arrêter les saignements et les hémorragies.

DIFFÉRENTS TYPES D'HÉMOSTATIQUE

On distingue les hémostatiques pris par voie générale et ceux à usage local.

— Les hémostatiques généraux sont administrés oralement, par injection ou par perfusion, selon le produit utilisé et le degré d'urgence. De nombreux produits existent, qui ont chacun une spécificité bien précise : la vitamine K sert à traiter et à prévenir des hémorragies par carence en vitamine K ou à pallier un surdosage en antivitamine K (médicament anticoagulant) ; la protamine - un inhibiteur de la fibrinolyse (destruction naturelle des caillots) - est prescrite contre les hémorragies par surdosage en héparine ; enfin, parmi les produits issus du sang humain, le facteur VIII est indiqué pour l'hémophilie A, le facteur IX pour l'hémophilie B, les concentrés de plaquettes pour certaines thrombopénies (déficits en plaquettes). Ces produits sont contre-indiqués en cas de grossesse et chez les personnes sujettes aux réactions allergiques. Les produits d'origine humaine sont traités pour éviter tout risque de transmission de virus (hépatite, sida).

— Les hémostatiques locaux s'appliquent sur la plaie pour arrêter l'écoulement sanguin. Les colles biologiques (substances ressemblant à de la colle) et les gazes résorbables (détruites par les défenses immunitaires quelques jours après leur pose) servent lors des interventions chirurgicales. Les autres hémostatiques locaux sont utilisés de façon plus courante : l'alginate de calcium surtout, les celluloses, les dérivés de la vitamine K, l'eau oxygénée. Les produits prêts à l'emploi pour le public sont présentés en compresses, en solutions, en pommades pour application locale en cas de plaie cutanée bénigne (après nettoyage et désinfection) ou de saignements de nez. L'efficacité de ces produits est incertaine car on ne sait si l'arrêt du saignement est dû à l'hémostatique local, à l'hémostase physiologique, ou au fait que l'on comprime la plaie.

hémothorax

Épanchement de sang dans la cavité pleurale.

   Un hémothorax a le plus souvent pour cause un traumatisme du thorax, avec ou sans fracture de côte. Plus rarement, il est dû à une plaie du poumon (par arme blanche) ou au saignement d'une tumeur pulmonaire ou pleurale. Il se manifeste par une douleur, accentuée par la toux, et par une gêne respiratoire, associées à des signes d'hémorragie (hypotension artérielle, pâleur). Le diagnostic repose sur la radiographie des poumons puis sur la ponction. Un hémothorax doit être évacué par mise en place d'un drain, introduit à l'intérieur de la cavité pleurale à travers la paroi thoracique. En l'absence de traitement, il se forme un hématome qui risque de provoquer une infection ou des adhérences.

Henle (anse de)

Partie du tube urinifère, située entre le tubule proximal et le tubule distal, qui, avec le glomérule, forme le néphron (unité fonctionnelle du rein).

   L'anse de Henle forme une boucle en épingle à cheveux qui s'enfonce assez profondément dans la partie médullaire rénale (partie interne du tissu rénal). Elle joue un rôle fondamental dans les phénomènes de concentration (du sodium surtout) et de dilution des urines.

PATHOLOGIE

Certains diurétiques, comme le furosémide, agissent sur l'anse de Henle en bloquant le passage de sodium de l'urine dans le sang, entraînant ainsi une perte de sodium – et d'eau – dans les urines. On les appelle diurétiques de l'anse.

héparine

Substance anticoagulante naturelle présente dans tous les tissus de l'organisme, et utilisée dans le traitement des thromboses.

   Pour une utilisation thérapeutique, l'héparine standard, ou non fractionnée, est extraite du poumon ou de l'intestin de bœuf ou de porc. Les héparines dites de bas poids moléculaire ne contiennent qu'une fraction particulière de l'héparine naturelle. Leur activité biologique étant plus prévisible que celle de l'héparine, notamment en ce qui concerne leur durée d'action (qui est plus longue), ces molécules peuvent être administrées à des doses fixes, et de façon régulière, une ou deux fois par jour, par voie sous-cutanée.

   L'héparine est indiquée pour son action très rapide dans la thrombose (formation de caillots dans les vaisseaux sanguins) soit à faible dose et par voie sous-cutanée, à titre préventif d'une phlébite – par exemple chez les personnes alitées –, soit à dose plus forte et par voie sous-cutanée ou intraveineuse quand il existe déjà une thrombose.

   L'héparine est contre-indiquée lorsque le patient est sujet aux hémorragies (maladie de la coagulation) ou qu'il est allergique à l'héparine. L'association avec certains médicaments qui ont aussi des effets anticoagulants (aspirine, anti-inflammatoires, antivitamine K) nécessite une surveillance particulière. Certains effets indésirables peuvent survenir : saignements, thrombopénie (chute des plaquettes sanguines) ou ostéoporose (fragilité osseuse avec risque de fracture spontanée) lors des traitements prolongés.

Voir : anticoagulant.