Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

prostate (kyste de la)

Cavité pathologique située dans le parenchyme (tissu fonctionnel) prostatique, contenant une substance liquide, et limitée par une paroi qui lui est propre.

   Dans la majorité des cas, un kyste de la prostate n'entraîne aucun symptôme, sauf s'il est très volumineux, provoquant alors des signes de compression de l'urètre identiques à ceux de l'adénome de la prostate : le patient est obligé de se lever plusieurs fois la nuit pour uriner et il a du mal à vider complètement sa vessie (faiblesse du jet urinaire, gouttes retardataires).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic repose sur l'échographie prostatique. On ne traite un kyste de la prostate que s'il comprime l'urètre : on draine alors le liquide par ponction ou par voie endoscopique.

prostatectomie

Ablation chirurgicale de la prostate, des vésicules séminales et des ampoules déférentielles.

Synonymes : prostatectomie radicale, prostatectomie totale.

   Lorsque la prostatectomie est associée à l'ablation de la vessie, on parle de prostatocystectomie.

INDICATIONS

La principale indication de la prostatectomie est le cancer de la prostate lorsqu'il n'a pas encore envahi les tissus voisins et qu'il affecte un sujet jeune. La prostatocystectomie est, quant à elle, réservée aux patients présentant un cancer de la vessie localisé.

DÉROULEMENT

La prostatectomie est une intervention chirurgicale lourde, pratiquée sous anesthésie générale. Elle nécessite de 10 à 15 jours d'hospitalisation. Après avoir enlevé la prostate, le chirurgien abouche l'urètre à la vessie de façon à permettre des mictions normales. En cas de prostatocystectomie, les urines sont soit dérivées vers la paroi abdominale, par anastomose des deux uretères à un segment d'intestin, dont une extrémité est abouchée à la peau (intervention de Bricker), soit émises par les voies naturelles grâce à la confection d'une néovessie à partir d'un segment d'intestin.

COMPLICATIONS

Les principales complications sont :

— une impuissance sexuelle, qui survient dans 50 à 70 % des cas et tient au fait que, souvent, au cours de la prostatectomie, les nerfs érecteurs, situés contre la prostate, sont lésés ; il est parfois possible de conserver ces nerfs, ce qui permet de diminuer le risque d'impuissance ;

— une incontinence urinaire, qui survient dans 1 à 5 % des cas ; d'importance variable – de la perte de quelques gouttes d'urine à l'incontinence totale –, elle est très souvent atténuée grâce à des séances de rééducation périnéale ; lorsqu'elle est très invalidante, elle peut nécessiter la pose d'un sphincter artificiel ;

— un rétrécissement dû à une mauvaise cicatrisation de l'anastomose entre l'urètre et la vessie, qui gêne l'évacuation de celle-ci ; ce rétrécissement peut être traité avec succès par une simple incision, pratiquée sous endoscopie, de l'urètre.

prostatite

Infection aiguë ou chronique de la prostate.

   Une prostatite est une infection génito-urinaire fréquente affectant les hommes de tous âges, avec une fréquence particulière chez les jeunes adultes.

Prostatite aiguë

C'est une infection aiguë du parenchyme prostatique se traduisant par un syndrome infectieux d'installation brutale (fièvre à 40 °C, frissons) et des troubles mictionnels : brûlures à la miction, pollakiurie (mictions trop fréquentes et peu abondantes) pouvant aller jusqu'à la rétention vésicale.

DIAGNOSTIC

L'examen de la prostate par toucher rectal montre que celle-ci est douloureuse et a augmenté de volume. Le diagnostic est confirmé par un examen cytobactériologique des urines (E.C.B.U.), qui permet de mettre en évidence le germe responsable (le plus souvent à Gram négatif), et éventuellement par une échographie vésicoprostatique ; celle-ci montre une augmentation de volume de la prostate ; les clichés révèlent en outre des zones de densités différentes, non homogènes.

TRAITEMENT ET COMPLICATIONS

Le traitement repose sur l'antibiothérapie avant même de connaître les résultats des examens. Les antibiotiques (fluoroquinolones, le plus souvent) doivent être administrés pendant 4 à 6 semaines afin d'éviter les récidives infectieuses. Ce traitement fait rapidement disparaître la fièvre ainsi que les troubles mictionnels.

   Les complications sont rares : abcès de la prostate, orchi-épididymite (inflammation du testicule et de l'épididyme), rétention vésicale d'urine.

Prostatite chronique

C'est une infection chronique du parenchyme prostatique due à la présence de microabcès et à une inflammation importante de la prostate. Elle est favorisée par une prostatite aiguë insuffisamment traitée, par des prostatites aiguës récidivantes mais aussi par un rétrécissement de l'urètre ou un adénome de la prostate.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Une prostatite chronique entraîne de nombreux signes fonctionnels : douleurs périnéales, brûlures à la miction, écoulement urétral, douleurs à l'éjaculation, baisse de la puissance sexuelle, voire troubles psychiques déclenchés par la chronicité des troubles. L'évolution d'une prostatite chronique est le plus souvent faite de poussées infectieuses successives.

DIAGNOSTIC

Il repose sur l'examen de la prostate par toucher rectal, qui révèle une prostate sensible, à la surface irrégulière. Il est complété par un examen cytobactériologique des urines (E.C.B.U.), qui met en évidence la présence de germes et de pus, et par une échographie, qui permet de déceler d'éventuels calculs de la prostate. Des clichés radiologiques (urographie intraveineuse, urétrographie) permettent de rechercher une cause favorisante (rétrécissement de l'urètre, adénome prostatique).

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement est difficile et parfois décevant ; il repose sur la prescription d'un antibiotique pendant plusieurs semaines, et de façon répétée, afin de stériliser les foyers microbiens intraprostatiques. Ceux-ci sont toutefois difficiles à éradiquer.

prostration

État de stupeur et de repli sur soi se traduisant par une immobilité.

   Cet état s'observe souvent dans la mélancolie (forme grave de dépression), les états catatoniques (troubles psychomoteurs caractéristiques de la schizophrénie) et au cours des formes graves des fièvres typhoïdes, où la prostration est dénommée tuphos.