Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

ischiojambier (muscle)

Muscle fléchisseur du genou situé à la partie postérieure de la cuisse, qui s'attache en haut au bassin et en bas au tibia et au péroné.

   Le corps humain comprend 3 muscles ischiojambiers : le biceps, le demi-tendineux et le demi-membraneux. Les lésions de ces muscles, fréquentes, surviennent le plus souvent lors d'activités sportives intenses et répétées pratiquées sans échauffement suffisant. Elles vont de la simple élongation à la rupture complète en passant par le claquage (déchirure musculaire partielle) et se manifestent par une douleur brutale et un gonflement localisé.

   Le traitement consiste à mettre au repos le membre atteint. La guérison entraîne la formation d'un cal fibreux qui peut diminuer les propriétés élastiques du muscle.

I.S.O.

Infection du site opératoire.

   Les I.S.O. constituent l'essentiel des infections nosocomiales évitables ; leur surveillance doit être menée dans les établissements de soins. Leur survenue est conditionnée par la qualité de la préparation cutanée avant l'intervention chirurgicale, la stérilité des instruments chirurgicaux, l'antibiothérapie prophylactique et les techniques opératoires ainsi que par le type d'intervention chirurgicale. Un taux d'I.S.O. est attendu pour chaque type d'intervention. Globalement, plus l'intervention est réalisée en urgence sur un site contaminé plus le risque d'ISO est élevé (péritonite appendiculaire, cancer colique). Les interventions programmées sur site stérile ont un risque d'I.S.O. très faible.

isoenzyme

Chacune des différentes formes sous lesquelles peut exister une enzyme.

   Les isoenzymes d'une enzyme se différencient par des variations de leur structure chimique. Responsables de la même réaction chimique dans l'organisme, elles se distinguent les unes des autres par des propriétés physicochimiques différentes (affinité pour le substrat, thermostabilité, etc.) et surtout par les organes où elles sont localisées.

   Cette localisation, de même que l'augmentation de leur concentration dans le plasma, peut être utilisée à des fins diagnostiques. Ainsi, le dosage des isoenzymes cardiaques de la créatine kinase, par exemple, permet d'affiner le diagnostic d'infarctus du myocarde.

isolement

Séparation d'un individu, ou d'un groupe d'individus, des autres membres de la société.

En pathologie infectieuse

L'isolement des malades contagieux a pour but d'éviter ou de limiter la propagation d'une infection. En hygiène hospitalière, les mesures d'isolement ont pour objectif d'établir des barrières à la transmission de micro-organismes d'un patient à un autre patient, d'un patient à un personnel soignant, d'un personnel soignant à un patient ou encore de l'environnement au patient. Il en découle deux méthodes d'isolement : l'isolement septique (de « contact » et/ou « respiratoire ») et l'isolement protecteur.

— Isolement septique : l'expression historique de cet isolement était la quarantaine. Certaines maladies graves imposent encore aujourd'hui un isolement strict. Ce sont, par exemple, les fièvres hémorragiques africaines d'Ebola, de Marburg ou de Lassa. Dans ces cas, le malade est maintenu dans une chambre individuelle – équipée si possible d'un sas – et le personnel hospitalier doit porter un masque, des lunettes, une surblouse, des protège-chaussures et des gants, qui sont ensuite détruits ; c'est l'isolement septique de contact et respiratoire.

   Lorsque la maladie se transmet de façon plus limitée (coqueluche, tuberculose, rubéole), l'isolement n'est que partiel, c'est-à-dire consiste en des mesures de protection élémentaires, universelles ou adaptées à la maladie : port d'un masque (transmission par voie aérienne), traitement particulier des émissions du système digestif, notamment les selles (contagion orofécale), prévention d'une transmission indirecte, via les mains, par le port de gants ou des lavages fréquents, prévention des expositions accidentelles au sang contaminé chez les professionnels de santé, etc. L'éviction scolaire est une forme d'isolement qui concerne les enfants malades ou convalescents tant qu'ils sont capables de transmettre la maladie. En cas d'épidémie (choléra), un isolement collectif peut être utile. Il a pour but de contrôler le risque de dissémination du germe (vibrion cholérique) par les selles.

— Isolement protecteur : certains malades dont la résistance immunitaire (anti-infectieuse) est très diminuée doivent être isolés, car leur fragilité fait que des infections habituellement bénignes (la varicelle, l'herpès) prennent, chez eux, une gravité inhabituelle. Cet isolement peut aller jusqu'au filtrage de l'air qui entre dans la chambre, ou même au placement du malade dans une chambre stérile ou dans un isolateur (tente en plastique dite « bulle »).

Isolement psychiatrique

L'isolement des malades mentaux, lorsqu'ils sont dangereux pour eux-mêmes, a pour objet de les soustraire au milieu qui a pu provoquer ou qui peut entretenir leur état. Dans certains cas, il sert aussi à protéger la société et le malade lui-même contre les risques que pourrait éventuellement occasionner son état. L'isolement psychiatrique demande un aménagement particulier de la chambre et un protocole de surveillance spécialisé. Il se déroule le plus souvent sans consentement du patient. La réglementation des hospitalisations et des mesures d'isolement apporte une garantie pour le malade, son entourage et les équipes de soin.

Voir : contagion.

isoprénaline

Substance dérivée de l'adrénaline et possédant des propriétés analogues.

   L'isoprénaline est un bêtastimulant. Elle reproduit certaines actions du système nerveux végétatif sympathique.

   En raison de son action cardiaque inotrope positive (qui modifie la contractilité musculaire en l'augmentant), l'isoprénaline est aussi utilisée dans le traitement d'urgence du bloc auriculoventriculaire (ralentissement anormal des pulsations cardiaques) avant qu'un stimulateur cardiaque ne soit mis en place. Son utilisation par voie intraveineuse est réservée au spécialiste en service hospitalier de réanimation sous surveillance permanente à cause de ses effets indésirables : irrégularité cardiaque, infarctus, chute de tension artérielle, allergie aiguë.

Voir : sympathomimétique.