Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

psoriasis (suite)

PRONOSTIC

Les traitements actuels blanchissent les lésions et contrôlent leur survenue pendant un temps limité sans assurer de guérison définitive. Les plaques réapparaissent souvent après un délai plus ou moins long, obligeant à renouveler le traitement.

Voir : parapsoriasis, puvathérapie, rhumatisme psoriasique.

psychanalyse

Théorie générale du fonctionnement psychique.

   Le terme de psychanalyse a été créé vers 1896 par le neuropsychiatre autrichien Sigmund Freud (1856-1939). La notion d'inconscient n'est alors pas nouvelle mais, pour la première fois, celui-ci est décrit sous un aspect à la fois dynamique (théorie des pulsions) et topique (définition de « lieux » psychiques : conscient, préconscient et inconscient, redéfinis vers 1920 en Ça, Moi et Surmoi). La sexualité y joue un rôle déterminant. Le rêve, le fantasme, le « ratage » d'une conduite (acte manqué, lapsus, oubli), le symptôme névrotique trahissent un fonctionnement mental primitif qui ignore aussi bien l'espace et le temps que l'acquis éducatif.

   Dans le développement de l'enfant, la psychanalyse distingue une succession de stades intégrant l'énergie sexuelle (ou libido). Les désirs devenus inacceptables dans la vie réelle sont refoulés dans l'inconscient. Entre 4 et 6 ans survient le complexe d'Œdipe, qui désigne l'amour jaloux pour le parent de sexe opposé, que l'on considère comme le noyau conflictuel autour duquel s'organise toute la personnalité de l'individu. Plus tard, Freud postule la dualité des pulsions de vie et de mort (Éros et Thanatos).

   En pathologie, la psychanalyse explique la névrose comme le résultat d'un processus impliquant à la fois la régression et la fixation du malade à un stade préœdipien (ou prégénital) et l'emploi de mécanismes de défense destinés à protéger le Moi contre des pulsions censurées (retournement agressif contre le Moi, par exemple). Certains mécanismes des troubles psychotiques ont aussi été étudiés.

psychasthénie

Dérèglement fonctionnel de la personnalité, qui se traduit par une difficulté et une appréhension à agir, avec une conscience douloureuse du trouble.

CAUSES ET SYMPTÔMES

Selon le psychiatre français Pierre Janet, qui l'a décrite au début du siècle, la psychasthénie semble résulter d'une baisse de tension psychologique favorisant les fonctions inférieures, instinctives, au détriment des fonctions supérieures de production et de création. L'agressivité inconsciente et les interdits sexuels y ont vraisemblablement leur part. Elle rassemble divers symptômes tels que l'impression d'être épuisé dès le matin, une humeur dépressive, des phobies et des obsessions, une tendance aux scrupules, à la rumination et au doute. Le patient éprouve un sentiment d'incomplétude psychique et une incohérence mentale pouvant aller jusqu'à la dépersonnalisation. Habituellement, l'inhibition cède à l'effort et les troubles s'atténuent souvent avec l'accès à des responsabilités.

   Pour certains spécialistes, la psychasténie est une forme particulière de dépression.

TRAITEMENT

En associant à une psychothérapie, généralement d'inspiration psychanalytique ou cognitivo-comportementale, une chimiothérapie légère limitée dans sa durée (antidépresseurs, sédatifs) et des règles de bonne hygiène de vie, le traitement vise à obtenir puis à développer un bon niveau d'activité. D'une manière générale, celui-ci constitue les meilleures chances de guérison du malade.

psychiatrie

Discipline médicale consacrée à l'étude et au traitement des maladies mentales.

   La psychiatrie porte, jusque dans sa pratique actuelle, les traces de son évolution historique. Dès l'Antiquité, les médecins grecs et romains, et, plus tard, les médecins arabes, ont tenté de séparer la folie du magique et du surnaturel. Cette conception, plusieurs fois battue en brèche au cours des siècles – les « fous » passant alors pour des possédés du démon ou des sorciers –, débouche à l'époque de la Révolution française sur l'accès de l'aliénisme au rang de véritable science médicale avec Philippe Pinel (1745-1826), qui propose une classification des maladies mentales, décrit des tableaux cliniques, instaure des thérapeutiques. En Allemagne, Emil Kraepelin (1855-1926) érige une monumentale classification des troubles mentaux, qui fait bientôt autorité. À la suite des travaux sur l'hystérie du neurologue Jean-Martin Charcot (1825-1893), le neuropsychiatre autrichien Sigmund Freud (1856-1939) fonde la psychanalyse, première théorie globale du psychisme articulée à une méthode thérapeutique. La découverte des neuroleptiques en 1952, l'apport des sciences fondamentales (psychologie et sociologie), des sciences humaines et de la médecine psychosomatique achèvent de donner à la psychiatrie son visage actuel.

   En un demi-siècle, l'efficacité de la psychiatrie s'est considérablement accrue, de même que son champ d'action (médecine psychosomatique, psychiatrie transculturelle), grâce aux psychothérapies individuelles et de groupe, à la psychopharmacologie, aux réformes hospitalières, etc.

   La majorité des troubles mentaux (névrose, psychose stabilisée, dépression) peuvent aujourd'hui se soigner en ambulatoire (hors du milieu hospitalier), dans le cabinet du thérapeute, sans rupture avec le milieu familial et professionnel. L'hospitalisation elle-même, grâce à la qualité des soins, a diminué tant en durée qu'en fréquence des séjours. L'architecture et les activités hospitalières tentent de se rapprocher de n'importe quel espace communautaire « normal » : bar, réfectoire, salle de jeux, ateliers d'artisanat, terrain de sport, où les soignés et les soignants (presque toujours en costume civil) se rencontrent, discutent, etc., entre les entretiens médicaux. Ainsi, le malade hospitalisé, rassuré par un cadre de vie habituel, se sent moins exclu de la société. À côté de l'hospitalisation à temps complet existent des modalités moins contraignantes d'hospitalisation : hôpital de jour (permettant au patient de rentrer le soir à son domicile), hôpital de nuit (lui permettant de conserver une activité professionnelle), séjours en famille d'accueil, en communauté ou en appartement thérapeutiques, en C.A.T.T.P. (centre d'accueil thérapeutique à temps partiel) et en clubs d'accueil et d'entraide. Certains établissements ou services s'adressent à des pathologies spécifiques : alcoolisme, toxicomanie, anorexie mentale, etc.

   L'objectif est d'assurer la continuité des soins et l'accompagnement social de la personne malade de manière adaptée. Les rapports du patient et de son thérapeute sont essentiels, mais le rôle de l'entourage et des proches, de même que celui du support social, est indispensable.

Voir : psychose, schizophrénie.