Larousse Médical 2006Éd. 2006
D

diapason

Instrument de métal formé d'une lame vibrante en U montée sur une tige, couramment utilisé au cours du diagnostic des surdités et des maladies neurologiques.

UTILISATION DIAGNOSTIQUE

— En oto-rhino-laryngologie, l'examen au diapason fait partie de l'acoumétrie, mesure clinique de l'audition à l'aide d'instruments très simples, voire sans instruments, avec la seule voix du médecin. C'est le premier examen auquel on fait appel pour diagnostiquer une surdité, d'une part pour confirmer une perte d'audition signalée par le malade, d'autre part pour trouver sa cause. Le diapason ne fournit cependant qu'une indication générale, qui doit être précisée par d'autres examens (audiométrie). Il existe trois techniques d'examen : les épreuves de Rinne, de Weber et de Bonnier. Le premier test consiste à faire vibrer le diapason devant l'oreille ; le deuxième test, à le faire vibrer lorsqu'il est placé sur le front ; et le troisième test, à le faire vibrer sur un os situé à distance de la tête (rotule, poignet).

— En neurologie, l'examen au diapason, testant la sensibilité dite vibratoire, concourt à l'étude de la sensibilité superficielle (tact, sensibilité de la peau aux piqûres, etc.). Il s'emploie au début du diagnostic d'une maladie neurologique, quelle qu'elle soit. Son résultat, non significatif à lui seul, oriente le choix des examens complémentaires (radiographies, etc.). L'examen consiste à poser la tige du diapason sur la peau, à un endroit où il existe un os immédiatement sous-jacent, comme le tibia à la face antérieure de la jambe. Normalement, le sujet ressent la vibration. L'absence de sensation signale une lésion du système nerveux mais ne renseigne ni sur la nature ni sur le siège de la lésion.

Voir : acoumétrie.

diapédèse

Capacité de certaines cellules à traverser les vaisseaux, essentiellement au niveau de la paroi des capillaires.

   La diapédèse est une particularité de certains globules blancs, les polynucléaires neutrophiles. Ces cellules peuvent ainsi gagner très rapidement un tissu envahi par des agents pathogènes, des bactéries par exemple, et lutter contre l'infection.

diaphanoscopie

transillumination

diaphragme

Cloison musculotendineuse qui sépare la cavité thoracique de la cavité abdominale.

STRUCTURE ET PHYSIOLOGIE

Le diaphragme a la forme d'une voûte irrégulière qui s'implante par sa base sur le pourtour de l'orifice inférieur du thorax. Le diaphragme comprend deux parties : l'une centrale et tendineuse, le centre phrénique, l'autre périphérique et constituée de faisceaux musculaires formant de chaque côté les coupoles diaphragmatiques. Le diaphragme présente trois grands orifices qui sont traversés par la veine cave inférieure, l'aorte et l'œsophage, et plusieurs ouvertures plus étroites à travers lesquelles passent les racines internes des veines azygos, du nerf sympathique et des nerfs splanchniques.

   Le diaphragme, en se contractant pendant l'inspiration, augmente le diamètre du thorax et facilite la respiration.

PATHOLOGIE

Les orifices du diaphragme, en particulier l'orifice œsophagien, peuvent être anormalement ouverts et laisser passer une partie de l'estomac à travers cet orifice : cela s'appelle une hernie hiatale. Des contractions spasmodiques répétées et involontaires du diaphragme, suivies d'une fermeture brutale de la glotte qui coupe l'arrivée d'air, provoquent le hoquet, qui produit des sons caractéristiques. Enfin, une lésion des nerfs phréniques entraîne une paralysie diaphragmatique, qui empêche les poumons de se distendre complètement lors de l'inspiration ; une radiographie thoracique montre alors l'ascension d'une coupole diaphragmatique. Une dégénérescence des fibres musculaires au niveau d'une coupole peut aboutir à une hernie diaphragmatique (encore appelée éventration) : le diaphragme forme alors une poche dans laquelle peuvent se glisser le côlon, l'intestin grêle, ou tout autre organe intrapéritonéal. Cette hernie est à distinguer de la rupture du diaphragme provoquée par un traumatisme, créant une brèche permettant l'ascension dans le thorax des viscères intra-abdominaux.

Voir : hernie diaphragmatique.

diaphragme contraceptif

Membrane de caoutchouc, montée sur un anneau souple, qui se place au fond du vagin de façon à coiffer le col de l'utérus.

   Un diaphragme est formé d'une paroi mince et souple, en dôme, cerclée d'un anneau flexible qui la maintient en place. Il doit être prescrit par un médecin ; son insertion exige un bref apprentissage. Le diaphragme doit être enduit d'une crème spermicide avant chaque rapport sexuel et être ensuite laissé en place de 6 à 8 heures, mais jamais plus de 24 heures. Après utilisation, il doit être lavé, rincé, séché, talqué et rangé à l'abri de la poussière.

   Associé à un spermicide, le diaphragme est un bon contraceptif : si les règles d'utilisation sont respectées, l'indice d'échec est de 3 % (3 cas de grossesse pour 100 femmes l'utilisant pendant un an). Pour être efficace, il doit être parfaitement adapté à l'anatomie de l'utilisatrice ; toute modification corporelle importante (amaigrissement, prise de poids, accouchement) nécessite un contrôle médical de son ajustement et, parfois, son remplacement.

diaphyse

Partie moyenne du corps d'un os long.

   Un os long, comme le tibia, se compose de trois parties : les épiphyses, ses extrémités, qui sont pourvues des surfaces articulaires ; les métaphyses, régions adjacentes aux épiphyses ; et la diaphyse, qui constitue le corps même de l'os. Coupée transversalement, celle-ci présente une section circulaire ou triangulaire. Elle est formée à la périphérie par le périoste, puis par un os plus dense et compact, dit os cortical ou os haversien, qui entoure, au centre, un canal contenant un tissu gras, la moelle osseuse.

PATHOLOGIE

Les fractures osseuses atteignent souvent la diaphyse des os longs (fémur, tibia, péroné, humérus, radius, cubitus).

diarrhée

Émission, aiguë ou chronique, de selles trop fréquentes.

   Dans le langage courant, le mot diarrhée évoque l'existence de selles liquides. Selon la définition médicale, la diarrhée est définie par un poids quotidien de selles supérieur à 300 grammes ; quand le volume de selles liquides ne dépasse pas cette limite, on parle de fausse diarrhée.

Diarrhée aiguë

Cette émission de selles liquides et fréquentes est caractérisée par un début brutal et une durée limitée.

   Les diarrhées aiguës sont dues à des germes (salmonelles, shigelles, Campylobacter, Yersinia, colibacilles entéropathogènes, anaérobies, staphylocoques), à des parasites (amibes) ou à des virus (rotavirus, adénovirus, entérovirus, coronavirus, etc.). Elles se contractent par ingestion d'eau ou d'aliments infectés ou par transmission des fèces contaminées à la bouche par l'intermédiaire des mains. Certaines diarrhées infectieuses, pour la plupart d'origine microbienne, sont contagieuses par transmission orofécale directe ou indirecte ; la plus connue en est la toxi-infection alimentaire qui frappe plusieurs personnes à partir d'un aliment contaminé (épidémies de crèches ou de villages de vacances). Le syndrome dysentérique (selles glaireuses et sanglantes) est une variante sévère de la diarrhée aiguë.

   Le danger des diarrhées aiguës tient essentiellement au risque de déshydratation, particulièrement grand chez les nourrissons et les personnes fragiles. Le traitement consiste en une réhydratation adéquateet en un traitement de la cause. Il est souvent utile de ne pas enrayer la diarrhée trop tôt, de façon à faciliter l'élimination des germes. Les antibiotiques ne sont nécessaires que dans certaines circonstances et chez les sujets fragiles.

   Dans les cas de diarrhées contagieuses, surtout lorsque l'infection prend un tour épidémique, le lavage fréquent des mains, en particulier avant chaque repas, permet de limiter les risques de contamination.

Diarrhée chronique

Cette émission de selles liquides et fréquentes s'étend sur une période excédant trois semaines.

   Les diarrhées chroniques peuvent être liées à une lésion de la paroi intestinale (tumeur, maladie inflammatoire), à un phénomène de malabsorption (intolérance au gluten), à une hyperactivité du transit intestinal (résultant d'une hyperthyroïdie) ou à une sécrétion pathologique de l'épithélium de l'intestin (diarrhée sécrétoire). Au cours de diarrhées chroniques, le risque de dénutrition est souvent important. L'identification de la cause de la diarrhée est le préliminaire du traitement et décide de sa nature : ablation d'une tumeur, régime sans gluten dans le cas d'une maladie cœliaque, etc. Simultanément, une renutrition correcte doit être assurée.

Voir : antidiarrhéique, choléra, coproculture, entérotoxine, syndrome de Verner-Morrison.