Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

pâleur

Aspect de la peau et des muqueuses plus clair qu'à l'ordinaire.

   Une pâleur peut être due à une diminution de la quantité de sang circulant dans les vaisseaux capillaires de la peau. Cette diminution est elle-même due à une chute de tension, à une réduction du débit du sang (insuffisance cardiaque) ou à un rétrécissement des vaisseaux (vasoconstriction), lié par exemple au froid ou à une émotion, ou encore à une obstruction d'un vaisseau par un caillot (thrombose), qui peut provoquer l'arrêt de la circulation sanguine (ischémie aiguë).

   La pâleur peut aussi être due à une anémie (diminution de la quantité des globules rouges ou du taux d'hémoglobine dans le sang). Une pâleur provoquée par une anémie est chronique et généralisée à toute la peau et aux ongles, ainsi qu'à la conjonctive (intérieur des paupières).

palilalie

Trouble du langage, caractérisé par la répétition involontaire et spontanée, par un sujet, d'un mot ou de tout ou partie d'une phrase prononcée par lui.

   Une palilalie s'observe au cours de diverses affections neurologiques, comme les syndromes parkinsoniens ou certaines variétés de crises d'épilepsie, ou encore lors de certains troubles psychiatriques. Elle est souvent associée à une accélération du débit (tachyphémie).

   Le traitement est celui de la maladie responsable : médicaments antiparkinsoniens, antiépileptiques, neuroleptiques, etc.

palliatif

Qui atténue les symptômes d'une affection sans agir sur sa cause.

Voir : soins palliatifs.

palmaire

Relatif à la paume de la main.

   On distingue plusieurs territoires et éléments constitutifs de la paume, en particulier l'aponévrose palmaire, les arcades palmaires (réunion des vaisseaux radiaux et cubitaux), les loges palmaires et les muscles palmaires.

— L'aponévrose palmaire est une membrane fibreuse blanchâtre, résistante et inextensible, située sous la peau, qui recouvre les muscles du pouce (éminence thénar) et ceux du 5e doigt, ou auriculaire (éminence hypothénar), ainsi que les tendons des muscles fléchisseurs des doigts, les vaisseaux et les nerfs de la main. La maladie de Dupuytren est caractérisée par la rétraction progressive et irréductible de cette membrane, les doigts (principalement l'annulaire et l'auriculaire) ne pouvant plus se tendre totalement.

— Les arcades palmaires sont au nombre de 2, l'une superficielle, l'autre profonde. Ce sont des vaisseaux décrivant un demi-cercle d'où naissent tous les vaisseaux irriguant la main et les doigts. Les arcades palmaires résultent de la communication entre les vaisseaux issus de l'artère cubitale et de l'artère radiale avec ceux de la main.

— Les loges palmaires sont des espaces situés dans la paume, comprenant des vaisseaux, des nerfs et des éléments musculotendineux, délimités par l'aponévrose palmaire. En particulier, on distingue la loge palmaire moyenne et la loge palmaire profonde. La loge palmaire moyenne comprend une arcade palmaire (lieu de rencontre des vaisseaux de la main avec les artères de l'avant-bras), les branches terminales des nerfs innervant les doigts et les tendons fléchisseurs des quatre derniers doigts (index, majeur, annulaire et auriculaire). La loge palmaire profonde contient les tendons des muscles palmaires qui comblent les espaces entre les cinq os de la paume (métacarpiens).

— Les muscles palmaires ont leur origine dans l'avant-bras et se prolongent jusque dans la paume. Ils comprennent le grand palmaire, qui permet de fléchir la main sur l'avant-bras et de stabiliser le poignet, et le petit palmaire, muscle fléchisseur du poignet. Le muscle palmaire cutané est une mince lamelle située sous la peau de l'éminence hypothénar (prolongement de l'auriculaire). Son seul rôle est de permettre le plissement de la peau de l'éminence hypothénar.

Voir : main, paume.

palmure laryngée

Anomalie du larynx, consistant en une membrane reliant les deux cordes vocales.

   La palmure laryngée est une malformation congénitale rare. Elle se manifeste par une modification de la voix du nouveau-né, dont le cri est rauque (grave et bas), ou par une perte de la voix. Le traitement consiste à enlever chirurgicalement cette membrane. L'ablation se fait dans la petite enfance, par endoscopie : on introduit par la bouche un tube optique, le laryngoscope, par lequel on pratique l'ablation de cette membrane à l'aide d'une pince.

palpation

Méthode d'examen clinique du malade utilisant les mains et les doigts pour recueillir par le toucher des différentes régions du corps des informations utiles au diagnostic.

   La palpation s'effectue avec la paume de la main ou des deux mains posée à plat sur la région à examiner, ce qui permet d'apprécier l'emplacement, la forme, le volume et la consistance (molle, ferme, dure, élastique) de la lésion ou de l'organe examinés. La palpation de la région du cœur, par exemple, permet au médecin de percevoir des vibrations inhabituelles, dues au passage anormal du sang dans le cœur en cas de rétrécissement mitral.

   Les deux mains concourent à l'examen des organes profonds. Ainsi le volume de l'utérus peut-il être apprécié par le toucher vaginal, associé à la palpation de l'hypogastre (région médiane basse de l'abdomen).

   La sensibilité du dos de la main sert à l'appréciation de la température locale de la peau, en cas d'inflammation par exemple.

   La palpation peut aussi se faire avec les doigts, plus précis dans l'examen des lésions superficielles (ganglions, par exemple).

palpitation

Sensation de battement du cœur plus rapide ou moins régulier qu'à l'ordinaire.

   Les palpitations peuvent s'observer aussi bien chez les sujets sains que chez les sujets atteints d'une maladie cardiaque.

CAUSES

Les palpitations traduisent généralement l'existence d'un trouble du rythme cardiaque. Mais elles peuvent simplement accompagner un effort violent, une émotion ou une bouffée d'angoisse.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les sensations perçues sont très variables d'un sujet à l'autre. Le patient peut ressentir une impression de coup dans la poitrine ou de pause cardiaque, ou une impression de battements soutenus et rapides évoquant une tachycardie. Les palpitations peuvent s'accompagner de douleurs thoraciques, d'essoufflement, de malaises, de sueurs ou d'angoisse.

DIAGNOSTIC

Le médecin fait préciser au patient le caractère régulier ou non, permanent ou intermittent de ces palpitations, ainsi que leur mode d'installation et de disparition (brutal ou progressif), et l'existence de facteurs déclenchants ou aggravants (effort, alcool, caféine, surmenage, etc.). Le diagnostic repose aussi sur l'analyse du rythme cardiaque au moment du symptôme, que l'on peut réaliser par une électrocardiographie standard, par un enregistrement continu du rythme cardiaque sur 24 heures par la méthode du Holter électrocardiographique ou, depuis peu, par des enregistreurs portatifs à mémoire avec transmission téléphonique, le signal électrocardiographique étant transformé en signal auditif lorsque le malade applique l'appareil sur son thorax au moment des symptômes.

TRAITEMENT

Il dépend de la présence ou de l'absence d'un trouble du rythme cardiaque, d'une cardiopathie, d'une affection métabolique, etc. Le traitement n'est pas systématique et doit être établi en fonction de chaque cas : il peut faire appel à la prise de médicaments antiarythmiques, mais, souvent, le patient n'a besoin que d'être rassuré.

Voir : arythmie cardiaque.