Larousse Médical 2006Éd. 2006
R

rétinite

Inflammation de la rétine, due à une infection ou à une inflammation des tissus voisins (choroïde).

Rétinites d'origine infectieuse

Ces inflammations de la rétine sont rares. Le micro-organisme en cause peut être une bactérie, un virus ou un champignon.

— Une infection bactérienne (tuberculose, notamment miliaire, maladie d'Osler) peut produire des microabcès rétiniens, qui se manifestent par une baisse de l'acuité visuelle s'ils sont localisés au pôle postérieur. Le traitement fait appel aux antibiotiques antituberculeux à fortes doses par voie générale. Néanmoins, il peut subsister des séquelles visuelles.

— La rétinite aiguë nécrosante, très rare, est sans doute due à un virus de la famille des herpès virus et aboutit à la destruction de la rétine. Le traitement par perfusion d'antiviraux a parfois des résultats favorables.

— La rétinite à cytomégalovirus, qui atteint habituellement les sujets immunodéprimés, se manifeste par des foyers rétiniens blancs entourés d'hémorragies, responsables d'une baisse de la vision seulement lorsqu'ils atteignent la macula. L'administration d'antiviraux par voie générale permet d'enrayer la progression de l'infection.

— La rétinite mycosique à Candida albicans s'observe chez les sujets immunodéprimés, toxicomanes ou porteurs de cathéters intraveineux de longue durée. Le traitement antifongique est généralement efficace, associé à une vitrectomie (ablation chirurgicale du corps vitré), pour ôter définitivement le foyer infectieux.

— La rétinite rubéolique, due au virus de la rubéole contractée par la mère pendant sa grossesse, se manifeste chez l'enfant à la naissance par des zones de modification pigmentaire mais n'entraîne pas en général de baisse de l'acuité visuelle. D'autres anomalies oculaires lui sont ordinairement associées : microphtalmie, uvéite, cataracte. Il n'y a pas de traitement de cette rétinite.

Rétinites consécutives à une inflammation de la choroïde

Ces inflammations de la rétine, appelées choriorétinites, sont assez fréquentes. Elles sont essentiellement dues à la toxoplasmose, maladie parasitaire contractée par la mère pendant la grossesse et qui atteint l'enfant. Les choriorétinites toxoplasmiques acquises sont plus rares et se rencontrent chez les sujets immunodéprimés (sida). La maladie de Behçet, la toxocarose, la pseudohistoplasmose ou une uvéoméningite (maladie de Harada) peuvent également en être responsables. Le symptôme principal est une baisse de l'acuité visuelle, qui apparaît souvent à la puberté dans le cas de la toxoplasmose.

TRAITEMENT

Le traitement d'une choriorétinite est celui de sa cause. Des anti-inflammatoires corticostéroïdiens peuvent ensuite être utilisés à fortes doses.

rétinite pigmentaire

rétinopathie pigmentaire

rétinoblastome

Tumeur maligne développée aux dépens des rétinoblastes, cellules précurseurs des photorécepteurs de la rétine.

Synonyme : gliome de la rétine.

   Le rétinoblastome est une tumeur rare, bien que venant au second rang des tumeurs intraoculaires, après le mélanome de la choroïde. Il touche plus particulièrement les enfants vers l'âge de 18 mois (à raison de 1 sur 20 000 environ).

CAUSES, SYMPTÔMES ET SIGNES

Un rétinoblastome peut être sporadique (sans terrain familial) ou d'origine héréditaire. Dans le premier cas, il ne concerne en général qu'un œil. Dans le second cas, il atteint souvent les deux yeux et se transmet sur le mode autosomique (par les chromosomes non sexuels) dominant (il suffit que le gène porteur de la mutation soit reçu de l'un des parents pour que l'enfant développe la maladie) ; le gène responsable est le gène Rb, localisé sur le chromosome 13.

    Un rétinoblastome se manifeste souvent par une leucocorie (pupille blanche) témoignant d'une tumeur très étendue supprimant la vision. Plus rarement, il provoque un strabisme ou une buphtalmie (augmentation du volume de l'œil).

DIAGNOSTIC

Un examen du fond d'œil, pratiqué après dilatation de la pupille et sous anesthésie générale chez l'enfant, précise l'existence d'une ou de plusieurs tumeurs et note leur localisation par rapport notamment au nerf optique. Le scanner et l'échographie oculaire permettent de préciser la nature de la tumeur et de déterminer son extension éventuelle à d'autres parties de l'œil ou, en profondeur, le long du nerf optique.

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

Le traitement consiste à enlever l'œil atteint (énucléation), si la tumeur est importante, et à le remplacer par une prothèse oculaire. La radiothérapie peut être utilisée soit pour éviter une énucléation des deux yeux, soit en complément du traitement si la tumeur a envahi la pupille. La chimiothérapie n'est indiquée que si la choroïde est envahie. Dans tous les cas, l'enfant doit être régulièrement suivi. À cette condition, ce cancer a un bon pronostic.

rétinographie

Photographie, généralement en couleurs, du fond d'œil et, notamment, de la rétine.

   Une rétinographie permet de surveiller certaines lésions du fond d'œil. Cet examen peut, si nécessaire, être complété par une angiographie oculaire.

   Ces photographies rétiniennes peuvent être prises sans dilatation pupillaire, par un rétinographe non mydriatique.

rétinoïde

Médicament dérivé du rétinol (vitamine A), utilisé dans le traitement de certaines maladies cutanées.

   Les rétinoïdes sont principalement représentés par l'isotrétinoïne et l'étrétinate, employés par voie orale, et la trétinoïne, utilisée en applications locales.

INDICATIONS

Les rétinoïdes sont indiqués dans les formes graves d'acné et de psoriasis.

CONTRE-INDICATIONS ET PRÉCAUTIONS

Ces médicaments sont formellement contre-indiqués chez la femme enceinte en raison de leur effet tératogène (qui provoque des malformations chez le fœtus) important. La prescription de rétinoïdes chez une femme en période d'activité génitale nécessite un test de grossesse préalable, qui doit être négatif, et la prise d'une pilule contraceptive commencée un mois avant le traitement et poursuivie longtemps après son arrêt : au moins deux mois lorsque le médicament prescrit est l'isotrétinoïne et au moins deux ans lorsqu'il s'agit de l'étrétinate.

EFFETS INDÉSIRABLES

Ils dépendent de la dose et de la durée du traitement. Les principaux effets indésirables sont des troubles hépatiques et lipidiques, des troubles osseux (ostéoporose [fragilité osseuse]), une calcification des ligaments, des troubles cutanés et muqueux tels qu'une chéilite (inflammation des lèvres) ou une sécheresse de la bouche, un arrêt de croissance chez l'enfant, etc.

SURVEILLANCE

Chez l'enfant, les rétinoïdes sont réservés à des maladies dermatologiques au pronostic très sévère et administrés à des doses minimales sous une surveillance médicale stricte de la croissance.