Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

Carl Smith (maladie de)

Maladie aiguë de l'enfant, probablement d'origine virale, se traduisant par une hyperlymphocytose (augmentation très importante du nombre de lymphocytes, variété de globules blancs présente dans le sang).

   La maladie de Carl Smith survient en dehors de tout contexte de vaccination ou de coqueluche, facteurs habituels d'hyperlymphocytose. Elle se propage par petites épidémies et a été imputée à certains virus (coxsackie A et B, virus echo, adénovirus).

   Elle se caractérise par une rhinopharyngite fébrile avec diarrhée, parfois associée à une éruption cutanée ou à une méningite lymphocytaire, très rarement à des adénopathies et à une splénomégalie.

L'évolution est courte, bénigne et ne nécessite aucun traitement.

carnitine

Acide aminé dont le déficit peut provoquer une myopathie (maladie grave des muscles).

   La carnitine est synthétisée par le foie, mais on l'absorbe aussi dans certains aliments (viandes, laitages). Elle stimule la dégradation de constituants de l'organisme, particulièrement les lipides, afin de produire de l'énergie.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

La carnitine est prescrite par voie orale dans le traitement d'une myopathie (maladie musculaire) héréditaire résultant d'un déficit en carnitine et provoquant une accumulation de lipides dans les muscles.

   Des effets indésirables graves ont été décrits, parmi lesquels, essentiellement, une myasthénie.

caroncule

Petite excroissance charnue de couleur rougeâtre.

   On en distingue plusieurs formes.

— Les grande et petite caroncules sont des saillies coniques situées sur la face interne du deuxième duodénum et au niveau desquelles s'abouchent le cholédoque et le canal de Wirsung, d'une part, et, d'autre part, le canal de Santorini.

— La caroncule lacrymale est une petite saillie rouge ou rosée située à l'angle interne de l'œil.

— Les caroncules multiformes, ou myrtiformes, sont des tubercules situés à l'entrée du vagin et résultant du déchirement de l'hymen après le premier rapport sexuel.

— La caroncule sublinguale est un petit tubercule situé sous la langue (à l'extrémité du frein), au sommet duquel s'ouvrent le canal de Wharton et le canal de Rivinus (canaux excréteurs des glandes salivaires).

carotène

Pigment orangé, liposoluble, précurseur de la vitamine A, présent dans un grand nombre de végétaux et au sein de l'organisme.

   Le bêta carotène fait partie des caroténoïdes. Il est présent dans les carottes, les tomates, certains légumes verts, dans les fruits, dans le lait entier et le beurre. Il se dissout dans les eaux de lavage et de cuisson. Le bêta carotène se transforme dans la muqueuse intestinale en vitamine A.

   Une consommation excessive d'aliments riches en bêta carotène provoque un jaunissement de la peau, sans atteinte des globes oculaires, contrairement à l'ictère. Cette coloration disparaît rapidement dès que l'on supprime l'excès d'apport alimentaire. Le bêta carotène protège la peau du soleil par stimulation de la synthèse de la mélanine. Il est aussi utilisé pour obtenir un brunissement de la peau sans exposition au soleil.

carotide (artère)

Artère du cou et de la tête.

   Il existe deux carotides primitives, l'une droite, l'autre gauche. La carotide primitive droite naît de la bifurcation du tronc artériel brachiocéphalique (branche de l'aorte thoracique) en artères carotide d'une part et sous-clavière droite d'autre part. À l'inverse, la carotide primitive gauche naît directement de la partie horizontale de l'aorte thoracique. Les deux vaisseaux cheminent ensuite parallèlement de part et d'autre de la trachée depuis la base du cou jusqu'à la hauteur du larynx, où ils se divisent chacun en deux branches principales, la carotide interne et la carotide externe.
— Les carotides externes donnent naissance à de nombreuses branches destinées à irriguer la face (nez, cavité buccale, mâchoires) et le cuir chevelu.
— Les carotides internes pénètrent dans le crâne pour nourrir le cerveau et les yeux. À la base du cerveau, les branches des carotides internes et celles du tronc basilaire (nées de la réunion des deux artères vertébrales) se rejoignent pour former le polygone de Willis.

PHYSIOLOGIE

Les carotides possèdent deux zones sensibles de chaque côté du cou : le sinus carotidien, qui intervient dans la régulation de la pression artérielle, et le corpuscule carotidien, ou glomus carotidien, qui joue un rôle important dans la régulation de la saturation en oxygène du sang et dans le fonctionnement de la respiration.

EXAMENS

Les artères carotides peuvent être explorées de manière non invasive (ou non sanglante) par la palpation, l'ultrasonographie : l'échotomographie bidimensionnelle fournit des coupes anatomiques des artères carotides ; le Doppler, souvent couplé à l'examen précédent, précise les vitesses des globules rouges circulant à l'intérieur du vaisseau ; celles-ci s'accélèrent à l'endroit où l'artère est rétrécie et s'annulent si le vaisseau est occlus. L'artériographie carotidienne est généralement réservée aux cas où se discute un acte chirurgical. Elle est de plus en plus remplacée par l'artériographie par résonance magnétique.

PATHOLOGIE

L'interruption transitoire de la circulation dans une artère carotide peut provoquer un accident ischémique transitoire (A.I.T.). L'occlusion d'une de ces artères peut entraîner un accident vasculaire cérébral si le déficit circulatoire dans le territoire occlus n'est pas compensé par un afflux de sang provenant des autres artères irriguant le cerveau, par l'intermédiaire du polygone de Willis.

carotidogramme

Technique d'exploration cardiovasculaire consistant à obtenir, par voie externe, le pouls carotidien, qui reflète l'activité mécanique du cœur.

   Un carotidogramme est indiqué dans l'exploration des valvulopathies aortiques (rétrécissement et fuite). Il permet de préciser les données fournies par l'auscultation cardiaque et apporte des informations utiles sur le fonctionnement du cœur.

   L'examen est réalisé au moyen d'un capteur placé en regard de l'artère carotide sur le cou, afin d'y enregistrer les vibrations correspondant aux contractions du cœur. Le signal est ensuite filtré, amplifié puis transmis à un système d'enregistrement sur papier.

Une courbe est alors obtenue sur la base des données de l'enregistrement des pulsations ou des variations de la pression de l'artère carotidienne.