Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

érythrose

Rougeur du visage due à une dilatation des vaisseaux, permanente ou survenant par accès.

   L'érythrose, dont la « bouffée de chaleur » constitue une forme paroxystique, affecte habituellement les jeunes femmes sous forme de poussées congestives prédominant sur les joues, le nez et les pommettes, survenant le plus souvent après un repas, un changement de température ou à la suite d'une émotion ou d'un stress.

   L'érythrose constitue le premier stade de la rosacée. Son traitement consiste en la prise à petites doses de neurosédatifs et en la correction d'éventuels déséquilibres hormonaux. Certaines précautions sont à respecter : petits repas évitant les excitants (épices, alcool), pris à heures fixes et en mangeant lentement ; le soir, nettoyage du visage avec un lait de toilette pour peaux sèches suivi de pulvérisations décongestionnantes d'eau minérale ou de sérum zinc (sérum physiologique additionné de sulfate de zinc) ; le matin, application de crème ou de lotion décongestionnante à base d'extraits végétaux (mélilot, hamamélis, anthocyanes) ; au soleil, protection rigoureuse par une crème écran total ; au froid, protection par des crèmes grasses épaisses. Enfin, divers traitements mécaniques peuvent également apporter une amélioration : massages faciaux, applications de neige carbonique, etc.

escarre

Destruction localisée de la peau survenant chez les malades alités.

   Les escarres apparaissent chez les personnes alitées, parfois après quelques heures d'immobilisation, surtout si elles ont perdu leur mobilité naturelle (coma, paralysie) ou si elles sont en mauvais état général (dénutrition, déshydratation) ; dans quelques cas très rares, elles peuvent aussi apparaître sous un plâtre. Dues à une compression prolongée s'exerçant sur une région en saillie, elles touchent surtout les zones d'appui : talons, fesses, région du sacrum, parfois coudes, omoplates ou partie postérieure du crâne.

SYMPTÔMES ET SIGNES

On observe d'abord une zone rouge et douloureuse. Puis la peau devient noire, cartonneuse, insensible au toucher. Plus tard, la disparition de la peau nécrosée fait place à un ulcère laissant les tissus sous-jacents (muscles, tendons, os) à découvert. Si l'alitement persiste, l'escarre ne guérit pas spontanément ; elle peut au contraire s'étendre et, surtout, se surinfecter.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement repose sur les soins locaux : désinfection, détersion à l'aide de pommades à la trypsine, granulation ou « comblement » de l'ulcère à l'aide de pansements hydrocolloïdes. La prévention est indispensable : normalement appliquée à tous les malades alités, elle consiste à changer fréquemment le malade de position, à effectuer des massages locaux, des séances d'application alternée de froid et de chaud (glaçons, puis séchage), à changer immédiatement le linge souillé, à utiliser un matelas dit alternatif, composé de plusieurs boudins qui se gonflent et se dégonflent alternativement. Il faut toujours vérifier qu'un plâtre n'est pas trop compressif. Le linge doit être changé souvent pour éviter la macération. Enfin, la correction de troubles nutritionnels fait également partie intégrante de la prévention des escarres.

Voir : chirurgie réparatrice, matelas.

escherichia coli

Bactérie du tube digestif de l'homme.

Synonyme : colibacille.

   De la famille des entérobactéries, Escherichia coli constitue 80 % de la flore aérobie du tube digestif de l'homme sain. C'est également le germe le plus fréquemment responsable d'infections chez l'homme, et notamment l'agent principal des infections urinaires spontanées ou consécutives à une manipulation instrumentale (par sonde urinaire, par exemple). Cette bactérie est aussi à l'origine de septicémies, de méningites chez le nourrisson ainsi que de manifestations intestinales telles que des diarrhées, variables selon la souche en cause : la diarrhée des voyageurs, ou turista, est provoquée par des souches d'Escherichia coli productrices d'entérotoxines, certaines diarrhées hémorragiques se compliquant parfois du très grave syndrome hémolytique-urémique ou S.H.U. (destruction des globules rouges et lésions rénales), dû à la présence de souches sécrétant une puissante toxine (toxine Vero). Le traitement repose sur l'antibiothérapie.

Esmarch (bande d')

garrot

ésotropie

strabisme

espace extradural

Espace situé entre la méninge la plus superficielle (dure-mère) et la paroi osseuse voisine.

— Dans l'encéphale, l'espace extradural, compris entre la dure-mère et le crâne, est normalement inexistant, la dure-mère étant accolée à l'os. Cependant, en cas d'hématome extradural après un traumatisme crânien, du sang s'accumule : la dure-mère se décolle et l'espace extradural apparaît.

— Dans la moelle épinière, l'espace extradural, dit aussi épidural, est compris entre la dure-mère et le canal rachidien, formé par les vertèbres. Il est rempli d'un tissu graisseux contenant des vaisseaux sanguins (lors d'une épidurite, on observe une inflammation de ce tissu). En thérapeutique, on fait des injections, dites épidurales, dans cet espace, en piquant en général entre deux vertèbres lombaires, le produit injecté se diffusant ensuite dans les racines nerveuses des membres inférieurs : corticostéroïde, pour traiter une sciatique, ou anesthésique en vue, par exemple, d'un accouchement (anesthésie péridurale).

   L'espace extradural est à distinguer de l'espace sous-dural, plus profond (juste sous la dure-mère), où sont habituellement réalisées la ponction lombaire et l'injection des traitements médicamenteux intrathécaux.

espérance de vie

Durée statistique moyenne de vie d'une personne donnée dans une population donnée.

   Dans les pays les plus industrialisés, l'espérance de vie à la naissance se situait en 2005 entre 75 et 79 ans pour un homme et entre 79 et 85 ans pour une femme.

   L'écart entre l'espérance de vie des hommes et celle des femmes pourrait être lié à des facteurs hormonaux, mais également aux facteurs de risque vasculaire, notamment du fait du plus grand nombre de fumeurs chez les hommes ; cependant, l'augmentation du tabagisme chez les femmes n'a pas considérablement modifié cet écart. L'espérance de vie augmente avec l'âge : ainsi, pour une femme ayant atteint 80 ans, elle est non pas de 84 mais au moins de 90 ans. Enfin, l'espérance de vie est nettement moindre dans certains pays en développement en raison de l'importance de la mortalité infantile et de l'absence de règles d'hygiène et de diététique correctes.