Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

athérome

Dépôt lipidique sur la surface interne de la paroi des artères.

   La plaque d'athérome est visible sur la paroi de l'artère sous forme d'une simple tache jaunâtre ou blanchâtre, qui prend du relief, contrastant avec le reste de la surface resté sain. Ces plaques sont de taille variable : de quelques millimètres à plusieurs centimètres de diamètre.

CAUSE

La cause précise de l'apparition de l'athérome est inconnue. Sa survenue est liée à des facteurs génétiques (hypercholestérolémie familiale) et environnementaux (mauvaise hygiène de vie : sédentarité, tabac, stress, régime alimentaire riche en graisse). L'athérome touche davantage l'homme que la femme, et plus souvent les diabétiques et les hypertendus. Une origine infectieuse de l'athérome serait possible.

FORMATION DE L'ATHÉROME

Phénomène complexe, elle ne résulte pas simplement d'une accumulation de lipides, et n'est pas directement liée non plus au taux de cholestérol sanguin. Y interviennent les différents composés plasmatiques transportant le cholestérol (par exemple les lipoprotéines L.D.L.) et des interactions avec les cellules endothéliales (qui tapissent la paroi interne des vaisseaux).

   Les étapes de la formation de l'athérome sont encore discutées par les spécialistes. Le cholestérol favoriserait l'adhésion des monocytes (catégorie de globules blancs) sur la paroi artérielle. Ces derniers pénétreraient alors l'intima (tunique interne de l'artère) pour se transformer en macrophages, cellules absorbant les lipoprotéines, puis en cellules dites spumeuses (qui ont l'aspect de l'écume), constitutives de l'athérome.

   Le développement de l'athérome s'accompagne d'une modification de la paroi artérielle de type sclérosant avec prolifération de fibres musculaires lisses et de fibres de collagène : c'est l'athérosclérose. Des théories récentes font d'ailleurs jouer un rôle pathogénique très important aux fibres musculaires lisses.

ÉVOLUTION DE L'ATHÉROME

L'athérome peut se développer très tôt, avant l'âge de 20 ans, chez les sujets prédisposés. Le processus évolue ensuite de façon très lente, sur plusieurs décennies, parfois sans symptômes apparents. L'athérome se signale cliniquement lorsqu'il provoque un rétrécissement critique de l'artère. Souvent, il se révèle très brutalement (infarctus aigu), à l'occasion d'une rupture de la plaque d'athérome qui vient obstruer le vaisseau.

PRÉVENTION

Le développement de l'athérome n'est pas inéluctable et la prévention est essentielle : absence ou suppression de la consommation de tabac, régime alimentaire pauvre en graisses saturées, traitement d'un diabète, d'une hypertension artérielle.

athérosclérose

Maladie dégénérative de l'artère ayant pour origine la formation d'une plaque d'athérome (dépôt lipidique) sur sa paroi.

   En Europe, l'athérosclérose est au premier rang des causes de mortalité, responsable de plus d'un tiers des décès.

CAUSES

L'athérosclérose est liée à de multiples facteurs génétiques et environnementaux. Ceux-ci interviennent plus comme facteurs de risque, en augmentant la possibilité de déclenchement de la maladie, que comme causes directes. L'âge, le sexe (prédominance masculine avant 60 ans), certains facteurs génétiques (hypercholestérolémie familiale), l'élévation anormale du taux de cholestérol, l'hypertension artérielle, le tabagisme, le diabète et l'obésité sont les principaux facteurs de risque. L'association de deux ou de plusieurs facteurs accroît d'autant la probabilité d'apparition de la maladie.

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'athérosclérose ne se manifeste que lorsque la plaque d'athérome est devenue de taille suffisamment importante pour perturber la circulation du sang dans l'artère, ou bien s'il y a rupture de cette plaque. L'athérosclérose peut alors provoquer des crises d'angor, des accidents neurologiques transitoires (vertiges) ou des douleurs dans les membres. Les symptômes dépendent de la localisation de la plaque d'athérome. L'athérosclérose concerne surtout les zones proches du cœur, les carrefours, les bifurcations des artères. Elle atteint par ordre de fréquence : l'aorte abdominale, les coronaires (artères nourricières du cœur), les carotides internes, qui vascularisent le cerveau, les artères iliaques et fémorales des membres inférieurs.

ÉVOLUTION

L'athérosclérose est à l'origine de nombreuses maladies vasculaires : l'insuffisance coronaire (crise d'angor), l'infarctus du myocarde, l'insuffisance cardiaque, les troubles du rythme cardiaque, l'insuffisance circulatoire cérébrale et ses accidents neurologiques (hémiplégie, aphasie, cécité), l'insuffisance circulatoire des membres inférieurs (artérite), l'hypertension artérielle, l'insuffisance rénale.

TRAITEMENT

Les lésions étant constituées au moment du diagnostic, le traitement aura pour but d'en limiter les conséquences néfastes. Des antiagrégants plaquettaires, voire des anticoagulants peuvent être prescrits pour empêcher la formation de caillots sanguins. Les statines, qui font baisser le taux sanguin de cholestérol, ralentissent de façon très significative l'évolution de l'athérome et limitent la survenue de complications.

   Dans certaines situations plus graves, une ablation du segment artériel touché et son remplacement par un greffon sain ou une prothèse peuvent être pratiqués.

PRÉVENTION

La prévention, primaire (en l'absence de tout signe pathologique) ou secondaire (à la suite d'une complication), est essentielle. Elle se fait par le dépistage des facteurs de risque, suivi de leur suppression ou de leur contrôle (arrêt de la consommation de tabac, régime pauvre en graisses saturées, par exemple).

   Dans quelques études concernant la prévention secondaire, le ralentissement de la progression de l'athérosclérose, voire sa régression ont pu être démontrés.

athétose

Trouble caractérisé par l'existence de mouvements involontaires, lents, irréguliers, de faible amplitude, ininterrompus, affectant surtout la tête, le cou et les membres.

CAUSES

L'athétose apparaît lors d'une lésion des noyaux gris centraux (masses de substance grise situées dans les hémisphères cérébraux et aidant au contrôle des mouvements), qui peut être due à une atteinte cérébrale de l'enfant dans la période prénatale ou postnatale, à une encéphalite (infection de l'encéphale), à des maladies dégénératives telles que la chorée de Huntington ou aux effets indésirables de certains médicaments comme les phénothiazines ou les dérivés de la lévodopa. Dans ce dernier cas, l'athétose peut disparaître dès l'interruption du traitement par ces médicaments.

   Chez l'enfant, l'athétose est essentiellement liée à une anoxie (interruption de l'apport d'oxygène aux tissus) néonatale et à un ictère nucléaire (syndrome observé chez le nouveau-né, caractérisé par des altérations des noyaux gris du cerveau). Elle peut être également symptomatique d'affections dysmétaboliques (caractérisées par une perturbation du métabolisme) ou dégénératives. L'athétose atteignant une moitié du corps (hémiathétose) est le plus souvent d'origine vasculaire (hémorragique ou ischémique).

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'athétose peut se manifester par des mouvements de torsion axiale et d'inclinaison ou de flexion-extension du cou et du tronc. Très souvent, elle se combine à une chorée (mouvements désordonnés involontaires) dans une choréoathétose. Souvent, le patient a aussi des difficultés à garder l'équilibre et à marcher. L'athétose s'atténue pendant le sommeil, mais les mouvements athétosiques sont renforcés par la fatigue, le travail intellectuel, les émotions et les stimuli cutanés. Ils surviennent spontanément ou viennent parasiter un acte volontaire (syncinésie), provoquant des contractions qui rendent difficiles les gestes quotidiens. À cette agitation permanente s'ajoutent des spasmes figeant le mouvement pendant quelques instants. Ils ne sont pas douloureux, mais ils provoquent des attitudes anormales très caractéristiques de la maladie.

   Chez l'enfant, l'athétose, liée à l'ictère nucléaire ou à l'anoxie néonatale, s'accompagne de troubles de la motricité oculaire ainsi que d'une surdité qui, en cas d'ischémie néonatale, n'apparaissent que quelques mois après la naissance.