Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

muqueuse utérine

endomètre

Murphy (signe de)

Signe clinique caractéristique de la cholécystite (inflammation de la vésicule biliaire).

   Pour rechercher le signe de Murphy, le médecin appuie sa main sur l'abdomen, sous les côtes droites, en regard de la vésicule biliaire, et demande au malade de prendre une grande inspiration, ce qui déclenche, en cas d'inflammation, une vive douleur.

muscle

Organe doué de la propriété de se contracter et de se décontracter.

   Le tissu d'un muscle est constitué de fibres musculaires ; celles-ci sont composées de cellules appelées myocytes, qui renferment dans leur cytoplasme de nombreux filaments allongés parallèlement au grand axe de la cellule. Ces filaments sont de deux types : les uns, fins, sont faits d'actine ; les autres, épais, sont composés de myosine. C'est grâce à leur interaction que la contraction musculaire s'effectue.

Muscle cardiaque

Également appelé myocarde, il a une structure proche de celle des muscles striés, mais ses contractions sont autonomes et involontaires : elles propulsent la masse sanguine à travers l'appareil cardiocirculatoire.

Muscles lisses

Également appelés muscles blancs, ils sont présents dans la paroi de nombreux organes (utérus, intestin, bronches, vésicule, vaisseaux sanguins, etc.). Leur contraction, bien que semblable à celle des muscles striés, est involontaire, autonome ou assurée par le système nerveux végétatif, qui n'est pas sous le contrôle direct de la conscience.

PATHOLOGIE

Certains muscles lisses peuvent être atteints de spasmes (contractions involontaires). Il s'agit des muscles du tube digestif (œsophage, pylore, côlon), de l'uretère, des voies aériennes supérieures (glotte, larynx), mais surtout des sphincters : sphincter anal, sphincter des voies biliaires (dont le spasme entraîne une colique hépatique), sphincter vésical (dont le spasme a pour conséquence une rétention d'urine).

Muscles striés

Également appelés muscles rouges ou muscles squelettiques, ils unissent les os et permettent la mobilité. Leur contraction est volontaire, soumise au contrôle cérébral : chaque fibre musculaire est connectée à une terminaison nerveuse qui reçoit les ordres en provenance du cerveau ; l'impulsion nerveuse stimule le muscle en libérant un neurotransmetteur chimique (substance sécrétée par certains neurones pour transmettre l'influx nerveux vers d'autres cellules), l'acétylcholine ; celle-ci, par l'intermédiaire d'une chaîne de réactions chimiques, entraîne à son tour la contraction du muscle par l'intermédiaire de la plaque motrice (zone de la cellule musculaire avec laquelle la fibre nerveuse qui la commande entre en contact). Ces muscles sont constamment maintenus dans un état de contraction modérée : le tonus musculaire. Une hypotonie (diminution pathologique du tonus musculaire) peut survenir à la suite d'une chute du taux sanguin de potassium. Une hypertonie (augmentation pathologique du tonus musculaire) peut être due à une chute du taux sanguin de calcium ; lorsqu'elle est particulièrement accusée, on parle de spasticité.

   On classe les muscles squelettiques en fonction de leur mode d'action. Un muscle est dit agoniste lorsque son action s'exerce dans le sens du mouvement, antagoniste dans le cas contraire. Un muscle extenseur « ouvre » une articulation ; un muscle fléchisseur la « referme ». Un muscle adducteur ramène un membre vers l'axe central du corps ; un abducteur l'en éloigne. Les muscles qui permettent la mobilité d'une région du corps (main, pied) sont appelés muscles intrinsèques lorsqu'ils sont situés dans cette région, muscles extrinsèques lorsqu'ils sont situés dans une autre région du corps (avant-bras, jambe).

PATHOLOGIE

— Le claquage est dû à la rupture, à la suite d'un effort violent, de quelques fibres d'un muscle : on parle de déchirure lorsque l'atteinte est importante, d'élongation lorsque les fibres musculaires sont seulement distendues. L'atteinte se traduit par une douleur vive, brutale, dont l'intensité dépend de l'importance de la rupture. Le traitement consiste à appliquer de la glace sur la région intéressée et à mettre celle-ci au repos ; des massages peuvent être entrepris. Une intervention chirurgicale n'est nécessaire qu'en cas de rupture très importante, survenant chez un sportif ; elle consiste à réaliser une suture ou à réinsérer le muscle lésé sur le tendon. Par la suite, un nodule cicatriciel gênant et facteur de récidive peut apparaître ; il doit être excisé chirurgicalement.

— Les écrasements provoquent des hématomes qui se résorbent progressivement pour laisser une cicatrice fibreuse. Lorsqu'ils atteignent plusieurs groupes musculaires, ils provoquent une libération massive de substances toxiques qui peuvent entraîner un état de choc (syndrome de Bywaters) nécessitant une réanimation.

— Les plaies entraînent des hémorragies que l'on traite d'abord par compression, puis par une intervention chirurgicale qui consiste à stopper l'hémorragie vasculaire et à régulariser, puis à suturer les bords de la plaie.

— Les autres affections pouvant atteindre le muscle sont la myosite (inflammation), la myasthénie (fatigabilité musculaire intense et rapide par blocage de l'influx nerveux) et les myopathies (maladies congénitales résultant d'une altération des fibres musculaires).

Voir : claquage, contracture, fibre musculaire, myalgie, myopathie, tonus.

mutagène

Se dit de tout élément capable de provoquer une mutation au sein d'une espèce.

   Les principaux éléments mutagènes sont les radiations et les produits chimiques.

   Les principales sources de radiations sont les rayons U.V. et les rayons X, la radioactivité naturelle et les rayons cosmiques.

   De nombreux produits chimiques incluent des substances mutagènes. Actuellement, les plus connus sont ceux contenus dans les fumées du tabac.

mutation

Modification survenant dans la séquence de l'A.D.N. d'une cellule et pouvant entraîner la disparition d'un caractère préexistant ou l'apparition d'un caractère nouveau.

   Une mutation résulte de la modification d'un segment plus ou moins étendu d'A.D.N. qui constitue un chromosome. La modification peut aussi porter sur des chromosomes entiers et modifier leur nombre et leur structure. Elle peut se faire par délétion (perte d'un fragment de chromosome), insertion (acquisition d'un nouveau fragment), ou duplication-translocation (détachement d'un segment de chromosome et fixation sur un autre chromosome).

   Les mutations sont des phénomènes stables (transmissibles à la descendance des cellules modifiées), rares, spécifiques (ne touchant le plus souvent qu'un seul des caractères de la cellule) et spontanés ; il existe cependant des substances, dites mutagènes, capables d'augmenter la fréquence des mutations. Elles peuvent donc déclencher un processus de carcinogenèse, aboutissant à un cancer, ou être responsables d'une maladie héréditaire.

Voir : acide désoxyribonucléique, délétion, gène, mutagène.