Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

poplitée (artère)

Artère des membres inférieurs faisant suite à l'artère fémorale.

   L'artère poplitée débute au-dessus du genou puis descend verticalement en arrière de celui-ci dans le creux poplité. Sous le genou, elle se divise en 2 branches terminales : l'artère tibiale antérieure et le tronc tibiopéronier.

   Le pouls poplité est normalement perceptible dans le creux du genou ; il disparaît si l'artère est obstruée par un embole (corps étranger [caillot, essentiellement] véhiculé par le sang) ou en raison d'une artérite (inflammation de la paroi artérielle avec, souvent, formation d'un caillot) à un stade évolué.

Voir : creux poplité.

pore cutané

Minuscule orifice situé à la surface de la peau.

   Les pores cutanés constituent les orifices par où s'écoulent les sécrétions des glandes sébacées, sécrétant le sébum et annexées aux poils, et celles des glandes sudoripares, sécrétant la sueur.

   Les pathologies spécifiques du pore sont les poromes eccrines (tumeurs très rares se développant dans la partie intra-épidermique du pore excréteur d'une glande sudoripare) et les miliaires sudorales (dermatoses dues à l'obstruction du pore excréteur d'une glande sudoripare).

porokératose

Maladie cutanée se traduisant par des lésions hyperkératosiques (épaississement de la couche cornée), déprimées en leur centre et bordées d'un bourrelet caractéristique (face interne abrupte et face externe se raccordant en pente douce à la peau voisine).La porokératose est une maladie familiale ; certains cas sont reconnus comme étant à transmission autosomique (par les chromosomes non sexuels) dominante (il suffit que le gène en cause soit reçu de l'un des parents pour que l'enfant développe la maladie).

DIFFÉRENTS TYPES DE POROKÉRATOSE

La maladie peut prendre différentes formes : placards grisâtres, de grande taille, peu nombreux, touchant de façon symétrique les poignets, les coudes, les chevilles et les jambes ; forme superficielle et disséminée, plus rare, caractérisée par de petites taches brun jaunâtre, réparties sur le tronc, le visage et les membres ; petites plaques de peau atrophiées, de 5 à 10 millimètres de diamètre, bordées d'un très fin bourrelet, touchant les bras et les jambes.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic se fonde sur un examen histologique. Le traitement, peu efficace, repose soit sur l'application de kératolytiques, soit sur la cryothérapie (application de froid), souvent suivies d'une récidive des lésions, ou sur l'administration de rétinoïdes, ou encore sur l'ablation chirurgicale des lésions lorsque cela est possible. Le traitement préventif consiste à protéger la peau du rayonnement solaire (crème de type écran total), qui est un facteur aggravant.

   Une surveillance régulière de ces lésions s'impose, un carcinome cutané pouvant toujours se greffer sur une porokératose.

porome eccrine

Tumeur bénigne de la peau développée à partir du pore excréteur d'une glande sudoripare (glande sécrétant la sueur).

   Un porome eccrine forme une petite lésion rougeâtre, saillante, charnue, bien limitée. Elle touche la paume des mains, la plante des pieds, plus rarement le cou ou la poitrine. Elle nécessite une ablation chirurgicale, suivie d'un examen histologique ; celui-ci permet de déterminer qu'il ne s'agit pas d'une autre tumeur (botriomycome, mélanome achromique) d'aspect voisin. Le pronostic est excellent.

porphyrie

Maladie héréditaire due à un trouble de la synthèse de l'hème (fraction non protéique de l'hémoglobine) et caractérisée par l'accumulation dans les tissus de substances intermédiaires de cette synthèse, les porphyrines.

   Les porphyries sont des maladies rares qui touchent environ une personne sur 10 000 à 50 000. La transmission de ces maladies se fait le plus souvent sur un mode autosomique (par les chromosomes non sexuels) dominant (il suffit que le gène porteur soit reçu de l'un des parents pour que l'enfant développe la maladie).

    Il existe plusieurs formes de porphyrie, correspondant à des mutations des gènes de différentes enzymes de la synthèse de l'hème. L'apparition des symptômes est variable, certains survenant au cours de l'enfance, d'autres à l'âge adulte.
— La protoporphyrie se manifeste dès l'enfance par de légers troubles cutanés après exposition au soleil.
— La porphyrie intermittente aiguë se manifeste le plus souvent à l'âge adulte par des douleurs abdominales aiguës, parfois des crampes, une faiblesse musculaire et des troubles psychiques. Les urines deviennent rouges si on les laisse reposer. De nombreux médicaments, tels que les barbituriques, les contraceptifs oraux, les sulfamides et la phénytoïne, sont à l'origine des crises.
— La porphyrie varietaga, ou mixte, est proche de la porphyrie intermittente aiguë mais le sujet présente, en outre, des bulles sur les régions cutanées exposées au soleil.
— La coproporphyrie héréditaire, également voisine de la porphyrie intermittente aiguë, se traduit aussi par des anomalies cutanées.
— La porphyrie cutanée tardive, la plus fréquente, se révèle volontiers à l'âge adulte, d'où son nom, et se traduit par des bulles sur la peau après exposition au soleil. En cas de blessure, la cicatrisation est longue. Les urines sont parfois rosées ou marron. Les troubles sont souvent déclenchés par une maladie du foie, parfois d'origine alcoolique.
— La porphyrie érythropoïétique congénitale, ou maladie de Günther, est la seule porphyrie à transmission autosomique récessive (c'est-à-dire que le gène porteur doit être reçu des deux parents pour qu'elle se développe). Elle se traduit dès la naissance par des éruptions cutanées, une augmentation du volume de la rate, une coloration rouge des dents et par des accidents hémolytiques aigus (destruction subite d'une grande quantité de globules rouges).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic des différentes formes de porphyrie repose sur le dosage des porphyrines dans les urines, complété par des tests biologiques plus spécifiques. Le traitement, difficile, consiste d'abord à éviter les facteurs déclenchants : exposition au soleil, médicaments. L'administration de glucose ou d'un médicament apparenté à l'hème peut être utile pour traiter les crises de porphyrie intermittente aiguë, de porphyrie varietaga ou de coproporphyrie héréditaire. Dans la porphyrie cutanée tardive, une phlébotomie est parfois pratiquée.