Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

chiropractie

ou

chiropraxie

Méthode de traitement paramédicale reposant sur la manipulation des vertèbres.

Synonyme : vertébrothérapie.

   La chiropractie est fondée sur une théorie empirique selon laquelle la plupart des maladies seraient dues à des déplacements vertébraux entraînant une détérioration de la fonction nerveuse normale. Elle prétend agir sur les troubles fonctionnels des différents appareils (respiratoire, cardiovasculaire) et sur certaines douleurs (vertébrales, thoraciques, abdominales ou pelviennes) par des manipulations brèves et brusques soit sur la vertèbre en cause, soit sur le cou, le tronc ou les membres. Ces manipulations sont critiquées pour les effets qu'elles peuvent entraîner. En France, la chiropractie est pratiquée par des non-médecins et le diplôme de chiropracteur n'est pas reconnu. Dans certains pays, il existe un diplôme d'État.

chirurgie

Discipline médicale spécialisée dans le traitement des maladies et des traumatismes, qui consiste à pratiquer, manuellement et à l'aide d'instruments, des actes opératoires sur un corps vivant.

HISTORIQUE

La découverte, dans des gisements néolithiques, de crânes trépanés et cicatrisés – preuve que les opérations avaient eu lieu sur des sujets en vie – témoigne de l'ancienneté de certaines pratiques. Nombre de peuples de l'Antiquité, tels les Égyptiens, les Romains ou encore les Indiens du début de notre ère, possédaient des chirurgiens fort habiles. Au Moyen Âge, l'Occident chrétien interdit la dissection des cadavres et réunit chirurgiens et barbiers dans un même corps d'état, celui des barbiers chirurgiens. Pendant la Renaissance, le progrès spectaculaire des connaissances en anatomie et l'affaiblissement du tabou de la dissection vont permettre aux chirurgiens – le Français Ambroise Paré (1509-1590) étant le plus illustre – de perfectionner considérablement leurs méthodes et leurs instruments. Aux XVIIe et XVIIIe siècles ainsi qu'au début du XIXe siècle, des progrès continuent à être réalisés. Cependant, les interventions chirurgicales restent très limitées, car la mortalité par infection est encore très importante et les opérations sont un véritable supplice pour les patients puisqu'elles se font sans anesthésie. La découverte des propriétés anesthésiques de l'éther (1846), puis celle de l'antisepsie (1867) vont enfin permettre à la chirurgie de prendre son essor.

   Depuis, celle-ci a bénéficié de l'accumulation des connaissances des chirurgiens et des autres spécialistes, particulièrement des anesthésistes et des immunologistes. Dans le même temps sont apparus des matériaux très élaborés et des techniques de plus en plus sophistiquées. Récemment est apparue la vidéochirurgie, qui permet des interventions sans ouverture des parois corporelles. La robotisation et la télétransmission sont appelées, dans un proche avenir, à modifier les modalités de certains actes chirurgicaux et à étendre les possibilités d'intervention.

INDICATIONS

Les applications de la chirurgie peuvent se classer de la manière suivante :

— correction des conséquences des traumatismes osseux, articulaires et viscéraux ;

— traitement de lésions infectieuses (abcès, ostéites, arthrites, péritonites) ;

— ablation de tumeurs bénignes ou malignes ;

— lutte contre les effets des troubles métaboliques (ablation de calculs urinaires), neurologiques (libération de nerf en cas de douleur) ou endocriniens (ablation de la thyroïde pour traiter la maladie de Basedow) ;

— correction de malformations de membres ou d'organes, en particulier du cœur ;

— remplacement d'organes déficients (rein, cœur, foie, poumons).

DIFFÉRENTS TYPES DE CHIRURGIE

La chirurgie recouvre les champs de nombreuses spécialités, avec la chirurgie digestive, l'orthopédie et la traumatologie, l'urologie, la chirurgie infantile, la gynécologie, la neurochirurgie, auxquelles sont venues s'ajouter les chirurgies plastique, cardiaque, vasculaire, thoracique et endocrinienne ; l'ophtalmologie, l'oto-rhino-laryngologie et la chirurgie dentaire (ou odontologie) sont assimilées à des spécialités chirurgicales.

   La petite chirurgie, enfin, concerne des actes chirurgicaux simples, pratiqués sans anesthésie ou sous anesthésie locale, dont certains sont réalisables par un médecin non-chirurgien : incision d'un abcès, suture d'une plaie, ablation d'une petite tumeur superficielle.

Voir : neurochirurgie, odontologie, psychochirurgie, champ, intervention chirurgicale.

chirurgie bariatrique

Chirurgie destinée à traiter les cas d'obésités sévères.

   La fréquence des obésités exceptionnelles (120 à plus de 250 kg) a conduit à mettre au point des techniques chirurgicales visant à obtenir une perte importante de poids. Les interventions se classent en plusieurs catégories.

— L'anneau gastrique, une technique relativement simple, convient aux « super obésités » modérées (120 à 160 kg). Cette opération consiste à placer sur le haut de l'estomac un anneau qui crée une poche gastrique supérieure. La distension de cette poche par les aliments entraine la satiété. L'intervention se fait sous cœlioscopie. On peut, par voie externe, régler le serrage de l'anneau.

— Le « by pass », s'adresse aux obésités plus sévères (plus de 200 kg), la technique de l'anneau étant alors insuffisante. L'objectif est de créer une malabsorption intestinale en réalisant un court-circuit (by pass) qui évite une grande partie de l'intestin grêle. À ce court circuit peut s'ajouter une restriction de la capacité de l'estomac. Les variantes techniques sont nombreuses, elles sont réalisées sous cœlioscopie. Les résultats de ces interventions sont spectaculaires : l'amaigrissement est massif pendant la première année. Ensuite, le poids remonte lentement. Les complications de cette chirurgie ne sont pas négligeables. 12 000 interventions de chirurgie bariatrique sont effectuées tous les ans en France

   Ces interventions ne peuvent être improvisées. Le patient est pris en charge par une équipe multidisciplinaire incluant nutritionnistes, psychologues et chirurgiens. La décision d'opérer n'est prise qu'après une longue période d'observation.