Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

corps étranger (suite)

TRAITEMENT

En cas d'asphyxie aiguë, le corps étranger peut être expulsé par la manœuvre de Heimlich, en exerçant une pression forte et brutale à la base de la cage thoracique ou, s'il s'agit d'un jeune nourrisson, en lui donnant quelques tapes entre les omoplates. Le plus souvent, après la phase de pénétration, l'enfant ne présente pas de symptômes particuliers. Il est néanmoins nécessaire de réaliser une fibroscopie bronchique pour rechercher l'objet inhalé. Celui-ci est enlevé par bronchoscopie, sous anesthésie générale.

Voir : extraction, fausse-route alimentaire, manœuvre de Heimlich.

corps flottant

Tache sombre, de taille et de forme variables, perçue sous la forme de points, de filaments ou de filets et bougeant avec les mouvements de l'œil.

   La perception de corps flottants est généralement un phénomène naturel, qui commence souvent vers 50 ans (65 % des sujets âgés de 65 ans en sont atteints). Elle révèle une condensation ou un décollement postérieur du corps vitré (masse gélatineuse transparente remplissant le bulbe de l'œil), qui se sépare de la rétine. La perception de corps flottants est, la plupart du temps, bénigne et sans conséquences. Toutefois, deux signes doivent attirer l'attention : l'apparition de corps flottants fins, régulièrement espacés et noirs, qui sont parfois le signe d'une petite hémorragie vitréenne, et l'apparition de points lumineux bleutés (photopsies), qui peuvent traduire une traction rétinienne. Ces deux affections requièrent un examen ophtalmologique rapide.

corps jaune

Glande endocrine qui se développe dans l'ovaire, de façon temporaire et cyclique après l'ovulation, et qui sécrète de la progestérone.

   Lorsque chaque mois, dans l'ovaire, un follicule se rompt pour libérer un ovule, il se développe dans la cavité une glande dont les grosses cellules jaunes contenant de la lutéine sécrètent de la progestérone (hormone responsable, notamment, de l'augmentation de la température corporelle, qui devient, dans cette deuxième partie du cycle, habituellement supérieure à 37 °C le matin). Si l'ovule n'est pas fécondé, le corps jaune se flétrit et dégénère, entraînant la baisse de la sécrétion de progestérone et l'apparition des règles, qui marquent un nouveau cycle.

   En revanche, si l'ovule est fécondé et s'implante dans l'utérus, sa couche périphérique, ou trophoblaste, sécrète des hormones chorioniques gonadotrophiques (h.C.G.) qui entraînent la persistance du corps jaune durant les deux ou trois premiers mois de la grossesse. En effet, la progestérone est indispensable au maintien de l'implantation de l'œuf dans l'utérus. Quand le trophoblaste, futur placenta, est enfin capable de sécréter la progestérone nécessaire à sa survie, le corps jaune régresse et disparaît.

Voir : cycle menstruel, ovaire, progestérone.

corps vitré

vitré

corset

Appareillage porté sur le tronc en vue de traiter diverses affections.

   Un corset a pour objet de s'opposer aux déviations de la colonne vertébrale (scoliose, cyphose bénigne), d'éviter leur aggravation ou de soulager les articulations intervertébrales (lombalgies chroniques et récidivantes). Il est également utilisé en cas de fracture du rachis. Selon le cas, on emploie deux types différents de corset.

— Les corsets classiques, souples, en tissu de coton, sont renforcés par des baleines plastiques ou métalliques et ajustables grâce à un système de lacets et de courroies. Exerçant une contre-pression sur l'abdomen, ils diminuent le poids supporté par la colonne lombaire, limitent l'amplitude des mouvements douloureux et tiennent chaud.

— Les corsets modernes sont fabriqués avec un matériau léger (résine) à partir d'une pâte qui, après préparation, se solidifie lors du moulage autour de la colonne vertébrale. Indéformables, ils sont utilisés chez l'adolescent pour traiter une déformation vertébrale évolutive (scoliose, cyphose). Ils ont remplacé le corset de plâtre, trop fragile. C'est à ce type qu'appartiennent les lombostats, corsets destinés à soutenir la partie lombaire de la colonne vertébrale en cas de conflit discoradiculaire (hernie discale).

cortex

Partie périphérique de certains organes, qui se distingue, par sa structure et ses fonctions, du reste de l'organe.

   Le cortex des hémisphères cérébraux est spécifique des mammifères, sa grande surface et sa complexité sont caractéristiques de l'espèce humaine. Dans l'encéphale, le cervelet comprend aussi un cortex. Dans les autres organes, le cortex est aussi appelé zone ou région corticale, ou encore corticale (adjectif pris substantivement), la partie centrale de l'organe étant nommée zone médullaire. On parlera ainsi du cortex du rein, du cortex des glandes surrénales, du cortex de l'ovaire, etc.

cortex cérébral

Partie périphérique des hémisphères cérébraux, siège des fonctions nerveuses les plus élaborées telles que le mouvement volontaire et la conscience.

Synonyme : écorce cérébrale.

STRUCTURE

Le cortex cérébral est formé de substance grise, variété de tissu nerveux contenant les corps cellulaires (partie principale) des neurones. Il est en relation avec le reste du système nerveux grâce aux fins prolongements multiples des neurones. Dans le sens de l'épaisseur, de la surface des hémisphères vers la profondeur, l'organisation du cortex le fait parfois comparer aux circuits électroniques, bien qu'il soit plus complexe. En effet, on y distingue au microscope plusieurs couches superposées, chacune renfermant un réseau de corps cellulaires et de prolongements. Par ailleurs, chaque hémisphère cérébral est divisé en 4 grands lobes : les frontières entre les lobes correspondent à de profonds sillons, les scissures, à la surface du cortex.

   Il existe 3 types de cortex, de complexité croissante et se distinguant par leur structure au microscope et par leur rôle : l'archicortex, le paléocortex et le néocortex. Celui-ci, le seul observable des trois sur une vue externe des hémisphères, occupe en fait dans l'espèce humaine la quasi-totalité de la surface des lobes.

FONCTIONNEMENT

— L'archicortex induit les comportements les plus élémentaires, qui permettent d'assurer la survie de l'espèce.

— Le paléocortex, qui comprend en particulier une région appelée hippocampe, détermine la motivation, l'attention sélective, les réactions émotives, la sélection des comportements du sujet en fonction d'un apprentissage antérieur.

— Le néocortex est organisé pour son fonctionnement sous forme de petites zones, les aires corticales primaires, chacune responsable d'un certain type d'activités. Le cortex du lobe frontal, situé à la partie antérieure de l'hémisphère cérébral, joue un rôle important dans le comportement de l'individu ; en outre, on y trouve l'aire motrice primaire, qui commande tous les mouvements volontaires. Le cortex pariétal, situé en haut de l'hémisphère, sur le côté, intervient dans la connaissance du corps, le maniement des données spatiales, le contrôle du geste ; il comprend en particulier l'aire sensitive, qui assure la réception des informations cutanées. Le cortex temporal, situé sur le côté de l'hémisphère, en dessous du cortex pariétal, participe à différentes fonctions cérébrales : goût, olfaction, audition, langage, mémoire, vie végétative (fonctionnement des viscères). Le cortex occipital, qui se trouve en arrière de l'hémisphère, contient l'aire visuelle, qui reçoit et analyse les informations venant de l'œil. Des aires d'association se trouvent autour de toutes ces aires primaires et entre elles ; elles permettent notamment la coordination des fonctions de base, par exemple la perception et la compréhension simultanées d'images et de sons.

   Le cortex tient donc un rôle indispensable d'une part dans les fonctions nerveuses de base (motricité, sensibilité, sensorialité), d'autre part dans les fonctions supérieures (langage, mémoire, etc.). On y observe souvent, comme dans le reste du système nerveux central, le phénomène du croisement : le cortex droit assure les mouvements et la sensibilité de la moitié gauche du corps et la vision de la moitié gauche de l'espace, tandis que le cortex gauche contrôle la moitié droite du corps et la moitié droite de la vision de chaque œil.

   La latéralisation est un phénomène spécifique au cortex : pour certaines fonctions, les deux hémisphères ne sont pas symétriques, l'un étant dit dominant. C'est ainsi que le langage est contrôlé par l'hémisphère dominant (le gauche chez un droitier, le gauche ou le droit chez un gaucher).

Voir : cerveau, encéphale, cervelet, électroencéphalographie, épilepsie, substance grise.