Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

pied plat

Affaissement de la voûte plantaire responsable d'une augmentation de la surface d'appui plantaire au sol.

   La majorité des enfants âgés de moins de 6 ans ont les pieds plats ; c'est avec le développement du squelette, des muscles et des tendons du pied que les arches plantaires se creusent, aboutissant à la concavité normale de la voûte plantaire de l'adulte. Cependant, chez certaines personnes, le pied reste plat à l'âge adulte.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Dans 95 % des cas, le pied plat est indolore. Cependant, il peut devenir douloureux après la puberté, parfois du fait d'une prise de poids importante. Il est alors contracturé et entraîne une claudication par esquive de l'appui plantaire. Le talon est le plus souvent dévié vers l'extérieur, ce qui donne au sujet une démarche en canard.

TRAITEMENT

Seuls les pieds plats douloureux nécessitent un traitement, qui associe alors le port de semelles orthopédiques creusant la voûte plantaire à une rééducation destinée à renforcer les muscles de la plante du pied. Le traitement chirurgical est réservé aux pieds plats particulièrement douloureux ; il consiste à bloquer les articulations du sommet de la voûte plantaire (arthrodèse).

piedra

Infection des poils et des cheveux par un champignon microscopique.

   Une piedra se traduit par l'apparition de petites boules d'environ un millimètre de diamètre le long des cheveux et des poils. Il en existe deux variétés : la piedra blanche, due à une levure du genre Trichosporon (nodosités blanc jaunâtre, molles), et la piedra noire, causée par Piedraia hortai (nodosités brun foncé, dures). Le traitement de cette mycose, après rasage et désinfection, consiste en l'application d'une pommade aux imidazolés (médicaments antifongiques).

Pierre Robin (syndrome de)

Association de trois anomalies de la morphologie orofaciale : un rétrognathisme, une glossoptôse et une fente vélo-palatine postérieure médiane.

Synonyme : séquence de Pierre Robin.

   La fréquence du syndrome de Pierre Robin est estimée à 1/10 000 naissances. Aucun gène n'a été identifié à ce jour. Il est responsable de difficultés alimentaires et respiratoires chez le nourrisson atteint : difficultés pour coordonner la succion et la déglutition, fausses-routes, malaises.

   Il est isolé dans 50 % des cas (environ 10 % de cas familiaux). Son pronostic est alors bon : la glossoptôse et le rétrognathisme se corrigent avec la croissance, la fente palatine est opérée avant 9 mois. Ces enfants ont un bon développement neurologique. Ils doivent bénéficier d'un suivi O.R.L. et orthophonique prolongé.

   Dans l'autre moitié des cas, il s'intègre dans un syndrome malformatif plus complexe et son pronostic varie selon la cause.

pigeonneau

Ulcération cutanée chronique des doigts ou du dos des mains, due à l'action caustique du chrome ou des sels de chrome sur la peau.

Synonyme : rossignol des tanneurs.

   Le pigeonneau se rencontre chez les ouvriers de l'industrie métallurgique ou de la construction, les tanneurs, les teinturiers et les imprimeurs. La lésion apparaît sous la forme d'une papule ferme, de couleur rouge, qui s'ulcère rapidement et prend l'aspect d'un cratère central entouré d'une bordure enflammée et indurée. Cette lésion est très douloureuse.

TRAITEMENT

Il n'existe pas de traitement spécifique du pigeonneau. Les lésions doivent simplement être nettoyées à l'aide d'un produit antiseptique. La guérison est le plus souvent longue à survenir, la cicatrisation étant particulièrement difficile.

pigment

Toute substance naturelle colorée.

   Dans les sciences médicales et les sciences de la vie, le terme de pigment désigne une substance colorée produite par un être vivant (humain, animal, végétal). Les pigments présents dans les végétaux sont, par exemple, le carotène (orange) et la chlorophylle (verte). Les principaux pigments du corps humain sont l'hémoglobine du sang (rouge), la mélanine de la peau (brun foncé, noire, rouge-orangé), les pigments biliaires (biliverdine, de couleur bleu-vert ; bilirubine, rouge-orangé) et la rhodopsine, ou pourpre rétinien, contenue dans des cellules sensorielles de la rétine.

pigmentation

Coloration de la peau par les pigments.

DIFFÉRENTS TYPES DE PIGMENT DE LA PEAU

On distingue différents pigments, selon leur spectre d'absorption et leur emplacement dans les divers tissus qui constituent la peau.

— Les pigments mélaniques siègent dans l'épiderme et sont responsables de la coloration noire ou rouge-orangé (sujets roux).

— Les pigments caroténoïdes siègent dans l'épiderme et dans le tissu adipeux et sont jaune-orangé ; la vitamine A est élaborée à partir de ces pigments.

— Les pigments ferriques siègent dans le derme. Ils sont rouge brunâtre et proviennent des dépôts d'hémosidérine (pigment protéique ferrique) et de fer.

PATHOLOGIE

Elle comprend l'augmentation pathologique de la pigmentation, liée ou non à un dysfonctionnement des mélanocytes (cellules responsables de la synthèse des pigments mélaniques, ou mélanines), et la diminution ou l'absence de pigmentation (achromie), qu'elle soit congénitale (albinisme, piébaldisme) ou acquise (vitiligo, pityriasis versicolor, lèpre, etc.).

pili

Appendice filamenteux situé à l'extérieur de certaines bactéries à Gram négatif.

   Les pili communs, ou fimbriæ, jouent un rôle très important dans les phénomènes d'adhésion des bactéries aux muqueuses ; ils contribuent ainsi au pouvoir pathogène de certaines souches de Escherichia coli (colibacille), de Neisseria gonorrhœæ (gonocoque) et de Hæmophilus influenzæ (coccobacille).

   Les pili sexuels jouent un rôle important dans le passage de matériel génétique, en particulier de plasmides, entre bactéries, lors des phénomènes de conjugaison (contact).

pilocarpine

Substance extraite des feuilles d'un arbuste d'Amérique tropicale, le jaborandi.

   La pilocarpine est un alcaloïde aux propriétés parasympathomimétiques (stimulant le système nerveux parasympathique). Elle provoque un myosis (rétrécissement de la pupille). Ainsi, elle améliore la circulation de l'humeur aqueuse de l'œil, ce qui fait qu'elle est utilisée en particulier dans le traitement du glaucome (augmentation de la pression à l'intérieur de l'œil). Elle est administrée sous forme de collyre. Elle est efficace dans le traitement du syndrome de Gougerot-Sjögren.

   La pilocarpine est contre-indiquée en cas d'iridocyclite (inflammation de l'iris et du corps ciliaire). Elle risque de gêner la vision. Prise en quantité trop élevée, elle peut passer dans le sang et induire un excès de salivation, un bronchospasme (rétrécissement des bronches) et un ralentissement cardiaque.