Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

protéinurie

Présence de protéines dans les urines.

   Le taux de protéines dans les urines est normalement très faible, inférieur à 50 milligrammes par 24 heures, et ne peut être détecté par les méthodes de recherche conventionnelles ; aussi dit-on qu'à l'état normal il n'existe pas de protéinurie.

CAUSES

La protéinurie peut avoir de nombreuses causes. Une protéinurie abondante (supérieure à 3 grammes par 24 heures) traduit le plus souvent une maladie glomérulaire (glomérulopathie). Les protéinuries inférieures à 2 grammes par 24 heures sont plutôt en relation avec des maladies tubulaires ou interstitielles (néphrite tubulaire ou interstitielle). D'autre part, une protéinurie peut être également symptomatique d'une atteinte rénale liée à l'hypertension artérielle. Chez la femme enceinte, elle peut annoncer une néphropathie gravidique.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La protéinurie, autrefois improprement appelée albuminurie, se manifeste, lorsqu'elle est abondante, par un syndrome néphrotique (œdèmes des jambes et du visage, diminution du taux de protéines dans le sang). Dans les autres cas, elle ne se traduit par aucun symptôme.

DIAGNOSTIC

— Des bandelettes réactives que l'on trempe dans les urines fraîchement recueillies permettent de mettre en évidence une protéinurie. La réaction est positive lorsque la coloration de la bandelette passe du jaune au vert. Selon l'intensité du vert, on peut grossièrement évaluer la quantité de protéines présentes dans l'urine.

— Le dosage en laboratoire permet de quantifier la protéinurie et de l'exprimer en grammes par litre d'urine ou, mieux, en grammes par jour, quand on connaît le volume d'urine émis pendant 24 heures.

— L'électrophorèse permet de connaître la nature des protéines présentes dans l'urine. Il s'agit le plus souvent d'albumine : on parle alors de protéinurie sélective ; s'il s'agit d'un mélange d'albumine et d'autres protéines, les globulines, on parle de protéinurie non sélective. Dans certaines maladies comme le myélome multiple, on détecte une protéinurie particulière dite de Bence-Jones ; celle-ci se caractérise par la présence de fragments (chaînes légères) d'immunoglobulines.

   Des examens complémentaires permettent de préciser la nature exacte de l'atteinte rénale révélée par une protéinurie. Souvent, une biopsie rénale est nécessaire, en particulier quand la protéinurie est très abondante (plusieurs grammes par 24 heures).

TRAITEMENT

Une protéinurie, lorsqu'elle n'entre pas dans le cadre d'un syndrome néphrotique, ne nécessite ni traitement ni régime : il est inutile de réduire les apports alimentaires en protéines. La maladie en cause doit, en revanche, être soignée.

protéinurie orthostatique

Présence de protéines (albumine, essentiellement) dans les urines uniquement lorsque le sujet est en position debout.

   La protéinurie orthostatique, qui ne revêt aucun caractère pathologique, ne s'observe que chez l'enfant et disparaît spontanément vers l'âge de 20 ans. Cette anomalie de cause inconnue n'a aucune conséquence et ne nécessite aucun traitement. Son diagnostic doit être confirmé par plusieurs dosages urinaires effectués dans des conditions strictes et bien codifiées (sujet debout/couché) ; de plus, il faut s'assurer que l'enfant est indemne de toute maladie rénale, d'hypertension artérielle et que ses urines ne comportent pas d'autres anomalies (présence de sang, de bactéries, de pus, etc.).

proteus

Genre bactérien comprenant des bacilles à Gram négatif appartenant à la famille des entérobactéries.

   Les bactéries du genre Proteus sont présentes, à l'état naturel, dans le sol, les eaux d'égout et, en faible quantité, dans le tube digestif de l'homme. Proteus mirabilis est le deuxième germe responsable d'infections urinaires chez les patients non hospitalisés, après Escherichia coli. Ce germe est généralement sensible aux antibiotiques.

prothèse

Dispositif implanté dans l'organisme pour suppléer un organe manquant ou pour restaurer une fonction compromise.

Prothèse de l'appareil digestif

C'est une prothèse mise en place lors de certaines opérations chirurgicales de l'œsophage et des voies biliaires.

INDICATIONS ET TECHNIQUE

— Les prothèses œsophagiennes servent, en cas de cancer de l'œsophage, à supprimer une obstruction et à soulager la dysphagie (difficulté à déglutir). Leur implantation constitue un traitement palliatif du cancer : sous anesthésie générale et sous contrôle endoscopique et radiologique, on introduit un tube en plastique qui force le rétrécissement tumoral et qui, laissé en place, permet la reprise de l'alimentation.

— Les prothèses des voies biliaires sont utilisées lorsque les tumeurs ne peuvent pas bénéficier d'un traitement chirurgical radical (cancers du cholédoque ou du pancréas). Ce sont des tubes en plastique, percés de nombreux orifices et pourvus d'aspérités qui les fixent dans les tissus. Une prothèse de ce type est le plus souvent implantée par endoscopie. Elle est placée dans le canal cholédoque par un fibroscope introduit dans le duodénum sous anesthésie générale légère. Elle peut aussi être introduite à travers la paroi abdominale sous contrôle échographique ou mise en place lors d'une intervention chirurgicale. Le risque infectieux est prévenu par la prise d'antibiotiques lors de la mise en place. Ce type de prothèse doit, en règle générale, être remplacé tous les quatre à six ans.

PATHOLOGIE

Les différentes prothèses utilisées en gastroentérologie sont indolores mais susceptibles d'être obstruées par des bouchons de fibrine ou d'entraîner une infection. Il est alors nécessaire de les déboucher par fibroscopie ou de les remplacer. Un remplacement est également nécessaire en cas d'évolution de la tumeur (tumeur enserrant la prothèse) ou de déplacement de la prothèse.

Prothèse auditive

C'est un appareil amplificateur permettant de corriger une perte auditive. La plupart des prothèses auditives sont des appareils électroniques constitués d'un embout auriculaire, d'un microphone (pour capter les sons) et d'un amplificateur. Le malade ajuste l'appareil aux conditions extérieures par l'intermédiaire d'un bouton de contrôle du son. La prothèse auditive est prescrite par un oto-rhino-laryngologiste et est délivrée par un audioprothésiste, qui adapte et règle l'appareil en fonction des besoins particuliers à chaque malade.

DIFFÉRENTS TYPES DE PROTHÈSE AUDITIVE

— La prothèse intra-auriculaire introduite dans le conduit auditif externe, est presque invisible. La transmission du son se fait par un tuyau qui relie un boîtier électronique, placé derrière l'oreille, au conduit auditif externe. Le mode de fonctionnement de cet appareil, couramment utilisé, est fondé sur l'amplification du son.

— L'implant cochléaire stimule les cellules sensorielles de l'oreille interne par des électrodes. L'indication de pose d'un tel dispositif se réduit actuellement aux surdités bilatérales profondes, d'origine congénitale ou non. Elle implique l'existence de cellules sensorielles saines. Des électrodes sont implantées dans la cochlée (partie de l'oreille interne) du malade en même temps qu'un récepteur est placé sous la peau, derrière l'oreille. Les électrodes sont reliés au récepteur par un fil. L'appareil est complété par un microphone, un amplificateur et un transmetteur externes, portés par le patient. Le coût de l'opération reste très élevé.

Prothèse dentaire

C'est un appareillage destiné à maintenir ou à restaurer les arcades dentaires pour une raison tant esthétique que fonctionnelle.

DIFFÉRENTS TYPES DE PROTHÈSE DENTAIRE

— La prothèse dentaire amovible, amarrée à des supports dentaires, muqueux ou à des implants, doit être enlevée pour être nettoyée (simple brossage sous l'eau du robinet). Elle est dite partielle lorsqu'il reste dans la bouche des dents sur lesquelles elle est retenue par l'intermédiaire de dispositifs de liaison mécanique (crochets, par exemple), totale lorsqu'il n'y a plus de dents et que sa fixation ne peut plus se faire que sur la muqueuse buccale ou sur des racines restantes. Une prothèse amovible peut être utilisée en cas de délabrements buccaux congénitaux ou dus à un cancer. Un autre type de prothèse amovible, la gouttière, permet de protéger les dents de divers traumatismes (sujet pratiquant un sport violent), des caries ou d'une radiothérapie, ou de relaxer la mâchoire en cas de lésion de l'articulation temporomandibulaire.

— La prothèse dentaire fixée peut être scellée ou collée. Elle permet de rendre son aspect normal et sa fonction à une dent très abîmée (onlay, inlay, couronne), de replacer une ou plusieurs dents (bagues), de les immobiliser (attelle de contention en cas de maladie des tissus de soutien de la dent), voire de les remplacer intégralement (bridge). Son entretien ne diffère pas de celui des dents naturelles (brossage et fil dentaire).