Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

entérectomie

Ablation chirurgicale d'un segment de l'intestin grêle.

   Une entérectomie se pratique en traitement de différentes lésions de l'intestin : tumeur, infection, hémorragie, ischémie (interruption de la circulation sanguine). Le chirurgien retire une certaine longueur d'intestin grêle, puis rétablit la continuité intestinale par une anastomose (abouchement de la partie amont à la partie aval de l'intestin). Les deux orifices intestinaux peuvent, dans certains cas exceptionnels, être abouchés à la peau (entérostomie).

entérique

Qui concerne l'intestin, que ce soit l'intestin grêle ou le côlon.

   Ce terme s'emploie aussi accolé à différents préfixes : un syndrome dysentérique, par exemple, est défini par des évacuations rectales fréquentes, souvent mucosanglantes, que l'on observe dans les lésions infectieuses, inflammatoires ou tumorales du rectosigmoïde ; une artère mésentérique est une artère destinée à irriguer l'intestin.

entérite

Inflammation de la muqueuse intestinale de l'intestin grêle, du pylore à la valvule iléocæcale.

CAUSES

Elles sont multiples : inflammatoires (maladie de Crohn), infectieuses – en particulier bactériennes, tuberculeuses, virales, parasitaires –, tumorales (lymphome), vasculaires (athérome) et radiques (postradiothérapie).

SYMPTÔMES ET TRAITEMENT

Les symptômes comprennent des crampes survenant après les repas, des diarrhées et, moins fréquemment, des hémorragies digestives avec, souvent, de la fièvre ainsi qu'une dénutrition due à la malabsorption des nutriments. L'examen clinique permet de déceler des signes (météorisme abdominal localisé, anse intestinale dilatée, masse tumorale) orientant vers une maladie de l'intestin grêle. La maladie peut également être révélée de façon brutale par une occlusion intestinale due à un obstacle mécanique ou à une obstruction fonctionnelle de l'intestin.

   Le traitement dépend de la cause et peut être médical (administration d'anti-inflammatoires et d'antibiotiques) ou chirurgical.

entéro-rénal

Qui concerne à la fois l'intestin et le rein.

   Le syndrome entéro-rénal, par exemple, associe une infection intestinale et une infection rénale ou urinaire. L'infection urinaire étant due à des bactéries coliques, on estime que la contamination de l'appareil urinaire se fait par l'intermédiaire des vaisseaux lymphatiques reliant le rectum à la vessie et/ou à la prostate.

entérobactérie

Famille de bacilles (bactéries en forme de bâtonnet) à Gram négatif.

   La famille des entérobactéries regroupe une vingtaine de genres différents ayant en commun quelques caractéristiques biochimiques ainsi que leur habitat : le tube digestif de l'homme ou celui des animaux.

   Les entérobactéries du genre Salmonella (S. enterica) ou Shigella sont pathogènes pour l'homme, responsables de maladies à point de départ digestif, dues à un défaut d'hygiène (contamination par l'intermédiaire d'eaux, d'aliments souillés, d'animaux porteurs).

   Les genres Escherichia et Proteus sont les principales bactéries aérobies présentes à l'état normal dans le tube digestif de l'homme, mais ils peuvent aussi se comporter comme des pathogènes opportunistes.

   Enfin, les entérobactéries des genres Klebsiella, Enterobacter, Hafnia et Serratia, ou Morganella et Providencia, normalement présentes dans les sols, dans les eaux d'égout et à l'état normal en faible quantité dans le tube digestif, peuvent provoquer du fait de leur résistance aux antibiotiques de graves infections urinaires, pulmonaires et septicémiques, notamment en milieu hospitalier.

entérocolite

Inflammation simultanée des muqueuses de l'intestin grêle et du côlon.

Entérocolite infectieuse

C'est une inflammation des muqueuses de l'intestin grêle et du côlon qui peut être due à une bactérie, à un virus ou à un parasite. La contamination s'effectue par ingestion d'aliments infectés ou par transmission entre individus. Les symptômes en sont une diarrhée aqueuse ou sanglante, des crampes abdominales, des vomissements, associés ou non à une fièvre.

— L'entérocolite bactérienne peut être due à une bactérie vivante qui détruit la muqueuse (shigelloses, salmonelloses, yersinioses, Campylobacter jejuni) ou à une bactérie produisant une toxine responsable d'une hypersécrétion hydroélectrolytique (choléra, intoxications alimentaires). Le traitement consiste essentiellement en une réhydratation et en l'administration d'antibiotiques en cas d'atteinte sévère ou prolongée.

— L'entérocolite due à une tuberculose intestinale, ou tuberculose digestive, est encore aujourd'hui une cause relativement fréquente d'entérocolite infectieuse ; elle concerne plus fréquemment les patients immunodéprimés (sida). Le traitement est celui de la diarrhée (réhydratation, antibiotiques) et de la tuberculose.

— L'entérocolite virale, due en particulier aux rotavirus, touche essentiellement les enfants et évolue spontanément vers la guérison. Le cytomégalovirus, qui atteint les sujets immunodéprimés et les malades du sida, peut provoquer une atteinte parfois grave du côlon et du rectum, avec des lésions de type ischémique (interruption de la circulation sanguine).

— L'entérocolite parasitaire peut être d'origine variée. Les parasitoses les plus fréquentes sont l'amibiase (atteinte colique) et la lambliase (atteinte duodénojéjunale) ; l'évolution est favorable sous traitement antiparasitaire. Les malades du sida ou les immunodéprimés peuvent être sujets à des infestations intestinales graves (cryptosporidiose ou anguillulose).

Entérocolite inflammatoire

C'est une inflammation d'origine non infectieuse des muqueuses de l'intestin grêle et du côlon. La maladie de Crohn en représente la forme principale. Dans cette maladie chronique dont l'origine est encore inconnue, tout segment du tube digestif peut être touché et, en particulier, l'iléon et le côlon.

entérocoque

Genre bactérien appartenant à la famille des streptocoques, cocci à Gram positif groupés en chaînettes.

   Parmi les huit espèces principales d'entérocoques, les deux plus fréquentes chez l'homme, Enterococcus fœcalis et Enterococcus fæcium, vivent à l'état commensal dans le tube digestif mais peuvent être responsables d'infections urinaires (transmission du germe par l'urètre, chez la femme, à l'occasion de rapports sexuels ou lors d'une intervention endovésicale), de septicémies et d'endocardites en cas de diminution des défenses immunitaires ou de déséquilibre de la flore intestinale, notamment en fin d'un traitement antibiotique. Du fait de leur résistance aux antibiotiques, comme les céphalosporines de troisième génération et, parfois, les glycopeptides, les entérocoques sont de plus en plus fréquemment responsables d'infections, parfois d'épidémies nosocomiales.