Larousse Médical 2006Éd. 2006
U

urétérostomie

Abouchement de l'uretère à un organe.

   Une urétérostomie est une dérivation urinaire généralement pratiquée, après une ablation de la vessie, sur des patients – femmes ou hommes – dont l'état général ou local est très mauvais ou chez qui il est impossible de réaliser un autre type d'intervention, notamment une cystoplastie (reconstitution de la vessie). L'uretère est le plus souvent abouché à la peau (directement ou par l'intermédiaire d'un segment intestinal) : on parle alors d'urétérostomie cutanée.

DIFFÉRENTS TYPES D'URÉTÉROSTOMIE CUTANÉE

Il en existe 3.

— L'urétérostomie cutanée unilatérale ou bilatérale consiste à aboucher directement un uretère, ou les deux, à la peau de l'abdomen, de sorte que l'urine puisse s'écouler, par une sonde placée dans l'uretère, dans une poche collée à la peau. La sonde doit être changée toutes les 6 à 8 semaines par un urologue. Ce type de dérivation, très inconfortable, est de moins en moins réalisé.

— L'urétérostomie cutanée transiléale non continente, ou intervention de Bricker, consiste à aboucher les deux uretères à un segment d'intestin grêle, lui-même abouché à la peau abdominale. L'urine s'écoule alors directement et en permanence dans une poche vidangeable qui doit être changée par le patient 2 ou 3 fois par semaine.

— L'urétérostomie cutanée transintestinale continente est une intervention complexe qui consiste à fabriquer un réservoir avec un segment d'intestin grêle et à y aboucher les uretères. Ce réservoir est lui-même abouché à la peau abdominale par l'intermédiaire d'un segment d'intestin grêle qui fait office de valve antireflux. Ainsi, l'urine ne s'écoule pas en permanence comme dans le cas de l'urétérostomie cutanée transiléale non continente : le patient vide lui-même le réservoir toutes les 3 à 4 heures à l'aide d'une sonde, ce qui lui permet de rester sec, sans poche collectrice, pendant l'intervalle.

COMPLICATIONS ET SURVEILLANCE

Toutes ces interventions, très invalidantes et comportant de longues suites opératoires, sont réservées à des patients en bon état général. Elles entraînent parfois, surtout lorsque l'uretère est drainé en permanence par une sonde, des infections urinaires chroniques pouvant elles-mêmes aboutir à terme à la destruction du rein. On diminue le risque – non négligeable – de rétrécissement cicatriciel du point de jonction de l'uretère à la peau en posant une sonde urétérale à demeure. En cas d'urétérostomie cutanée transiléale non continente, le rétrécissement cicatriciel peut se produire au point de jonction entre l'uretère et l'intestin grêle. Les sujets ayant subi une urétérostomie cutanée doivent donc être suivis très régulièrement, tous les 3 à 6 mois, par un urologue.

Voir : stomie.

urétralgie

Douleur de l'urètre.

   Une urétralgie peut être due à de nombreuses maladies : cystite, urétrite, prostatite (respectivement, inflammation de la vessie, de l'urètre et de la prostate), urétrocèle (dilatation de l'urètre), etc. Le traitement d'une urétralgie est celui de sa cause.

urètre

Conduit allant du col de la vessie au méat urétral, qui permet l'écoulement de l'urine et, chez l'homme, le passage du sperme.

   Le diamètre moyen de l'urètre est de 10 millimètres. Sa morphologie est très différente chez la femme et chez l'homme.

— L'urètre féminin est court (3 à 4 centimètres) et quasiment rectiligne. Il va de la vessie au méat urétral, situé au niveau de la vulve entre le clitoris et l'orifice vaginal.
— L'urètre masculin est plus long (12 centimètres). Il comprend deux parties :
— l'urètre postérieur, long de 4 centimètres, qui fait suite au col vésical et est entouré par la prostate (urètre prostatique), sous laquelle se trouve le sphincter urétral assurant la continence ; dans l'urètre prostatique s'ouvrent les canaux éjaculateurs et les canaux prostatiques, qui permettent l'écoulement du sperme dans l'urètre ;
— l'urètre antérieur, long de 8 centimètres, qui est entouré du corps spongieux et des corps caverneux et traverse successivement le scrotum et le pénis pour s'ouvrir à l'extrémité du gland.

EXAMENS

Les principaux examens permettant d'explorer l'urètre sont :

— les examens bactériologiques, qui portent essentiellement sur l'étude d'un prélèvement ou d'une urétrorrhée (écoulement urétral) ;

— les examens radiologiques : urétrocystographie mictionnelle, urographie intraveineuse, urétrographie rétrograde ;

— l'urétroscopie (examen de l'urètre au moyen d'un endoscope) ;

— la biopsie urétrale.

PATHOLOGIE

L'urètre peut être le siège de multiples affections, parmi lesquelles on distingue :

— les infections, qui sont le plus souvent sexuellement transmissibles, comme l'urétrite gonococcique (blennorragie) ;

— les rétrécissements de l'urètre et de son méat, séquelles d'une urétrite ou conséquences d'un traumatisme ;

— les tumeurs de l'urètre, rares mais graves ;

— l'urétrocèle (dilatation d'un segment de l'urètre), qui affecte surtout la femme ;

— le prolapsus (glissement) de la muqueuse du méat urétral, parfois également appelé urétrocèle, affection bénigne survenant surtout chez la femme âgée ;

— les malformations congénitales de l'urètre telles que l'hypospadias, l'épispadias (malformations dans lesquelles le méat urétral ne siège pas à sa place normale sur le gland) ou la valve urétrale (présence dans l'urètre de replis muqueux qui empêchent le passage de l'urine).

Voir : sténose génito-urinaire, urétrite, urétrocystographie mictionnelle, urétroplastie, urétroscopie, urétrotomie.

urétrite

Inflammation de l'urètre, essentiellement d'origine infectieuse.

   L'urétrite atteint surtout l'homme jeune.

DIFFÉRENTS TYPES D'URÉTRITE

Selon le germe en cause, on distingue plusieurs formes d'urétrite, dont les symptômes communs sont un écoulement urétral, des brûlures locales, accentuées à la miction, et parfois une fièvre.

— L'urétrite gonococcique, ou blennorragie, est une maladie sexuellement transmissible, due au germe Neisseria gonorrhœæ. Elle se manifeste, 48 heures après un rapport sexuel infectant, par un écoulement purulent associé à des brûlures de l'urètre. Le germe responsable est mis en évidence par l'examen au microscope de l'écoulement urétral. Le traitement du malade et de son partenaire sexuel par l'administration d'antibiotiques actifs contre le germe doit être entrepris immédiatement. Une seule prise d'antibiotiques suffit, mais des rechutes sont possibles.

— L'urétrite à mycoplasmes et à chlamydias est une maladie sexuellement transmissible. Elle se traduit, au début de l'infection, par un écoulement urétral clair et indolore. Le germe est mis en évidence par l'examen au microscope de l'écoulement ou par des tests sérologiques. Le traitement repose essentiellement sur la prise d'antibiotiques, pendant 2 à 3 semaines.

— L'urétrite à colibacilles ou à d'autres germes banals est plus rare. Son traitement fait également appel aux antibiotiques et dure environ une semaine.

Voir : blennorragie.