Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hépatite virale D

Inflammation du foie due à une infection par un virus à ARN (type D).

   Le virus de l'hépatite D est un virus incomplet qui ne devient virulent que lorsque le patient est porteur du virus de l'hépatite B. L'antigène HBs, qui constitue l'enveloppe du virus B, devient celle du virus D. Ainsi, sans virus B, il ne peut y avoir d'hépatite D. La contamination peut se faire simultanément (B+D) ou bien par surinfection (B puis D). Le virus D se transmet exactement comme le B. Le virus D se rencontre surtout dans le sud de l'Europe.

   La présence du virus D aggrave l'évolution de l'hépatite B et augmente le risque de cirrhose. Les traitements sont les mêmes que pour l'hépatite B. L'association B+D est moins sensible aux traitements que le virus B seul.

hépatite virale E

Inflammation du foie due à l'infection par un virus à A.R.N. (type E).

   Le virus de l'hépatite E est très proche du virus de l'hépatite C dont il partage les caractéristiques cliniques. La seule différence réside en sa gravité chez les femmes enceintes, qui peuvent mourir d'hépatite fulminante. On le rencontre dans le sud de la Méditerranée et en Asie. Quelques cas ont été détectés au sud de la France. Il n'y a pas de vaccin.

hépatocyte

Principale cellule du foie.

   Le foie contient 300 millions d'hépatocytes doués d'une grande capacité de régénération, ce qui explique l'évolution le plus souvent favorable d'une maladie nécrosante (qui détruit les tissus) comme une hépatite virale. L'hépatocyte assure de multiples fonctions métaboliques grâce à son équipement enzymatique : détoxication (des médicaments), épuration (de l'urée), synthèse (du cholestérol) et mise en réserve (du glucose sous forme de glycogène).

hépatoentérostomie

hépaticoentérostomie

hépatolenticulaire (dégénérescence)

maladie de Wilson

hépatologie

Spécialité médicale qui étudie le fonctionnement et les maladies du foie et des voies biliaires, principalement les hépatites, les cirrhoses et les cancers.

hépatomégalie

Augmentation du volume du foie.

   Une hépatomégalie s'observe dans de très nombreuses circonstances : tumeur bénigne ou maligne, maladie infectieuse ou parasitaire du foie avec réaction inflammatoire, cirrhose, insuffisance cardiaque droite (stagnation anormale du sang dans le foie). Une hépatomégalie peut être douloureuse ou non. La taille du foie s'apprécie tout d'abord par la palpation abdominale sous les côtes droites, par la percussion abdominale et thoracique et ensuite par l'échographie ou le scanner.

hépatonéphrite

Inflammation simultanée du foie et du rein.

   Une hépatonéphrite peut être d'origine infectieuse (septicémie, leptospirose ictéro-hémorragique) ou toxique. Le traitement dépend de la cause.

hépatosplénomégalie

Augmentation simultanée du volume du foie et de la rate.

   Une hépatosplénomégalie s'observe essentiellement en cas d'hypertension portale, due à un obstacle sur la veine porte et souvent rencontrée lors d'une cirrhose, d'une maladie infectieuse ou du sang. Une telle augmentation s'explique par un engorgement de sang dans ces organes ou par un phénomène inflammatoire.

herbicide

Produit minéral ou organique utilisé comme désherbant.

   Il peut être responsable d'intoxications.

EFFETS INDÉSIRABLES

Les herbicides atteignent l'organisme par absorption accidentelle (chez l'enfant), par inhalation ou par pénétration à travers la peau. Quelques grammes suffisent à provoquer des manifestations toxiques aiguës, qui dépendent de la composition de l'herbicide : vomissements, gêne respiratoire, troubles du rythme cardiaque, insuffisance rénale, convulsions, parfois coma. Le médecin provoque une évacuation du produit par vomissements ou pratique un lavage gastrique chez les patients conscients ; il adresse les cas les plus graves en réanimation (ventilation assistée, remplissage vasculaire) ; il administre parfois un antidote spécifique. En fonction de la substance et de la dose absorbées, l'évolution peut être bénigne, mais aussi rapidement mortelle (intoxication par borates, chlorate de soude ou phénols). La prévention repose sur la réglementation de la fabrication et de la distribution des herbicides, sur l'information des professionnels exposés et des utilisateurs, sur le strict respect du mode d'emploi ; ces produits doivent être conservés dans des endroits inaccessibles aux enfants et fermant à clef. En cas d'intoxication, il est primordial de noter le nom du produit, d'estimer la quantité absorbée et de prévenir d'urgence un médecin. Dans certains pays, les industriels sont tenus de déposer la composition de chaque produit auprès des centres antipoison.

Voir : intoxication.

hérédité

Transmission des caractères génétiques des parents à leurs descendants.

HISTORIQUE

Les premières lois de l'hérédité ont été établies par le moine botaniste autrichien Johann Mendel en 1866. Il démontra que les caractères héréditaires sont transmis indépendamment les uns des autres et découvrit l'existence de caractères dominants et récessifs chez une plante potagère, le petit pois. Au début du XXe s., l'Américain Walter Stanborough Sutton (1877-1916) et l'Allemand Theodor Boveri (1862-1915) avancèrent l'idée de la localisation chromosomique des caractères héréditaires. En 1910, le biologiste américain Thomas Hunt Morgan montra que le sexe est déterminé par une paire de chromosomes particuliers. Par ses expériences sur la drosophile (mouche du vinaigre), il établit que l'information génétique est fragmentée en milliers de gènes, qui peuvent subir des mutations. Il publia, en 1915, un exposé complet de la théorie chromosomique de l'hérédité et de ses lois.

CHROMOSOMES AUTOSOMES ET CHROMOSOMES SEXUELS

Chez l'être humain, le noyau de chaque cellule contient 44 chromosomes homologues (regroupés par paires), appelés chromosomes autosomes, et deux chromosomes sexuels : les chromosomes sexuels de la femme sont identiques et traditionnellement désignés par les lettres XX. Les chromosomes sexuels de l'homme sont différents et désignés par les lettres XY.

LA MOLÉCULE DE L'HÉRÉDITÉ

Un chromosome est constitué par deux molécules d'A.D.N. en forme d'hélice, associées à des protéines. L'A.D.N. est le support de l'hérédité. Sa molécule comporte des segments correspondant chacun à un caractère héréditaire déterminé (la couleur des yeux, par exemple). Cet élément du chromosome, porteur d'un caractère héréditaire, s'appelle un gène. Chaque chromosome contient plusieurs milliers de gènes. Toutes les cellules d'un même organisme contiennent exactement les mêmes gènes car elles sont issues d'une même cellule qui provient de la réunion d'un ovule et d'un spermatozoïde lors de la fécondation.

CARACTÈRES RÉCESSIFS ET CARACTÈRES DOMINANTS

Selon les lois de l'hérédité, un caractère génétique est dominant ou récessif.

— Un caractère dominant (tel le caractère « yeux bruns ») se manifeste chez l'enfant même s'il n'est transmis que par un seul des deux parents. Il s'exprime même s'il existe un autre caractère (« yeux bleus ») sur le chromosome homologue.

— Un caractère récessif (le caractère « yeux bleus », par exemple) doit être transmis par les deux parents pour se manifester chez l'enfant. Il ne peut s'exprimer que s'il est porté par les deux gènes homologues.

   L'hybridation réalisée par Johann Mendel entre des variétés de pois illustre cette différence : le croisement entre pois lisses et pois ridés donne toujours à la première génération (F1) des pois lisses exclusivement. Ce n'est qu'à la deuxième génération (F2) que le caractère ridé réapparaît. Le caractère lisse est un caractère dominant, le caractère ridé, un caractère récessif.

HÉRÉDITÉ ET REPRODUCTION DES CELLULES

Les cellules de notre corps, comme les êtres vivants les plus simples, telles les bactéries, se reproduisent par division cellulaire. Mais le mécanisme de la division n'est pas le même pour les cellules sexuelles que pour les autres cellules de l'organisme.

   Une cellule mère non sexuelle se divise selon un processus appelé mitose et donne ainsi naissance à deux cellules filles qui ont un nombre de chromosomes et de gènes identique à celui de la cellule mère.

   La cellule sexuelle, ou gamète, résulte d'un processus de division particulier, la méiose. Celle-ci, qui ne se produit que dans les ovaires et les testicules, conduit à la formation de cellules qui ne contiennent chacune que la moitié du matériel génétique présent dans les autres cellules, soit 23 chromosomes, dont un chromosome sexuel : X pour l'ovule, X ou Y pour le spermatozoïde.

   La rencontre d'un ovule et d'un spermatozoïde lors de la fécondation forme une cellule qui contient à nouveau 46 chromosomes, 23 provenant du père et 23 de la mère. Les deux chromosomes sexuels seront soit XX (une fille), soit XY (un garçon).