Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

massage cardiaque externe

Étape capitale de la réanimation cardiorespiratoire, pratiquée en cas d'arrêt cardiaque (état se traduisant par une perte de conscience et une abolition du pouls dans les grosses artères – artère carotide au cou, artère fémorale à l'aine).

   Le massage cardiaque externe, associé au maintien de la liberté des voies aériennes et à la ventilation artificielle, assure une activité circulatoire minimale par la technique des compressions thoraciques intermittentes au niveau du sternum. Son mécanisme repose sur la mise en jeu de la pompe cardiaque (en comprimant le cœur entre le sternum et le rachis, on le vide de son contenu sanguin avant qu'un nouveau remplissage cardiaque ait lieu du fait de la seule levée de la compression), à laquelle vient s'ajouter l'effet de la pompe thoracique (liée aux variations de pression thoracique dues à l'alternance compression/relâchement du thorax), qui assure l'expulsion du sang vers la grande circulation.

TECHNIQUE

Le sauveteur exerce sur la moitié inférieure du sternum du malade, qui est allongé sur le dos et sur un plan dur, des compressions brèves et régulières (de 80 à 100 par minute chez l'adulte et l'enfant, 120 chez le nourrisson) à l'aide de la partie postérieure de la paume de ses deux mains placées l'une sur l'autre, les bras tendus verticalement pour transmettre le poids de son corps. Chez l'enfant, ces compressions peuvent être effectuées à l'aide d'une seule main, voire de deux doigts chez le nourrisson.

   Parallèlement, une ventilation artificielle est pratiquée, notamment par la technique du bouche-à-bouche. La fréquence des insufflations est de deux toutes les quinze compressions sternales, s'il n'y a qu'un seul sauveteur, de une toutes les cinq compressions s'il y en a deux. Le massage cardiaque externe doit être relayé dès l'arrivée des moyens de réanimation par le massage cardiaque mécanique et la ventilation artificielle (réalisés par des appareils automatiques), et la perfusion d'adrénaline, de bicarbonate et d'autres substances selon la cause.

Voir : arrêt cardiocirculatoire.

masse sanguine

Mesure du volume occupé par les globules rouges (volume globulaire total) et le plasma (volume plasmatique).

Synonyme : volémie.

   La masse sanguine s'évalue par le volume sanguin total (somme du volume plasmatique et du volume globulaire). Elle peut s'exprimer en millilitres par kilogramme. Sa valeur moyenne est d'environ 76 chez l'homme, 68 chez la femme. Il est préférable de l'exprimer en pourcentage de la valeur normale théorique qui est fonction de la taille et du poids du sujet et donnée par une table standard.

   La masse sanguine est estimée par le marquage isotopique (fixation d'un isotope radioactif sur un type de cellules permettant leur repérage), utilisant le technétium ou du chrome radioactif pour marquer les globules rouges et mesurer le volume globulaire, l'iode pour marquer l'albumine et mesurer le volume plasmatique. La mesure de ces volumes permet notamment de distinguer une vraie anémie (diminution du volume globulaire total) d'une fausse anémie (augmentation du volume plasmatique) ou une vraie polyglobulie (augmentation du volume globulaire total) d'une fausse polyglobulie (diminution du volume plasmatique).

mastectomie

Ablation chirurgicale de la glande mammaire.

Synonyme : mammectomie.

   Une mastectomie est essentiellement pratiquée dans le cas de cancer du sein.

   Elle peut être totale ou partielle.
— La mastectomie totale peut revêtir deux formes : élargie ou simple. Dans la mastectomie élargie, ou intervention de Halstedt, le sein malade, les ganglions de l'aisselle et le muscle pectoral sont enlevés par une large incision elliptique. On lui préfère actuellement une intervention moins mutilante, qui respecte le muscle pectoral : la mastectomie simple, ou intervention de Patey, à laquelle est fréquemment associé un curage des ganglions de l'aisselle.
— La mastectomie partielle concerne un seul des 4 quadrants (portion de sein délimitée par deux lignes perpendiculaires partant du mamelon) ; avec la simple ablation de la tumeur, elle respecte davantage l'anatomie et la silhouette du sein.

DÉROULEMENT ET EFFETS SECONDAIRES

Les mastectomies sont effectuées sous anesthésie générale et nécessitent une hospitalisation de quelques jours. La reconstruction du sein a parfois lieu en même temps que son ablation. Elle fait appel soit à la pose d'une prothèse, soit à des techniques de reconstruction utilisant les muscles adjacents de la paroi thoracique ou abdominale (muscle grand dorsal, muscle grand droit). Lorsque l'intervention est suivie d'un traitement complémentaire du cancer (radiothérapie ou chimiothérapie), la reconstruction du sein se fait dans un second temps.

   Le curage des ganglions de l'aisselle peut entraîner un œdème du bras. Aussi est-il souhaitable de ménager, dans les mois qui suivent l'intervention, le membre correspondant au sein opéré. La limitation du mouvement d'abduction du bras (éloignement du corps), liée elle aussi au curage ganglionnaire, est corrigée par une kinésithérapie adaptée.

Voir : mammoplastie.

mastication

Action de broyer des aliments à l'aide des dents, considérée comme la première étape de la digestion.

   La mastication s'effectue grâce aux mouvements du maxillaire inférieur, seul os mobile de la face. Celui-ci est actionné par de puissants muscles, les muscles masséters, qui, lors de leur contraction, prennent appui sur les os fixes du crâne. Les aliments sont coupés par les incisives, déchirés par les canines puis écrasés et broyés par les prémolaires et les molaires. Une mauvaise mastication due à la perte des dents de même qu'une mastication trop rapide entraînent souvent une digestion laborieuse.

mastite

Inflammation, aiguë ou chronique, de la glande mammaire.

Mastite aiguë

Une mastite aiguë, généralement sans gravité, s'observe le plus souvent au début de l'allaitement. Celle-ci est due à une infection bactérienne qui s'introduit par une crevasse du mamelon. Le sein est rouge, chaud, dur, douloureux et la fièvre est élevée. Si du pus s'écoule par le mamelon, l'allaitement doit être interrompu. Le traitement antibiotique local et général de la femme qui allaite entraîne la guérison mais, lorsqu'un abcès du sein se forme, il doit être opéré. Chez le nouveau-né et l'adolescent – garçon ou fille à la puberté –, l'origine peut être hormonale. Les signes d'inflammation (douleur, sensibilité, gonflement) disparaissent spontanément en quelques semaines. Mais, une mastite peut être également causée par le virus des oreillons ou être la première manifestation d'un cancer du sein.

Mastite chronique

Due à des infections bactériennes à répétition ou à des modifications hormonales, une mastite chronique se traduit par une pesanteur du sein et par l'existence de grosseurs multiples, avec parfois un écoulement séreux par le mamelon. Ces signes sont plus nets lors de la deuxième moitié du cycle menstruel. La mammographie, l'échographie et la biopsie d'une des grosseurs permettent de faire le diagnostic et d'écarter un cancer. Si les symptômes sont intenses, ils peuvent être soulagés par l'administration de progestérone, de danazol ou de bromocriptine.