Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

artériographie (suite)

Risques et contre-indications

Du fait d'un risque d'hématome au point de ponction artérielle, il existe une contre-indication des anticoagulants (particulièrement des antivitamines K) et de l'aspirine dans les jours qui précèdent. Du fait de la ponction et du cathétérisme, il existe un risque de lésion vasculaire, diminué par la spécialisation en radiologie vasculaire, mais majoré par l'athérome lié à l'âge et aux facteurs de risque vasculaire (tabac, diabète, cholestérol et autres). Dans le domaine de la radiologie interventionnelle, l'âge limite tend à reculer en fonction des indications thérapeutiques.

   Du fait de la ponction, il existe un risque infectieux, prévenu par les précautions d'asepsie. Il existe des contre-indications et des limitations en rapport avec l'utilisation de produit de contraste iodé.

artériole

Vaisseau sanguin de faible diamètre qui assure la liaison entre une artère et un capillaire.

   Le calibre d'une artériole ne dépasse guère 300-400 microns, et sa paroi est riche en fibres musculaires lisses et en fibres élastiques. Bien que de petite taille, l'artériole est très contractile, ce qui lui permet d'adapter son débit aux besoins des tissus qu'elle irrigue. À sa jonction avec le capillaire, l'artériole présente un petit manchon de fibres musculaires appelé « sphincter pré-capillaire », qui permet de supprimer l'irrigation d'un territoire déterminé. L'étude de la circulation artériolaire peut être réalisée directement par l'examen du fond d'œil et la capillaroscopie (observation au microscope des capillaires superficiels) et indirectement par l'exploration Doppler (utilisation des ultrasons pour étudier la vitesse des globules rouges dans les vaisseaux) et la pléthysmographie (étude des variations du volume vasculaire d'un segment de membre).

   Les artérioles peuvent être intéressées par le processus de surcharge et de dégénérescence athéroscléreuse. Elles peuvent également être le siège d'inflammations, comme dans les connectivites.

artériopathie

Toute maladie des artères, quelle que soit sa cause.

DIFFÉRENTS TYPES D'ARTÉRIOPATHIE

— Les artériopathies dégénératives (artériosclérose et athérosclérose), dues à la formation d'une plaque d'athérome sur la paroi d'une artère et/ou à l'altération de ses fibres, sont de loin les plus importantes.

— Les occlusions artérielles aiguës sont souvent dues à la formation d'un caillot sanguin (thrombose). Elles peuvent résulter d'une maladie athéromateuse (la rupture de la plaque d'athérome vient brutalement obstruer la lumière artérielle) ou traumatique, ou d'une embolie (migration d'un obstacle).

— L'anévrysme est caractérisé par la dilatation d'un segment de vaisseau artériel.

— D'autres formes d'artériopathie peuvent être citées : le spasme artériel (maladie de Raynaud), les tumeurs vasculaires, les fistules (ou communications artérioveineuses anormales), les malformations, les lésions consécutives à un traumatisme, les artérites infectieuses (typhus, syphilis), les artérites inflammatoires (maladie de Horton), les artérites nécrosantes et certaines connectivites (périartérite noueuse, lupus érythémateux disséminé, maladie de Léo Buerger, granulomatose de Wegener).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Une artériopathie se traduit par des signes très variés selon sa localisation et son origine. Toutefois dominent une douleur du tissu mal irrigué (angor, crampes, claudication douloureuse d'un membre inférieur) et des signes de mauvaise irrigation (pâleur, refroidissement, vertiges).

DIAGNOSTIC

Il repose sur l'interrogatoire du patient et l'examen clinique (disparition du pouls, souffle à l'auscultation d'une artère), sur la mesure des flux sanguins par effet Doppler pour les vaisseaux accessibles à cette technique (artères cervicales, artères des membres inférieurs), sur l'imagerie directe du vaisseau par échographie ou par artériographie régionale ou sélective d'un organe.

ÉVOLUTION

En cas de rétrécissement ou d'occlusion de l'artère, un défaut d'irrigation (ischémie), voire une mortification (infarctus) du tissu ou de l'organe irrigué par le vaisseau peuvent se produire. En cas d'anévrysme ou de rupture du vaisseau, on peut observer une compression des tissus avoisinants. Il y a également un risque de formation de caillot sanguin et d'occlusion artérielle.

TRAITEMENT

Le traitement d'une artériopathie est fonction de sa cause. On prescrit des anti-inflammatoires dans la maladie de Horton ou la périartérite noueuse, un traitement antispasmique en cas de spasme artériel, un traitement anticoagulant, éventuellement associé à une ablation du caillot de sang, dans les thromboses. On peut également réaliser une intervention chirurgicale destinée à supprimer l'obstacle en cas de compression artérielle traumatique, une dilatation par ballonnet, une plastie réparatrice de l'artère ou un contournement (pontage) pour les rétrécissements artériels.

artériorraphie

Suture chirurgicale d'une artère.

   L'artériorraphie est une variété d'angiorraphie, terme qui désigne la suture chirurgicale de n'importe quel vaisseau. Si l'artère est trop abîmée, on préfère à la suture la greffe d'un segment veineux sain ou la mise en place d'une prothèse.

artériosclérose

Maladie dégénérative de l'artère affectant les fibres musculaires lisses et les fibres élastiques qui la constituent.

DIFFÉRENTS TYPES D'ARTÉRIOSCLÉROSE

On réunit généralement sous le terme d'artériosclérose deux maladies distinctes.

— L'artériosclérose proprement dite est caractérisée par un épaississement diffus de la paroi des artères de petit calibre dû à des dépôts d'apparence vitreuse, constitués essentiellement de protéines plasmatiques, sans dépôt lipidique. L'artériolosclérose touche les artérioles.

— L'athérosclérose, qui est souvent associée à l'artériosclérose, est caractérisée par des dépôts lipidiques sur la paroi artérielle et s'accompagne parfois d'une médiacalcose (calcification de la paroi).

CAUSES

L'artériosclérose, qui s'accompagne d'un vieillissement précoce des éléments vasculaires, est favorisée par un certain nombre de facteurs de risque cardiovasculaire dont les principaux sont le tabagisme, l'hypertension artérielle, le diabète, l'obésité, l'existence d'un taux élevé de cholestérol dans le sang, des antécédents familiaux d'artériosclérose et la sédentarité. L'incidence de la maladie croît avec l'âge, le processus pathologique étant habituellement lent mais progressif. L'homme est proportionnellement plus touché que la femme.

SYMPTÔMES ET ÉVOLUTION

L'artériosclérose ne se manifeste que lorsque le rétrécissement de l'artère gêne la circulation sanguine. Les symptômes sont alors sensiblement les mêmes que ceux de l'athérosclérose : crises d'angor, vertiges, douleurs. Les lésions peuvent évoluer en infarctus du myocarde, en artérite des membres inférieurs, en accident vasculaire cérébral ou en insuffisance rénale.

DIAGNOSTIC

L'artériosclérose peut être détectée cliniquement par la palpation des artères sur leur trajet superficiel ou, pour les artères de l'œil, sur leur aspect à l'examen du fond d'œil. Certains examens permettent d'estimer la localisation et l'extension de la maladie : échographie vasculaire, ou artériographie lorsque l'on envisage un traitement chirurgical ou une angioplastie (dilatation d'un rétrécissement artériel à l'aide d'une sonde à ballonnet montée sur un cathéter guide). Ces examens sont parfois l'occasion de mettre en évidence les calcifications d'une médiacalcose.

TRAITEMENT

Il est avant tout préventif et porte sur une amélioration de l'hygiène de vie (activité physique modérée, suppression du tabac, régime alimentaire pauvre en graisses saturées). Le traitement médicamenteux se limite aux antiagrégants plaquettaires et aux statines, médicaments faisant baisser le taux sanguin de cholestérol, et, dans une moindre mesure, le taux sanguin de triglycérides.