Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

autodialyse

Prise en charge, par un malade atteint d'insuffisance rénale chronique, de ses séances d'hémodialyse (technique d'épuration du sang par filtration à travers une membrane semi-perméable) : préparation et réglage de l'appareil, mise en place des aiguilles, surveillance, etc.

   Pour beaucoup de patients, la pratique des séances de dialyse dans un centre d'hémodialyse hospitalier public ou privé n'est pas nécessaire. Aussi, de nombreux centres d'autodialyse ont été créés. Ils regroupent plusieurs malades habitant dans la même région et ayant suivi une formation à la technique de l'hémodialyse. Une infirmière est présente, mais elle n'intervient qu'en cas de nécessité. Les malades sont suivis régulièrement par un néphrologue, qui n'est cependant pas présent en permanence dans le centre. L'autodialyse offre de nombreux avantages : autonomie du malade, déplacements moins longs, coûts beaucoup moins élevés que ceux de l'hémodialyse lorsqu'elle est pratiquée en milieu hospitalier.

Voir : hémodialyse.

autogreffe

Greffe dans laquelle le greffon est prélevé sur le sujet lui-même.

   L'autogreffe s'oppose à l'allogreffe, pratiquée entre deux individus d'une même espèce mais génétiquement différents, et à l'hétérogreffe, effectuée entre deux individus d'espèces différentes. Contrairement aux précédentes, elle présente l'avantage de ne pas entraîner de phénomène de rejet.

— L'autogreffe de peau est pratiquée lorsque la perte cutanée est trop importante pour que l'on puisse recourir à une suture. Le greffon peut être prélevé sur différentes parties du corps (cuisses, bas-ventre, cuir chevelu) en fonction de l'étendue de la zone à réparer. C'est le seul type de greffe praticable dans les réparations cutanées, allogreffe et hétérogreffe de l'épiderme entraînant un rejet presque immédiat par l'organisme du sujet greffé.

— L'autogreffe osseuse consiste en un prélèvement osseux, généralement effectué dans la partie supérieure d'un des os iliaques (crête iliaque), sur les côtes ou sur le cubitus, que l'on fixe sur l'os lésé.

— L'autogreffe de moelle osseuse concerne principalement les sujets atteints de maladies sanguines et immunitaires graves (déficit immunitaire, leucémie, aplasie médullaire). La moelle est prélevée sur le patient pendant une rémission de la maladie, traitée pour éliminer toute cellule maligne résiduelle, puis congelée (cryoconservation). C'est cette moelle saine qui lui sera réinjectée en cas de nouvelle poussée de la maladie.

autohistoradiographie

Technique de laboratoire permettant d'étudier in vitro les étapes d'un métabolisme ou les divisions cellulaires.

Synonyme : historadiographie.

   L'autohistoradiographie consiste à enregistrer par une technique photographique la présence d'un corps radioactif introduit dans un tissu ou une culture de cellules. Une émulsion photographique posée sur une coupe de tissu ou un étalement cellulaire est impressionnée par la radioactivité dégagée par le matériel. Après révélation, l'émulsion fait apparaître les cellules contenant le produit radioactif, qui peuvent être ainsi identifiées et comptées.

automatisme

Accomplissement d'actes psychomoteurs échappant au contrôle de la volonté du sujet.

   En dehors des automatismes de la vie courante, il existe des automatismes pathologiques, conscients ou inconscients. Ceux-ci peuvent être dus à des causes organiques (automatismes épileptiques ou médullaires) ou psychiques.

— Les automatismes épileptiques sont des activités motrices involontaires plus ou moins coordonnées qui se manifestent lors d'un état d'obnubilation mentale accompagnant ou suivant une crise d'épilepsie. Ils peuvent revêtir diverses formes, le plus souvent combinées : oroalimentaire (pourléchage, lappement, mâchonnement), mimique (reflétant l'état émotionnel : peur, joie, colère), verbale, gestuelle (mouvements de grattage, de préhension, déplacements d'objets) ou ambulatoire. Ils ne laissent habituellement aucun souvenir au sujet.

— Les automatismes médullaires sont des réactions réflexes dues à une activité autonome de la moelle épinière, libérée du contrôle habituel des centres nerveux à la suite d'une section d'origine traumatique, compressive ou vasculaire. Survenant généralement 3 ou 4 semaines après l'accident initial, ils se caractérisent par des réflexes de défense ou de triple retrait (flexion complète des trois segments d'un membre lors de la stimulation de son extrémité). Le traitement repose sur la rééducation.

— Les automatismes dus à des causes psychiques se rangent en deux classes :

— les automatismes d'acte (fugue, raptus [comportement paroxystique], gesticulations, somnambulisme) s'observent dans la confusion mentale et les troubles psychotiques en phase aiguë (schizophrénie surtout, mais aussi au cours de la prise de toxiques) ;

— les automatismes de pensée, auxquels on rattache parfois certaines phobies et obsessions graves, sont principalement représentés par l'automatisme mental. Décrit pour la première fois en 1925 par le psychiatre français Gaëtan Gatian de Clérambault, ce syndrome est caractérisé par un trouble du cours de la pensée (le malade a l'impression que sa pensée est manœuvrée de l'extérieur), des hallucinations sensitives et des automatismes psychomoteurs (tics, gestes parasites, impulsions verbales).

automédication

Prise de médicament sans avis médical.

   Certains médicaments, vendus sans ordonnance, sont disponibles pour l'automédication. Il est impératif de respecter les instructions d'emploi lors du traitement ou de demander conseil à son pharmacien. En effet, ces médicaments en vente libre, comme tout médicament, peuvent être nocifs s'ils sont mal employés. Par ailleurs, il est toujours important de respecter une prescription médicale et d'utiliser les médicaments seulement au moment où ils ont été prescrits et non ultérieurement pour un trouble similaire.

automutilation

Comportement au cours duquel un sujet s'inflige des blessures ou des lésions.

   L'automutilation se rencontre chez les enfants ayant un retard de développement psychique et/ou intellectuel mais aussi chez des enfants ou des adultes psychotiques placés en institution : coups de tête répétés contre les murs, morsures des poings, etc. Chez l'adulte, c'est une complication grave de certains troubles psychotiques ou de la maladie maniacodépressive, qui exige une hospitalisation en urgence. Enfin, elle peut être utilisée comme moyen de chantage par les personnes ayant des troubles du caractère ou des éléments névrotiques, ce qui n'exclut pas le risque de passage à l'acte.