Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

mononucléose infectieuse

Maladie infectieuse aiguë et bénigne due au virus d'Epstein-Barr, virus à A.D.N. de la famille des herpès virus.

   Dans les pays occidentaux, la primo-infection survient dans l'enfance et ne se traduit généralement par aucun symptôme ; 80 % des adultes ont déjà contracté le virus et 20 % de ces adultes le sécrètent dans leur salive. À l'adolescence et chez les adultes jeunes, l'infection par le virus d'Epstein-Barr (EBV) provoque la mononucléose infectieuse, qui représente une entité clinique et biologique bien définie.

   La transmission du virus se fait essentiellement par la voie de la salive, d'où le nom de « maladie du baiser » parfois donné à la mononucléose infectieuse. Lorsqu'il a pénétré dans l'organisme, le virus se multiplie dans les lymphocytes, globules blancs mononucléaires (une mononucléose est une maladie caractérisée par l'augmentation du nombre des globules blancs mononucléaires dans le sang, appelée hyperlymphocytose).

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'incubation dure de 2 à 6 semaines. Le plus souvent, la maladie débute par une fièvre (entre 38 et 39 °C), accompagnée de maux de tête, d'une fatigue intense (asthénie) et d'une angine rouge, ou à fausses membranes, qui en est le symptôme principal. Elle s'accompagne de volumineuses adénopathies, généralement cervicales. L'examen clinique révèle parfois une grosse rate (splénomégalie) et d'autres adénopathies.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic se fonde sur l'examen clinique et sur la mise en évidence, par frottis sanguin, de l'augmentation du nombre des lymphocytes et de la présence de grands lymphocytes hyperbasophiles (syndrome mononucléosique). On peut faire le diagnostic par un examen sérologique (M.N.I.-test, sérologie EBV) montrant la présence d'anticorps spécifiques d'une infection récente.

   La guérison intervient spontanément, mais l'asthénie peut persister plusieurs mois. L'administration d'amoxicilline (pénicilline A) peut entraîner une éruption cutanée et l'aggravation des symptômes. Le repos et les antipyrétiques (faisant baisser la fièvre) sont indiqués.

Voir : virus d' Epstein-Barr, M.N.I.-test, réaction de Paul-Bunnell-Davidsohn, syndrome mononucléosique.

monophtalmie

Fait de n'avoir qu'un œil ou de ne voir que d'un œil.

   L'œil manquant peut être effectivement absent, après ablation chirurgicale (énucléation ou éviscération), par exemple, ou être présent mais non fonctionnel. Dans ce dernier cas, l'œil est apparemment normal, mais ses capacités visuelles ne se sont pas développées ; cela peut provenir d'une anisométropie forte (inégalité de réfraction entre les deux yeux) corrigée trop tardivement. Une monophtalmie fonctionnelle peut également être constatée lors d'un strabisme.

   Un sujet atteint de monophtalmie doit éviter les sports dangereux, qui pourraient endommager l'œil restant. Seules les professions qui nécessitent une vision des reliefs et une bonne appréciation des distances (pilote de ligne, conducteur de poids lourds) lui sont interdites.

monoplégie

Paralysie de l'un des quatre membres.

   Une monoplégie est due à une atteinte du système nerveux central (encéphale et moelle épinière) : accident vasculaire cérébral, tumeur, sclérose en plaques, etc., ou du système nerveux périphérique (nerfs) : traumatisme, par exemple.

monorchidie

Absence congénitale d'un testicule.

   À l'examen clinique du patient, on constate qu'une seule bourse est pleine, les examens complémentaires (échographie, scanner) venant confirmer l'absence de second testicule. La monorchidie ne doit pas être confondue avec la cryptorchidie, une autre malformation congénitale dans laquelle un seul testicule est palpable, l'autre se trouvant le long du canal spermatique.

   La monorchidie n'a aucune conséquence sur la fertilité ni sur la sexualité si le testicule unique présent est normal ; il n'est donc pas nécessaire de la traiter.

monosaccharide

Glucide simple constitué d'une seule molécule.

Synonyme : ose.

   Les monosaccharides constituent, avec les disaccharides (glucides composés de 2 molécules d'ose), les glucides simples, plus connus sous le nom de glucides rapides. Les plus courants dans l'alimentation sont les hexoses (ils contiennent 6 atomes de carbone) : glucose, fructose, galactose et mannose. On les trouve dans les fruits et les légumes, dans certains produits laitiers (lait, fromage blanc, yaourts, crèmes desserts), dans les produits sucrés, etc.

   Les monosaccharides sont directement absorbables par l'intestin et jouent un rôle fondamental dans le métabolisme : le glucose, en particulier, est la principale source d'énergie de l'organisme. Ces glucides rapides constituent également l'étape ultime de la digestion des sucres plus complexes, disaccharides et polysaccharides.

monozygote

Se dit de chacun des jumeaux issus d'un même œuf.

Synonymes : uniovulaire, univitellin.

   Les jumeaux monozygotes sont couramment appelés vrais jumeaux. Étant issus du même œuf, qui s'est divisé à un stade précoce de son développement, ils ont un seul placenta mais peuvent être dans une ou deux poches amniotiques. Ils ont un patrimoine génétique rigoureusement identique, sont toujours du même sexe et se ressemblent beaucoup.

Voir : dizygote, jumeau.

Monteggia (fracture de)

Traumatisme de l'avant-bras entraînant une fracture du cubitus au niveau de la diaphyse et une luxation de la tête du radius à l'articulation du coude.

   La fracture de Monteggia est le plus souvent provoquée par un choc direct sur l'avant-bras.

TRAITEMENT

Le traitement est chirurgical : les deux fragments osseux du cubitus sont réalignés et fixés par une plaque. Normalement, la tête du radius retrouve la bonne position spontanément. La rééducation, longue, est souvent supérieure à 2 mois. Les séquelles peuvent être sévères, en particulier s'il y a perte de mouvements de rotation, interne ou externe, de l'avant-bras (prono-supination). Exceptionnellement, il peut se produire des paralysies, notamment du nerf cubital.

morbidité

Caractère relatif à une maladie.

morgan

Unité de distance utilisée en génétique, correspondant à un segment de chromosome dont la longueur ne permet, en moyenne, qu'un enjambement (recombinaison des gènes) par méiose (division des cellules sexuelles).

   Un morgan se divise en 100 centimorgans. Un centimorgan correspond à 1 000 kilobases (1 million de bases) environ.