Larousse Médical 2006Éd. 2006
B

bronchopulmonaire (cancer)

Cancer développé aux dépens des tissus des bronches et des poumons.

   Les cancers bronchopulmonaires sont des cancers bronchiques, les seuls cancers véritablement développés à partir du tissu pulmonaire étant le cancer bronchiolo-alvéolaire et les cancers secondaires. L'expression « cancer du poumon » est donc souvent un abus de langage.

Cancer bronchopulmonaire primitif

C'est le second cancer le plus fréquent chez l'homme, le quatrième chez la femme. Il a connu une augmentation spectaculaire d'incidence depuis 30 ans chez les fumeurs, aussi bien chez les hommes que chez les femmes.

   Le tabagisme est la cause principale des cancers bronchopulmonaires primitifs. Même une exposition passive à la fumée de tabac a des effets cancérigènes : chez un non-fumeur vivant parmi de gros fumeurs, le risque de survenue d'un cancer bronchopulmonaire primitif est supérieur de 35 % à celui encouru par un non-fumeur non exposé. L'environnement (non pas la pollution atmosphérique mais une exposition, professionnelle ou non, à des radiations ionisantes ou à certaines matières comme l'amiante, le chrome, le nickel, les hydrocarbures) constitue un autre facteur de risque.

   On distingue deux grandes catégories de cancers bronchopulmonaires primitifs, en fonction de la taille de leurs cellules.

— Les cancers dits « non à petites cellules » constituent 90 % des cancers bronchopulmonaires. Ils regroupent les tumeurs épidermoïdes (35 %), les adénocarcinomes (40 %) et les cancers indifférenciés à grandes cellules (15 %). Ils se manifestent par des signes respiratoires (toux persistante, essoufflement, douleurs thoraciques, expectoration sanguinolente, sifflements respiratoires, pneumopathie traînante ou récidivante, abcès du poumon, pleurésie purulente) ou par des métastases. Ces signes s'associent tardivement à une altération de l'état général du sujet.

— Les cancers à petites cellules constituent 10 % des cancers bronchopulmonaires. Ces cancers à haut potentiel métastasique et à envahissement médiastinal précoce sont particulièrement graves. Leurs manifestations sont semblables à celles des cancers « non à petites cellules ». Du fait du volume des tumeurs et de leur prolifération, ils entraînent parfois des dilatations des veines superficielles du thorax et un œdème de la base du cou en cas de compression de la veine cave supérieure, ainsi qu'un syndrome paranéoplasique (notamment le syndrome de Schwartz-Bartter, dû à la sécrétion anormale d'hormone antidiurétique par la tumeur maligne).

DIAGNOSTIC

La découverte d'un cancer bronchopulmonaire primitif a généralement lieu lors d'un examen radiologique prescrit à cause de l'un des symptômes précédemment décrits. L'obtention de tissus (par biopsie, généralement réalisée par fibroscopie bronchique) ou de cellules cancéreuses (par analyse de crachats) permet de confirmer le diagnostic. Le bilan d'extension de la maladie comporte un scanner thoracoabdominal et cérébral, une échographie de l'abdomen, une fibroscopie bronchique et une tomographie par émission de positons.

ÉVOLUTION

Après une évolution locorégionale, les cancers bronchopulmonaires primitifs peuvent entraîner des métastases extrathoraciques, dont les plus fréquentes sont osseuses, hépatiques et cérébrales.

TRAITEMENT

— Le traitement des cancers « non à petites cellules » dépend de leur extension dans le thorax, voire en dehors (métastases), et de l'état de la fonction respiratoire du sujet. Au terme de ce bilan, seuls 30 % des malades sont opérables. Parmi ceux-ci, 25 % peuvent bénéficier d'une éradication complète du cancer, l'ablation pouvant porter sur un lobe entier (lobectomie) ou encore un poumon entier (pneumonectomie).

   La radiothérapie ne contient l'extension de la tumeur que dans un très petit nombre de cas. Les chimiothérapies, quant à elles, donnent des résultats médiocres sur la tumeur même, mais elles améliorent la durée et la qualité de vie des patients.

— Le traitement des cancers à petites cellules repose sur la chimiothérapie d'association (faisant appel à plusieurs médicaments). Il est souhaitable d'y associer une radiothérapie du thorax dans les formes localisées, et, parfois, de l'encéphale, à titre préventif.

PRÉVENTION

Elle comprend principalement la lutte contre le tabagisme et des mesures concernant la protection professionnelle.

Cancers bronchopulmonaires secondaires

Du fait de la riche vascularisation du poumon, ils sont très fréquents. Ils sont dus à des métastases, beaucoup plus souvent pulmonaires que bronchiques, provenant, par voie sanguine ou lymphatique, d'un cancer primitif dont le siège est variable, situé le plus souvent dans le sein, le tube digestif, le rein ou les bronches. Leurs symptômes sont les mêmes que ceux des cancers bronchopulmonaires primitifs. À la radiographie, ils peuvent revêtir des aspects très divers : opacité pulmonaire unique, opacités pulmonaires multiples (aspect en « lâcher de ballons »), opacités réticulonodulaires diffuses, correspondant le plus souvent à une lymphangite carcinomateuse (responsable de troubles de la diffusion des gaz), etc. Leur traitement, avant tout médical (chimiothérapie, hormonothérapie), dépend surtout de la nature du cancer primitif ; exceptionnellement, il peut être chirurgical. Leur pronostic est en général sévère.

Voir : prévention du cancer, tabagisme.

bronchorrhée

Augmentation pathologique de la sécrétion de mucus par les bronches, qui se traduit par une expectoration anormalement abondante.

   Une bronchorrhée a pour causes principales les bronchectasies (dilatations des bronches), les abcès pulmonaires, les fistules bronchopleurales, le carcinome bronchiolo-alvéolaire et la tuberculose bronchique.

bronchoscopie

Exploration de la trachée et des bronches grâce à un bronchoscope.

Synonyme : endoscopie bronchique.

   Le bronchoscope, soit rigide (tube optique muni d'un système d'éclairage), soit, le plus souvent, souple (fibroscope formé de fibres optiques qui transportent la lumière), permet d'observer directement l'état de la muqueuse bronchique. Des instruments adaptables à cet appareil permettent de pratiquer différents types d'intervention, essentiellement des prélèvements locaux (biopsie, brossage, aspiration, etc.).

   La bronchoscopie est un examen indolore, un peu gênant mais sans danger. Elle se pratique à jeun, habituellement sous anesthésie locale, plus rarement sous anesthésie générale. Le bronchoscope est généralement introduit par la narine, quelquefois par la bouche. L'examen dure entre 10 et 20 minutes en moyenne.

INDICATIONS

La bronchoscopie est un examen clé pour le diagnostic d'un grand nombre de maladies pulmonaires, en particulier le cancer bronchique et les infections des patients immunodéprimés. Elle peut aussi avoir un rôle thérapeutique : extraction des corps étrangers inhalés (souvent chez l'enfant), désobstruction, à l'aide du laser, par thermocoagulation ou par cryothérapie, d'une bronche fermée par une tumeur, aspiration de sécrétions gênant la respiration, pose d'une sonde d'intubation, lavage bronchiolo-alvéolaire, etc.