Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

aménorrhée

Absence de règles.

   L'aménorrhée primaire est l'absence d'apparition des règles après l'âge de 16 ans. L'aménorrhée secondaire est la disparition des règles depuis au moins trois mois chez une femme antérieurement réglée (à distinguer de la spanioménorrhée, c'est-à-dire la rareté et l'espacement excessif des menstruations).

Aménorrhée primaire

Très souvent, il s'agit d'un retard pubertaire simple. Beaucoup plus rarement, les causes peuvent en être une malformation congénitale, une insuffisance ovarienne primitive (syndrome de Turner) ou une maladie hypothalamo-hypophysaire (adénome hypophysaire). Le diagnostic repose sur l'existence ou l'absence des caractères sexuels secondaires, l'examen des organes génitaux et la mesure des gonadotrophines hypophysaires (FSH, LH).

Aménorrhée secondaire

Devant une aménorrhée secondaire, on évoque d'abord une grossesse (aménorrhée gravidique), mais également l'absence de règles pendant une période d'allaitement. Si ce n'est pas le cas, le diagnostic est orienté par des éléments cliniques : variations pondérales, bouffées de chaleur, galactorrhée, signes d'hyperandrogénie (pilosité, acné), céphalées, troubles visuels et autres signes évoquant une maladie endocrinienne. Un test aux progestatifs (hormones qui provoquent la survenue de règles après 10 jours de traitement) permet d'apprécier la sécrétion d'œstrogènes. Le dosage de la prolactine sert à diagnostiquer des causes d'hyperprolactinémie. Lorsque ce premier bilan est négatif, la mesure du taux des gonadotrophines permet de distinguer deux causes : les insuffisances ovariennes et les dysfonctionnements hypothalamo-hypophysaires. Les premières sont rares (ménopause précoce, radiothérapie, chimiothérapie, castration chirurgicale) ; les atteintes hypothalamo-hypophysaires peuvent être fonctionnelles (anorexie mentale), organiques (adénome hypophysaire, insuffisance antéhypophysaire) ou médicamenteuses (utilisation d'antidépresseurs). Enfin, l'aménorrhée est permanente après ménopause ou hystérectomie.

Traitement de l'aménorrhée

Dans la plupart des cas, la découverte des causes permet la mise en place d'un traitement, de type chirurgical ou hormonal.

Voir : gonadotrophine, œstrogène, syndrome de Turner.

amétropie

Anomalie de la réfraction oculaire perturbant la netteté de l'image rétinienne (myopie, hypermétropie, astigmatisme).

amiante

Minéral composé de silicate de calcium et de silicate de magnésium.

   Les propriétés isolantes de l'amiante, thermiques et phoniques, expliquent qu'elle ait été fréquemment utilisée dans l'industrie. L'inhalation intense et prolongée de poussières d'amiante ou d'asbeste (fibres légèrement teintées, verdâtres ou grisâtres par suite de la présence d'impuretés, par opposition au terme « amiante », qui désigne les fibres blanches et brillantes) est responsable de l'asbestose pulmonaire. Elle peut également entraîner l'apparition de plaques d'épaississement de la plèvre (membrane qui tapisse le thorax et enveloppe les poumons), pouvant se calcifier notamment au niveau du diaphragme, d'épanchement pleural, d'un mésothéliome (tumeur de la plèvre), voire d'un cancer bronchique pouvant survenir plusieurs dizaines d'années après l'exposition. Ces maladies peuvent faire l'objet d'une reconnaissance au titre des maladies professionnelles.

   Son utilisation est aujourd'hui interdite, et les bâtiments où il s'en trouve doivent faire l'objet de travaux de désamiantage.

Voir : asbestose.

amidon

Substance formée par l'enchaînement d'un grand nombre de molécules de glucose.

   L'amidon est la principale réserve glucidique des végétaux ; il est surtout abondant dans les racines, les tubercules et les graines. Son principal intérêt nutritionnel est d'être un glucide dont la dégradation intestinale est lente, libérant du glucose, principale source d'énergie de l'organisme, à un rythme régulier.

   L'action enzymatique de l'amylase salivaire ou pancréatique solubilise l'amidon en amylodextrine, puis en dextrine, et finalement en un diholoside, le maltose, hydrolysé à son tour en glucose par action d'une enzyme, la maltase.

Voir : glucide.

amimie

Réduction de la mobilité du visage, indépendante de toute paralysie.

   L'amimie, qui s'observe principalement dans la maladie de Parkinson, se caractérise par une raréfaction et un ralentissement des mimiques habituelles du visage, qui donnent à celui-ci un aspect inexpressif. Les yeux gardent leur mobilité, mais le visage reste figé. Le clignement des paupières est réduit. L'amimie est souvent associée à d'autres troubles de la mobilité (marche, écriture, etc.) s'observant chez les personnes atteintes de maladie de Parkinson.

Voir : maladie de Parkinson.

aminoacide

acide aminé

aminoacidurie

Présence d'acides aminés libres dans l'urine.

   Une faible aminoacidurie est normale. Elle peut augmenter pour un ou plusieurs acides aminés dans différentes pathologies telles que les maladies métaboliques héréditaires, certaines néphropathies et dans certains cas d'insuffisance hépatique : on parle alors d'hyperaminoacidurie.

aminoside

Médicament antibiotique actif contre certaines bactéries.

Synonyme : aminoglycoside.

   Au sein de la famille des aminosides, on trouve la gentamicine, la streptomycine, l'amikacine, la tobramycine, la netilmicine.

INDICATIONS

Ces médicaments sont bactéricides, capables de tuer les bactéries. Ils sont actifs sur de nombreuses espèces bactériennes : staphylocoques, streptocoques, entérobactéries. Ils agissent en synergie avec d'autres antibiotiques avec lesquels il sont en général associés (dérivés des pénicillines, céphalosporines). Certains aminosides sont aussi actifs sur le bacille de Koch, responsable de la tuberculose. C'est la cas de la streptomycine et de l'amikacine.

   Les aminosides sont souvent indiqués dans les infections sévères (notamment urinaires), au début du traitement, et sont toujours associés à un autre antibiotique pour potentialiser leur action.

MODE D'ADMINISTRATION ET TOXICITÉ

Ils ne sont pas absorbés par voie orale. Leur administration se fait donc par voie injectable, soit intramusculaire, soit intraveineuse.

   Les aminosides sont moins souvent utilisés actuellement en raison de leur mode d'administration et de leur toxicité (pour l'oreille, avec risque de surdité, et pour le rein).