Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

épidémiologie

Discipline étudiant les différents facteurs qui interviennent dans l'apparition des maladies, leur fréquence, leur mode de distribution, leur évolution et la mise en œuvre des moyens nécessaires à leur prévention.

   Pour réaliser une étude épidémiologique, on sélectionne un groupe au sein d'une population donnée ; chacun de ses membres est soigneusement caractérisé : origine ethnique, sexe, âge, profession, classe sociale, situation familiale. Chaque étude vise à déterminer l'incidence d'un trouble déterminé (nombre de cas nouveaux chaque semaine, chaque mois, chaque année), sa prévalence (nombre de sujets atteints du trouble donné) et les éventuelles relations entre un critère (âge, profession, etc.) et une affection. Les observations sont répétées à intervalles réguliers pour déterminer si des changements interviennent. Les résultats permettent l'établissement de statistiques.

   L'épidémiologie comparative requiert deux groupes d'individus, l'un possédant une caractéristique donnée susceptible d'intervenir dans la maladie étudiée (fumeurs pour une étude sur le cancer du poumon, par exemple), l'autre non, les deux groupes partageant par ailleurs les mêmes caractéristiques (âge, sexe, milieu socioprofessionnel, etc.). Cette méthode permet de déterminer l'incidence du facteur choisi (le fait de fumer) sur l'apparition de la maladie. Cependant, les rapports mis au jour par l'épidémiologie comparative ne révèlent pas systématiquement un lien de cause à effet ; ainsi, la prévalence des maladies cardiaques chez les personnes possédant une automobile ne signifie pas que posséder une automobile provoque des troubles cardiaques, mais que, le fait d'en posséder une suggérant un mode de vie plus sédentaire, le manque d'exercice favorise le risque de survenue d'une maladie cardiaque.

épiderme

Couche superficielle de la peau.

   L'épiderme est un épithélium constitué par les kératinocytes, cellules de très loin les plus abondantes dans l'organisme, disposées en couches superposées. Sa fonction essentielle est d'assurer une barrière entre l'organisme et le milieu extérieur. La couche basale, la plus profonde, repose sur le derme sous-jacent à l'épiderme. Les couches suivantes (corps muqueux de Malpighi, puis couche granuleuse) sont de plus en plus riches en kératine, protéine caractéristique de l'épiderme, jusqu'à la couche cornée, superficielle, extrêmement riche en kératine. Les cellules mortes de l'épiderme s'éliminent par desquamation.

   L'épiderme contient également des mélanocytes et des cellules de Langerhans. Par ailleurs, des structures venant du derme le traversent : d'une part les canaux des glandes sudoripares ; d'autre part les follicules pilosébacés, contenant la racine des poils et servant de canaux excréteurs aux glandes sébacées. Les orifices des glandes et des follicules s'appellent les pores.

   Les kératinocytes ont un cycle de vie très particulier : ils apparaissent à la suite de la division d'une cellule de la couche basale de l'épiderme et se déplacent au fil des jours vers la surface, tout en sécrétant et en accumulant de la kératine, puis ils meurent et se dissolvent dans le reste de la couche cornée. La kératine de surface se desquame en très fins lambeaux pour laisser la place à celle qui se forme par-dessous. L'épiderme, à la fois imperméable, résistant et souple, sert globalement à renforcer le rôle de protection de la peau, surtout contre l'eau et les agressions physiques et chimiques, grâce à la kératine, et contre les agressions menaçant l'immunité cellulaire, grâce aux cellules de Langerhans.

Voir : épidermite, épithélium, exocytose, kératine, peau, glande sébacée.

épidermite

Atteinte inflammatoire de l'épiderme.

   Les causes infectieuses des épidermites sont nombreuses. Les parakératoses infectieuses (caractérisées par un épaississement exagéré de la couche cornée d'origine infectieuse) peuvent être d'origine streptococcique ou mycosique. Les décollements de l'épiderme (vésicules, bulles, pustules) d'origine infectieuse sont souvent spécifiques du germe responsable : varicelle, herpès, zona, impétigo, érysipèle, charbon.

épidermolyse bulleuse

Affection cutanée caractérisée par une tendance chronique à la formation de bulles (cloques).

   Les épidermolyses bulleuses, plus couramment appelées épidermolyses, peuvent être acquises, se révélant alors chez l'adulte, ou héréditaires, se révélant surtout dans ce cas chez le nouveau-né et l'enfant (maladies de Cockayne-Weber, d'Herlitz, de Koebner). Elles se manifestent par l'apparition de bulles contenant un liquide clair ou parfois sanguin ; localisées en certains endroits ou généralisées à tout le corps, celles-ci peuvent atteindre la bouche. Leur évolution dépend de chaque cas, cette maladie pouvant tantôt ne se caractériser que par quelques bulles sur les mains et les pieds, tantôt provoquer des bulles disséminées susceptibles d'apparaître dès la naissance et de menacer la vie de l'enfant.

   Dans les formes acquises, la recherche d'une maladie générale s'impose : colite, lymphome, dysglobulinémie, amyloïdose ou maladie systémique.

TRAITEMENT

Il n'existe pas de traitement curatif vraiment efficace des épidermolyses bulleuses. Cependant, un traitement préventif (suppression des sports violents) et symptomatique (désinfection des bulles) est nécessaire. Il est recommandé aux parents d'un enfant atteint d'épidermolyse bulleuse héréditaire de demander un conseil génétique à un spécialiste s'ils désirent avoir d'autres enfants.

épidermomycose

Forme cutanée de mycose.

Voir : dermatophytose, mycose.

épidermotest

Test de dépistage des allergies cutanées ou respiratoires.

Synonymes : test épicutané, test épidermique.

   Les épidermotests, couramment appelés tests cutanés, sont pratiqués dans le cas de la dermite de contact, due au contact d'un allergène (substance responsable d'une allergie) avec la peau. Ils consistent à appliquer des substances sur la peau et à noter quelles sont celles qui provoquent un petit eczéma local ; on aboutit ainsi au diagnostic des allergènes responsables chez le malade concerné. La technique nécessite l'utilisation de batteries standards d'allergènes, éventuellement spécifiques de la profession du sujet (coiffeur, ouvrier du bâtiment travaillant le ciment, etc.). Le médecin dermatologue ou allergologue teste dans une séance jusqu'à 50 produits, qui contiennent chacun un allergène potentiel, en déposant sur la peau du dos du patient quelques gouttes puis en les recouvrant d'un sparadrap hypoallergique.

   La lecture se fait de 48 à 72 heures plus tard : le test est dit positif pour une substance donnée si, à son contact, la peau prend un aspect particulier (rougeur, démangeaison, cloque). Mais un test peut être faussement positif à la suite d'une allergie croisée : ce n'est alors pas l'allergène qui provoque les symptômes, mais une autre substance, de structure chimique voisine. À l'inverse, un test peut être faussement négatif si la concentration en allergène du produit est insuffisante ou si le test n'est pas pratiqué après une semaine d'interruption d'un traitement antihistaminique ou par les corticostéroïdes. Si l'intérêt des épidermotests est certain, ne serait-ce qu'à cause de leur simplicité, leur interprétation est parfois délicate. Celle d'un épidermotest positif doit prendre en compte les signes cliniques observés par ailleurs. Cette interprétation est en particulier très difficile lorsque l'épidermotest est positif pour une substance à laquelle le patient n'est pas exposé dans la vie courante. À l'inverse, lorsque l'épidermotest révèle une allergie à une substance contenue dans un produit manipulé couramment par le patient, la liste de tous les autres produits susceptibles de contenir cette substance doit lui être remise.

   Ce test ne doit pas être confondu avec le timbre tuberculinique.