Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

Cooley (anémie de)

Forme grave et homozygote de thalassémie, maladie génétique du sang, caractérisée par un déficit majeur de synthèse d'une chaîne de globine.

Synonyme : bêtathalassémie homozygote.

   L'anémie de Cooley possède la particularité d'être transmise par les deux parents, l'un et l'autre porteurs d'un gène β-thalassémique. Chez le sujet atteint, les deux chromosomes de la paire sont donc porteurs du gène défectueux (thalassémie homozygote).

SYMPTÔMES

L'anémie de Cooley se traduit par un ensemble typique de symptômes tels qu'une modification des os du crâne conférant un faciès mongoloïde, qui apparaît dans l'enfance, un retard de croissance, une splénomégalie (rate de grande taille), une anémie microcytaire (globules rouges de petite taille) importante. L'analyse sanguine par électrophorèse de l'hémoglobine révèle un taux très élevé d'hémoglobine fœtale (comparable à celle du fœtus).

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement est fondé sur des transfusions régulières pour permettre une croissance et une activité proches de la normale. On prescrit également un chélateur du fer (substance faisant diminuer le taux de fer), de façon à réduire les risques d'accumulation et de surcharge en fer de l'organisme. Cette surcharge s'aggrave cependant inéluctablement. Une greffe de moelle osseuse peut être indiquée.

   La prévention repose sur le diagnostic anténatal chez les familles à risque ; ce dernier n'est malheureusement pas toujours possible.

Coombs (test de)

Technique qui permet de mettre en évidence des anticorps à la surface des globules rouges.

   Le test de Coombs est notamment utilisé pour établir le diagnostic d'hémolyse auto-immune, de la maladie hémolytique du nouveau-né et de certaines incompatibilités transfusionnelles dues à la présence d'agglutinines irrégulières (anticorps rendant incompatibles des sangs de groupe sanguin ABO et de Rhésus apparemment identiques).

   On distingue deux méthodes :

— Le test de Coombs direct détecte des anticorps fixés à la surface des globules rouges du malade.

— Le test de Coombs indirect détecte des anticorps dans le sérum du malade.

   Quelle que soit la technique, un test positif se traduit par l'agglutination visible des globules rouges.

coordination

Ensemble des mécanismes nerveux assurant à chaque instant la coordination des contractions et des décontractions des différents muscles du squelette.

   Cette coordination est indispensable à la fois pour maintenir les postures du corps et pour réaliser les mouvements non réflexes. Elle assure, par exemple, au cours de la flexion de l'avant-bras sur le bras, le jeu harmonieux du muscle agoniste, le biceps, responsable du mouvement, et celui du muscle antagoniste, le triceps, qui doit freiner le mouvement sans l'interrompre.

   La coordination fait intervenir plusieurs mécanismes. Des voies nerveuses amènent les informations à l'encéphale : voies de la sensibilité profonde (position des articulations, degré de tension des muscles), de la sensibilité tactile, de la vision, de l'équilibre. Des systèmes moteurs communiquent en sens inverse les instructions de l'encéphale en commandant les contractions musculaires : les voies pyramidales, venant du cortex cérébral, transmettent les mouvements volontaires, et les voies extrapyramidales, les postures et l'aide au mouvement volontaire. Le contrôle de l'ensemble est réalisé par le cervelet.

coproculture

Examen bactériologique des selles.

   On pratique une coproculture lors d'une dysenterie, d'une diarrhée fébrile ou d'une diarrhée survenant dans un contexte épidémique pour rechercher les germes responsables de l'affection. L'examen doit être effectué sur des selles fraîchement émises et avant tout traitement antibiotique. Il est précédé d'un examen direct des selles pour déceler la présence en quantité importante de leucocytes (globules blancs sanguins), qui témoigne d'une diarrhée bactérienne invasive, de parasites ou de champignons. Des colorations peuvent également être effectuées pour apprécier une modification quantitative globale de la flore intestinale.

   La présence de certains germes (salmonelles, shigelles, colibacilles pathogènes, Campylobacters, Yersinia) témoigne d'une maladie. La plupart des autres germes, y compris les champignons, sont présents dans les selles de manière normale, car ce sont des hôtes de l'organisme. Leurs résidus représentent une partie importante de la masse des selles.

coprolalie

Impulsion à proférer des termes orduriers, de nature scatologique ou sexuelle.

   Autrefois appelée « manie blasphématoire », la coprolalie survient de façon banale chez les adolescents, dans certains milieux (groupes masculins) ou, à titre de défoulement, chez un sujet inhibé. Elle est fréquente dans la manie et les états schizophréniques (stéréotypies verbales).

   Chez le névrosé, en particulier au cours des troubles obsessionnels compulsifs, elle peut constituer une tentation obsédante : envie de lancer des gros mots lors d'une cérémonie religieuse, d'une rencontre officielle, etc. C'est un symptôme de la maladie des tics de Gilles de la Tourette (d'origine probablement génétique). Selon les psychanalystes, la coprolalie serait une régression vers le plaisir des stades anal et oral.

coprolithe

Fragment de matière fécale durcie et calcifiée prenant l'aspect d'un petit caillou.

   Les coprolithes sont le plus souvent découverts à l'occasion d'une radiographie mais jouent rarement un rôle pathogène. Néanmoins, ils peuvent se loger dans l'appendice ou dans un diverticule colique, provoquant parfois une appendicite ou une diverticulite.

coprologie

Ensemble des techniques étudiant les matières fécales.

   La coprologie étudie le résultat de la digestion en dosant ses différents produits dans les selles ; elle recherche et étudie les parasites et œufs de parasites, les nombreux microbes, virus, champignons, pathogènes ou non, que contiennent les selles. Par ces analyses et ces investigations, elle contribue à l'établissement du diagnostic des maladies gastro-intestinales.