Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

Corti (organe de)

Organe de l'oreille interne, responsable de l'audition.

   L'organe de Corti, situé dans le canal de la cochlée (partie de l'oreille interne), contient des cellules sensorielles qui sont munies à leur surface de cils baignant dans un liquide, l'endolymphe. Ces cils subissent des mouvements dus aux ondes liquidiennes déclenchées par les sons et transforment ceux-ci en phénomènes électriques qui se propagent aux cellules nerveuses.

corticodépendant

Se dit d'une maladie dont le traitement par des corticostéroïdes, pour garder son efficacité, doit être allégé très progressivement et, le plus souvent, incomplètement.

   De nombreuses maladies inflammatoires, rhumatismales, dermatologiques et pulmonaires (asthme) sont améliorées par les corticostéroïdes. Ces maladies évoluant par poussées, les corticostéroïdes sont prescrits d'abord à doses importantes, puis progressivement diminués afin de maintenir le bénéfice thérapeutique avec une dose quotidienne minimale. Toutefois, si la maladie est corticodépendante, une diminution excessive des doses du médicament entraîne une rechute.

corticoïde

corticostéroïde

corticolibérine

Neurohormone sécrétée par l'hypothalamus et stimulant la production de corticotrophine.

Synonyme : C.R.H.

   La corticolibérine (C.R.H, de l'anglais corticotropin releasing hormone) stimule les cellules corticotropes de l'hypophyse antérieure, qui produisent l'A.C.T.H., ou corticotrophine. Le test au C.R.H. est utilisé dans le diagnostic d'hypercorticisme.

   Le C.R.H. est également sécrété par le tissu nerveux et le placenta. Il est impliqué dans les troubles du sommeil, de l'appétit, ainsi que dans la dépression, l'inflammation et possiblement dans le déclenchement de l'accouchement.

corticostéroïde

Hormone sécrétée par les glandes corticosurrénales à partir du cholestérol.

Synonyme : corticoïde.

   Les corticostéroïdes de synthèse, de structure chimique identique ou analogue à celle des hormones surrénaliennes naturelles, sont utilisés en thérapeutique, essentiellement comme anti-inflammatoires et immunosuppresseurs.

PHYSIOLOGIE

Les glandes corticosurrénales, situées à la partie périphérique des deux glandes surrénales, sécrètent 3 groupes d'hormones : les androgènes surrénaliens (surtout le sulfate de déhydroépiandrostérone), qui participent au développement des caractères sexuels mâles et favorisent le développement musculaire ; les glucocorticostéroïdes (surtout le cortisol), qui interviennent dans les réactions chimiques de l'organisme, notamment celles qui concernent le glucose ; les minéralocorticostéroïdes (surtout l'aldostérone), qui retiennent le sodium et l'eau dans l'organisme.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

— Les glucocorticostéroïdes, associés aux minéralocorticostéroïdes, se substituent aux hormones naturelles en cas d'insuffisance surrénale lente (maladie d'Addison). Certains dérivés chimiques (prednisone, bêtaméthasone) ont un effet anti-inflammatoire, antiallergique et immunosuppresseur. Grâce à cette dernière propriété, ils permettent la prévention du rejet des organes transplantés et le traitement des leucémies, en association avec des anticancéreux. Les produits peuvent être administrés sous forme orale ou injectable, ou être appliqués localement. Dans ce dernier cas, il s'agit essentiellement des dermocorticostéroïdes, utilisés pour traiter les affections cutanées.

— Les minéralocorticostéroïdes (9-alpha-fludrocortisone), associés aux glucocorticostéroïdes, permettent le traitement des insuffisances surrénales. L'administration a lieu par voie orale ou injectable. Les prescriptions à long terme nécessitent une surveillance de l'équilibre hydroélectrolytique (concernant l'eau et les sels minéraux tels que le sodium et le potassium) pour limiter l'apparition d'œdèmes et d'hypertension artérielle.

EFFETS INDÉSIRABLES

Le traitement substitutif d'une insuffisance surrénalienne, par des corticostéroïdes identiques aux hormones naturelles (hydrocortisone ou 9-alpha-fludrocortisone) n'entraîne aucun effet indésirable.

    En cure courte, la corticothérapie par dérivés « non physiologiques » présente peu de dangers, à condition de respecter un régime pauvre en sel. En revanche, une corticothérapie à long terme provoque de nombreux effets indésirables : ostéoporose et tassement vertébral, œdème, fonte musculaire, syndrome de Cushing (obésité de la face et du tronc), hirsutisme (pilosité excessive), fragilité cutanée, pétéchies (petites taches hémorragiques sous-cutanées), flush (accès de rougeur cutanée), infections, diabète, hypertension artérielle, troubles psychiques (psychose), glaucome, cataracte, arrêt de la croissance chez l'enfant, troubles hormonaux chez le fœtus. Mises au repos, les glandes surrénales peuvent s'atrophier sans signe visible, exposant à de graves accidents (insuffisance surrénale aiguë) en cas d'arrêt brutal de la corticothérapie, d'infections ou d'intervention chirurgicale. Un arrêt brutal du traitement peut également provoquer un rebondissement de l'affection ayant motivé la prescription des corticostéroïdes.

   Les dermocorticostéroïdes provoquent parfois les mêmes effets en passant dans le sang à travers la peau, si on les applique sur de trop grandes surfaces, surtout chez l'enfant. De plus, une utilisation de plusieurs mois induit des anomalies souvent irréversibles : amincissement cutané, acné, couperose, vergetures, surtout sur le visage. Aussi l'administration de corticostéroïdes à long terme nécessite-t-elle un soigneux bilan préalable pour rechercher un éventuel diabète ou une hypertension artérielle susceptibles de s'aggraver sous corticothérapie. De même, un foyer infectieux, comme une tuberculose ancienne, ou une parasitose, comme l'anguillulose, risquent de s'aggraver sous corticothérapie et doivent impérativement être soignés avant le début du traitement.

Voir : cholestérol, corticotrophine. 

corticosurrénale (glande)

Zone périphérique de chacune des deux glandes surrénales, qui élabore et sécrète les corticostéroïdes (hormones synthétisées à partir du cholestérol).

   Les glandes surrénales sont situées au-dessus des reins. Ce sont des glandes endocrines de faible volume (de 2 à 3 centimètres de long sur 0,5 centimètre d'épaisseur), qui sont constituées de deux parties : la médullosurrénale (zone centrale) et la corticosurrénale (zone périphérique).

STRUCTURE ET PHYSIOLOGIE

La corticosurrénale est divisée en trois zones concentriques. En raison de son équipement enzymatique spécifique, chacune de ces zones est spécialisée dans la synthèse d'un certain type de corticostéroïde.

— La zone glomérulée de la corticosurrénale, la plus externe, sécrète l'aldostérone sous l'action du système rénine-angiotensine (ensemble de substances régulant la tension artérielle). L'aldostérone joue un rôle essentiel dans l'équilibre hydroélectrolytique (maintien des volumes liquidiens et des concentrations en sodium de l'organisme).

— La zone fasciculée, stimulée par la corticotrophine, produit le cortisol, qui favorise la dégradation des protéines, augmente les réserves lipidiques et possède une forte activité anti-inflammatoire.

— La zone réticulée synthétise des androgènes. Les androgènes surrénaliens représentent une très faible partie des androgènes chez l'homme et la moitié des androgènes chez la femme.

PATHOLOGIE

Habituellement, les produits intermédiaires entre le cholestérol et les corticostéroïdes, dits précurseurs, sont retrouvés dans le sang à des taux faibles. Lorsque l'équipement enzymatique de la glande est incomplet, la synthèse des hormones actives ne peut avoir lieu et les précurseurs sont sécrétés en grande quantité. Ce trouble porte le nom de bloc enzymatique surrénalien.

   Les autres maladies qui affectent la corticosurrénale peuvent entraîner un arrêt de la production hormonale, comme dans le cas de la maladie d'Addison (insuffisance corticosurrénalienne lente, pouvant se compliquer d'insuffisance corticosurrénalienne aiguë) ; elles peuvent également provoquer un hypercorticisme (excès de production) pouvant engendrer un syndrome de Cushing, un syndrome de Conn ou un virilisme (apparition chez la femme de caractères masculins), selon qu'il s'agit respectivement d'une hypersécrétion de cortisol, d'aldostérone ou d'androgènes.

   Un déficit de sécrétion des corticosurrénales peut être compensé par des hormones de substitution administrées quotidiennement par voie orale. Par ailleurs, lorsqu'une maladie ou une intervention chirurgicale détruit une corticosurrénale, la deuxième est capable d'assurer la fonction surrénalienne à elle seule.