Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

plasma

Partie liquide du sang dans laquelle baignent les cellules sanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes).

   Le plasma est un milieu riche en hormones et en substances nutritives - sels minéraux, vitamines, acides aminés, protéines, glucides, lipides. On y recourt dans différents traitements. Comme ceux de tout produit sanguin, son prélèvement sur le donneur de sang, sa conservation et les indications de sa distribution sont strictement réglementés.
— Le plasma liquide peut se conserver au maximum un an, à - 30 °C et à condition d'être congelé moins de 6 heures après son prélèvement (sur un seul donneur). Il doit être utilisé immédiatement après une décongélation rapide.
— Le plasma sec est obtenu par lyophilisation (dessèchement par le froid) d'un mélange des plasmas de 12 donneurs au plus, prélevés depuis moins de 6 jours. Sa durée de conservation est de 5 ans à température ambiante ; il s'utilise en solution dans un solvant approprié.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

Le plasma, administré par perfusion, est utilisé (plasmathérapie) pour augmenter le volume sanguin dans certains collapsus (baisse rapide et durable de la pression artérielle) ou pour réhydrater les brûlés et leur apporter des protéines. Son emploi est actuellement limité en raison des risques - même faibles - de transmission de certains virus, en particulier celui de l'hépatite C.

   Le plasma peut être fractionné, ce qui permet d'obtenir ses éléments constituants (fibrinogène, globuline, etc.).

Voir : plasmaphérèse, sang, transfusion sanguine.

plasmaphérèse

Technique transfusionnelle permettant de prélever du plasma chez un donneur de sang ou chez un malade.

— Chez un donneur de sang, la plasmaphérèse consiste à prélever du sang par l'intermédiaire d'une machine qui en sépare le plasma, le reste étant réinjecté au donneur. Le plasma sert ensuite au traitement de maladies soit tel quel, soit purifié, c'est-à-dire après avoir été traité pour en extraire l'albumine, des facteurs de la coagulation ou des anticorps. L'opération dure environ une heure.

— Chez un malade, la plasmaphérèse a pour but un échange plasmatique qui permet de réduire la concentration dans le sang d'éléments toxiques (protéines, lipides, anticorps et complexes immuns circulants).

   Cette technique est utilisée dans le traitement de certaines maladies neurologiques (myasthénie, par exemple), de cas d'hyperviscosité sanguine ou de maladies auto-immunes (lupus érythémateux disséminé, par exemple), ainsi que dans l'hypercholestérolémie familiale.

   L'opération, qui dure environ deux heures, consiste à retirer du sang au malade puis à lui restituer ses globules rouges dans un produit de substitution d'origine humaine (plasma de donneur ou albumine obtenue à partir de plasma purifié) ou artificielle. Plusieurs séances sont généralement nécessaires. En même temps que le produit toxique est soustrait, un traitement visant à éviter le renouvellement de la substance nocive est mis en œuvre.

plasmide

Molécule d'A.D.N. extrachromosomique, retrouvée dans certaines bactéries et dont la réplication est indépendante de celle de l'A.D.N. du chromosome.

   Du fait de sa petite taille, un plasmide ne porte qu'un nombre limité de gènes ; les plus étudiés sont les gènes de résistance aux antibiotiques. Un même plasmide peut porter des gènes de résistance à plusieurs antibiotiques et donc entraîner la multirésistance de la souche qui l'héberge.

   De plus, les plasmides peuvent passer par simple contact (conjugaison) d'une bactérie à une autre, d'espèce différente, et transmettre ainsi certaines résistances aux antibiotiques, qui prennent un caractère épidémique du fait de leur extension rapide, par exemple parmi les entérobactéries du tube digestif.

plasmocyte

Cellule qui produit et excrète les anticorps dans le plasma sanguin.

   Le plasmocyte est dérivé du lymphocyte B ; c'est la cellule la plus mature de la lignée lymphoïde B. On ne la trouve normalement pas dans le sang mais dans la moelle osseuse, les ganglions lymphatiques et la rate. Elle possède un noyau excentré, une chromatine (chromosomes à l'état non condensé) très compacte, un cytoplasme basophile (qui fixe les colorants basiques) et une zone plus claire autour du noyau, correspondant à l'appareil de Golgi (appareil sécrétoire de la cellule). Une telle structure marque la spécialisation de la cellule dans la fonction de sécrétion, celle, en l'occurrence, d'anticorps.

plastie

Intervention chirurgicale qui consiste à modifier et à rétablir la forme, l'apparence ou la fonction d'un tissu, d'un organe ou d'une partie du corps.

   La plastie proprement dite utilise les tissus voisins de la région traitée, mais doit parfois être complétée par une autre technique (greffe, prothèse). Elle permet de corriger une malformation, une déformation (due au vieillissement, à un traumatisme, à une maladie) ou un dysfonctionnement (conduit naturel obstrué, par exemple), de reconstruire ou de réparer un tissu ou un organe en partie détruit (brûlure cutanée) ou retiré. On parle alors de chirurgie réparatrice. Enfin, des considérations esthétiques peuvent motiver une plastie ; il s'agit alors de chirurgie esthétique.

DIFFÉRENTS TYPES DE PLASTIE

— Les otoplasties corrigent les oreilles décollées.

— Les pharyngoplasties, ou uvulopalatoplasties, visent à soigner l'apnée du sommeil et à empêcher les ronflements.

— Les plasties abdominales ôtent les excédents de peau et de graisse de la paroi abdominale.

— Les plasties cutanées ont un but esthétique (vieillissement) ou permettent de faciliter la cicatrisation après une brûlure, un accident ou une opération avec perte importante de substance (ablation d'une tumeur).

— Les plasties mammaires, ou mammoplasties, comprennent les corrections de volume des seins ainsi que les réparations après ablation pour cancer.

— Les plasties tubaires consistent à rétablir la perméabilité des trompes utérines obstruées (souvent par séquelles d'infection) dans le traitement des stérilités féminines.

— Les plasties du tube digestif (œsophagoplastie, coloplastie) font en général suite à une opération au cours de laquelle le chirurgien a dû retirer un segment du tube digestif (œsophage ou intestin).

— Les rhinoplasties corrigent les difformités congénitales ou traumatiques du nez. Les septoplasties, en particulier, corrigent les déviations de la cloison nasale.

Voir : chirurgie esthétique, chirurgie réparatrice, mammoplastie, pharyngoplastie, plastie abdominale, rhinoplastie.