Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

système immunitaire (suite)

Examens et pathologie

Un prélèvement sanguin permet l'étude quantitative et fonctionnelle (numération formule sanguine, analyse des différentes populations de lymphocytes [CD4 et CD8] par cytométrie de flux, électrophorèse et immunoélectrophorèse des protéines) des différentes populations de lymphocytes et des différents anticorps. En cas d'anomalie, cette étude permet éventuellement d'orienter vers des examens complémentaires comme une ponction de moelle osseuse ou de ganglion.

   La pathologie du système immunitaire comprend les déficiences immunitaires, l'hypersensibilité et les maladies auto-immunes.

— Les déficiences immunitaires peuvent être la conséquence d'anomalies génétiques congénitales (agammaglobuline de Bruton [absence d'immunoglobulines dans le sang], syndrome de Di George [défaut de production des lymphocytes T]), d'une infection par un virus (en particulier virus du sida), d'irradiations ou d'un traitement immunosuppresseur.

— L'hypersensibilité est une hyperactivité du système immunitaire, telle qu'elle existe en réponse à certaines substances chimiques ou à certains pollens (allergie).

— Les maladies auto-immunes, comme le diabète juvénile de type 1, le lupus érythémateux disséminé ou la polyarthrite rhumatoïde, sont dues à une altération du phénomène de tolérance (incapacité naturelle du système immunitaire à tolérer les constituants ou les produits de ses propres cellules).

Voir : immunosuppresseur, immunothérapie, réponse immunitaire, immunothérapie, maladie auto-immune, maladie immunitaire.

système limbique

Ensemble de structures cérébrales situées dans la région médiane et profonde du cerveau, jouant un rôle majeur dans la mémoire et les émotions, de même que dans l'élaboration des comportements.

STRUCTURE

Le système limbique forme une sorte d'anneau situé à la face interne de chaque hémisphère cérébral et comporte cinq structures principales : les voies olfactives, des formations nerveuses appelées amygdale temporale, hippocampe et septum ainsi que le cortex limbique, lui-même composé de deux circonvolutions, la circonvolution du corps calleux et la circonvolution parahippocampique.

   Le système limbique fonctionne en association avec d'autres zones du cerveau, en particulier l'hypothalamus et le cortex frontal. Les principaux comportements alimentaires, sexuels et sociaux sont sous la double dépendance de l'hypothalamus et du système limbique.

EXAMENS ET PATHOLOGIE

Le système limbique est exploré par scanner et imagerie par résonance magnétique (I.R.M.).

   Les lésions du système limbique peuvent être d'origine vasculaire, tumorale, traumatique, infectieuse (encéphalite herpétique nécrosante, en particulier) ou dégénérative. Des lésions bilatérales de l'hippocampe peuvent être responsables d'un syndrome de Korsakoff, caractérisé par des troubles de la mémoire de fixation.

système lymphatique

Ensemble des ganglions et des vaisseaux lymphatiques, qui, d'une part participent à la défense immunitaire de l'organisme et, d'autre part, ont un rôle circulatoire (drainage de la lymphe vers le courant sanguin).

STRUCTURE

Les ganglions lymphatiques sont des nodules situés sur le trajet des vaisseaux lymphatiques. Ces vaisseaux drainent le tissu interstitiel. Un ganglion comprend une capsule et de nombreux globules blancs, ou lymphocytes, qu'il produit. Il existe des ganglions superficiels, dont les plus importants sont situés au pli de l'aine, sous l'aisselle et de chaque côté du cou, et des ganglions profonds, localisés dans le pelvis, le long de l'aorte et dans les hiles pulmonaires. Nés de toutes les parties du corps, les vaisseaux lymphatiques convergent vers les ganglions lymphatiques puis se réunissent en vaisseaux de calibre croissant. Ils sont en général satellites des vaisseaux sanguins. Le principal vaisseau lymphatique est le canal thoracique, qui naît dans l'abdomen puis chemine jusqu'au sommet du tronc, où il se jette dans le confluent veineux jugulo-sous-clavier gauche, à la base du cou.

PHYSIOLOGIE

Les ganglions lymphatiques permettent la multiplication des lymphocytes T et B parvenus à maturité après leur formation dans la moelle osseuse et le thymus. Ils ont un rôle important de relais lors de la réponse immunitaire. Les vaisseaux lymphatiques assurent la circulation de ces cellules en les déversant dans la circulation veineuse. Ils drainent également les cellules sanguines et les grosses protéines récupérées après leur sortie des vaisseaux capillaires et transportent les graisses absorbées par l'intestin lors de la digestion.

EXAMENS

Les ganglions superficiels sont accessibles à la palpation. Leur examen histologique peut se faire par ponction à l'aiguille ou après ablation. Les ganglions profonds sont explorés aujourd'hui par échographie et surtout par scanner et imagerie par résonance magnétique (I.R.M.), beaucoup moins souvent par lymphographie (radiographie du système lymphatique après injection d'un produit de contraste).

PATHOLOGIE

Une augmentation de volume d'un ganglion, ou adénopathie, peut être d'origine infectieuse (ganglions mous et sensibles) ou tumorale (ganglions durs, immobiles et indolores). L'envahissement des ganglions à partir d'un cancer est une forme de métastase. Dans ces cas, l'ablation chirurgicale du cancer s'accompagne de celle des ganglions de voisinage : ainsi, dans un cancer du sein, la mastectomie est parfois associée à un curage des ganglions de l'aisselle.

   Les vaisseaux lymphatiques peuvent être le siège d'une lymphangite (inflammation), qui disparaît sous traitement antibiotique si une infection bactérienne est à son origine. Certains vaisseaux lymphatiques peuvent se dilater et former une lymphangiectasie et/ou un lymphœdème en raison d'un obstacle à l'écoulement lymphatique, d'origine parasitaire ou tumoral. Enfin, il arrive que le système lymphatique soit le siège d'une tumeur maligne, le lymphome.

système lymphoïde

Ensemble des cellules, des organes et des structures tissulaires assurant la défense immunitaire.

STRUCTURE ET PHYSIOLOGIE

Les organes composant le système lymphoïde peuvent être répartis en trois unités.

— Les organes lymphoïdes primaires, dits centraux, sont la moelle osseuse et le thymus (glande située à la base du cou). Les précurseurs des cellules immunocompétentes (lymphocytes, macrophages) sont produits par la moelle osseuse hématopoïétique. Certains lymphocytes y poursuivent leur maturation pour donner naissance aux lymphocytes B. D'autres migrent vers le thymus et donnent, après maturation, les thymocytes, qui se différencient en lymphocytes T.

— Les organes et formations secondaires, dits périphériques, sont les ganglions lymphatiques, le réseau de tissu lymphoïde des muqueuses (amygdales palatines, formations annexes du tube digestif et des voies respiratoires, etc.) et, dans la rate, la pulpe blanche située autour des ramifications artérielles. Ils sont peuplés de lymphocytes qui ont émigré des organes lymphoïdes centraux après avoir atteint leur maturité. Au sein de ces organes et formations, les lymphocytes T et B côtoient d'autres cellules immunocompétentes, comme les macrophages, avec lesquelles ils échangent des informations nécessaires au bon déroulement de la réponse immunitaire, et se multiplient. La cohérence du système est assurée par la circulation de ces cellules par voie sanguine et lymphatique.

— Le système lymphoïde tertiaire est composé de tous les autres emplacements où peuvent se localiser les lymphocytes à la suite d'une migration. Un tel déplacement peut se faire à l'occasion d'une réaction inflammatoire déclenchée par une lésion ou par une infection. Cette capacité de migration est particulièrement importante pour les lymphocytes « à mémoire », responsables de la protection de l'organisme contre les antigènes déjà rencontrés.

EXAMENS

Un prélèvement sanguin permet l'étude quantitative et fonctionnelle des différentes populations lymphocytaires. En cas d'anomalie constatée, cet examen permet éventuellement d'orienter la recherche de la cause vers d'autres examens complémentaires : radiographie du thymus, ponction de moelle osseuse ou de ganglion, études du fonctionnement des lymphocytes, etc. Le sang ne contient en effet que 5 % de la population lymphocytaire totale de l'organisme.