Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

cycloplégie

Paralysie du muscle ciliaire de l'œil se traduisant par une impossibilité d'accommoder de près.

   Une cycloplégie résulte en général de l'instillation de collyres dits cycloplégiques (atropine ou cyclopentolate chlorhydrate essentiellement) pratiquée avant un examen ophtalmologique approfondi. Elle cesse plus ou moins rapidement selon le produit utilisé.

   Les autres causes de cycloplégie sont plus rares : paralysies toxi-infectieuses (diphtérie, botulisme), toxiques (amanite phalloïde), traumatiques (contusion du globe oculaire) ou infectieuses (syphilis).

   Une cycloplégie se traduit par une gêne à la vision de près, importante surtout pour les sujets jeunes ayant une vision normale et pour les hypermétropes.

Voir : skiascopie.

cyclospasme

Spasme de l'accommodation dû à la contraction permanente du muscle ciliaire.

Synonyme : spasme accommodatif.

   Un cyclospasme est le plus souvent le signe d'une fatigue oculaire due à un trouble de la réfraction mal corrigé ou à un mauvais équilibre oculomoteur (hétérophorie, ou trouble de la vision lié aux variations de l'équilibre des muscles oculomoteurs ; trouble de la convergence). Les collyres myotiques (pilocarpine), certains traumatismes ou inflammations, de rares intoxications et affections encéphalitiques peuvent aussi causer un cyclospasme.

   Un cyclospasme se traduit par une pseudomyopisation : le myope voit sa myopie augmenter, le sujet ayant une vision normale devient myope et l'hypermétrope voit son hypermétropie diminuer. La vision de près est toujours excellente, parfois accompagnée d'une sensation de voir plus gros (macropsie) et de maux de tête surtout frontaux, en barre.

   Le diagnostic repose sur l'examen de l'œil après instillation d'atropine, un puissant cycloplégique (produit qui paralyse de façon temporaire le muscle ciliaire de l'œil). Le traitement d'un cyclospasme dû à un trouble de la réfraction ou à un mauvais équilibre oculomoteur, purement palliatif, consiste à porter des verres correcteurs.

cyclothymie

Humeur caractérisée par l'alternance de phases d'excitation et d'abattement.

   Le terme fut créé en 1882 par le psychiatre allemand Karl Kahlbaum pour désigner la succession d'états de manie et de mélancolie chez certains de ses patients. En 1920, le psychiatre allemand Ernst Kretschmer l'étendit à une forme normale de tempérament (personnalité). Un sujet cyclothymique possède une grande capacité d'accord et de fusion avec le monde. Généralement sociable, il réagit aux variations de l'ambiance par la joie, la tristesse ou la colère. Quand la cyclothymie prend un caractère exagéré, elle entre cependant dans le domaine pathologique et peut aboutir à la maladie maniaco-dépressive. Dans le langage courant, ce terme est employé pour décrire une personnalité changeante, lunatique, avec des périodes plus ou moins longues de « normalité ».

Voir : psychose maniacodépressive.

cyclotron

Accélérateur circulaire de particules atomiques.

   Le cyclotron est utilisé par les physiciens pour étudier la structure de la matière. Les médecins disposent en général de modèles moins puissants qui produisent des molécules radioactives ou des rayonnements utilisés en radiothérapie.

PRINCIPE

Des particules chargées, telles que des protons ou des ions plus lourds, sont injectées à l'intérieur d'une chambre à vide circulaire d'un diamètre de l'ordre du mètre, où elles sont soumises, d'une part, à un champ électrique de radiofréquence qui leur confère une vitesse parfois proche de celle de la lumière (de l'ordre de 300 000 km/seconde), d'autre part, à un champ magnétique qui les fait tourner en orbite sur une trajectoire en spirale qui augmente progressivement d'amplitude. Lorsqu'elles ont atteint la vitesse désirée, elles sont éjectées du faisceau vers un point d'impact.

UTILISATIONS DIAGNOSTIQUE ET THÉRAPEUTIQUE

Selon l'utilisation envisagée, la nature des particules accélérées et celle de la cible sur laquelle on les dirige varient. Cette cible peut renfermer une substance qui, devenue radioactive sous l'effet du rayonnement, servira ensuite à des fins diagnostiques au moyen d'une gammacaméra (thallium 201, iode 123). Dans quelques cas, ces substances émettent des positons ; on les utilise pour des examens spécialisés. C'est le cas en particulier du fluor 18, qui permet de marquer plusieurs molécules dont le 18 fluorodéoxyglucose (18FDG), utilisé en médecine pour la tomographie par émission de positons (T.E.P.).

   En protonthérapie, la grande précision balistique du faisceau de protons permet de détruire sélectivement de petites tumeurs profondes. En neutronthérapie, un faisceau de neutrons obtenu par bombardement d'une cible métallique par les protons sert à traiter des tumeurs peu sensibles à la radiothérapie classique. Après une séance de neutronthérapie, le patient doit être isolé durant quelques heures dans un local hermétique aux radiations, les tissus irradiés étant susceptibles de présenter une radioactivité transitoire.

Voir : protonthérapie, radiothérapie, tomographie par émission de positons.

cylindrome

Tumeur épithéliale, bénigne ou maligne, constituée par un amas de cellules tumorales groupées autour d'une cavité, formant comme un cylindre.

   Les principales localisations du cylindrome sont cutanées et bronchiques, mais celui-ci peut également atteindre les glandes salivaires et le sein. Son évolution est surtout locale (peu de métastases) et son pronostic, relativement favorable.

— Le cylindrome cutané est une tumeur épithéliale bénigne développée aux dépens des glandes sudorales, le plus souvent du cuir chevelu. Arrondi, bien délimité, de couleur rosée ou violacée, il peut être isolé ou se réunir en grappes pour couvrir une étendue importante du cuir chevelu.

— Le cylindrome trachéobronchique est une tumeur des glandes de la muqueuse bronchique, de malignité atténuée mais certaine.

   L'ablation chirurgicale constitue le seul traitement. Les récidives sont possibles et nécessitent alors d'associer radiothérapie et chirurgie. Le laser donne de bons résultats sur les cylindromes trachéobronchiques.