Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

polykystique

Qui comporte un grand nombre de kystes (cavités pathologiques contenant une substance le plus souvent molle ou liquide et limitées par une paroi qui leur est propre).

   Il existe des maladies polykystiques du foie, des voies biliaires, des reins et des ovaires.

Voir : maladie polykystique du foie, maladie polykystique des reins, maladie polykystique des voies biliaires, syndrome des ovaires polykystiques.

polykystose ovarienne

syndrome des ovaires polykystiques

polykystose rénale

maladie polykystique des reins

polymédication

Fait de prendre en même temps plusieurs médicaments.

   La polymédication peut découler de la prescription par un même médecin de plusieurs médicaments pour une ou plusieurs affections. Mais il arrive également qu'un patient consulte plusieurs médecins et omette de signaler à chacun d'eux les prescriptions des autres ; ou bien qu'il prenne, en même temps que les médicaments qui lui ont été prescrits, d'autres médicaments qu'il croit anodins : de l'aspirine pour des maux de tête, par exemple.

   Or, les substances actives agissent souvent les unes sur les autres. Un médicament peut en inhiber un autre ou, au contraire, amplifier ses effets et, particulièrement, ses effets indésirables. Aussi l'évaluation des risques d'interaction médicamenteuse exige-t-elle la compétence du médecin ou du pharmacien. Au-delà de trois médicaments, ces interactions deviennent d'ailleurs si complexes qu'elles sont en général impossibles à bien maîtriser dans l'état actuel des connaissances. C'est pourquoi il est tout à fait déconseillé de prendre des médicaments sans avis médical.

   En outre, certaines pharmacies ont un équipement informatique qui permet de savoir si les médicaments prescrits n'engendrent pas d'interaction médicamenteuse entre eux et si leurs effets ne se potentialisent ou ne s'antagonisent pas.

Voir : interaction médicamenteuse.

polyménorrhée

Règles survenant à intervalles trop fréquents (moins de 24 jours).

CAUSES

Une polyménorrhée est due à un raccourcissement du cycle menstruel soit dans la première phase (phase de maturation du follicule ovarien), soit dans la deuxième phase (phase lutéale, correspondant à la dégénérescence du follicule transformé en corps jaune). Le raccourcissement de la phase de maturation du follicule correspond à une hyperactivité ovarienne, qui peut entraîner une absence d'ovulation. Le raccourcissement de la durée de vie du corps jaune, plus fréquent, se rencontre surtout à la puberté et lors de la préménopause. En période d'activité génitale, cette insuffisance lutéale s'observe lors du syndrome des ovaires polykystiques, en cas d'hyperprolactinémie (sécrétion excessive de prolactine) ou encore en cas de prise de micropilules.

DIAGNOSTIC

Pour déterminer laquelle des deux phases est raccourcie, il est nécessaire d'établir une courbe de température sur 3 cycles successifs et de réaliser un bilan hormonal. Ce bilan permet également de savoir si les cycles sont ovulatoires.

TRAITEMENT

Le raccourcissement de la première partie du cycle ne nécessite pas de traitement, sauf s'il n'y a pas d'ovulation : dans ce cas, l'administration d'hormones permet de déclencher celle-ci. Le traitement du raccourcissement de la deuxième phase du cycle (phase lutéale) repose sur l'administration de progestérone naturelle ou de progestatifs de synthèse et sur le traitement de la cause, lorsqu'il est possible.

polymérase

Enzyme participant à la synthèse des acides nucléiques (A.D.N. et A.R.N.).

   Il y a des polymérases dans tous les organismes vivants, des cellules aux virus. Elles permettent la réplication du patrimoine génétique et la synthèse des différents A.R.N. (messager, ribosomique ou de transfert). La transcriptase inverse est une A.D.N.-polymérase, caractéristique des rétrovirus (dont le V.I.H., virus du sida) : elle synthétise une molécule d'A.D.N. à partir d'A.R.N. viral, créant un « provirus » apte à s'intégrer dans le chromosome de la cellule infectée.

   Les tests reposant sur la réaction d'amplification génique, ou Polymerase chain reaction (PCR), utilisent une polymérase bactérienne pour augmenter la quantité d'A.D.N. viral présent dans les tissus malades (sang, liquide cérébrospinal ou tout autre tissu prélevé par biopsie) afin de le rendre plus détectable.

polymorphisme

Existence au sein d'une population de variations individuelles d'un caractère génétique n'entraînant pas de conséquences pathologiques.

   La variété des groupes sanguins est un exemple de polymorphisme.

polymyosite

Maladie inflammatoire auto-immune (lors de laquelle l'organisme produit des anticorps dirigés contre ses propres tissus) caractérisée par une atteinte, isolée ou non, des muscles striés.

   De cause inconnue, les polymyosites surviennent à tout âge, avec une fréquence maximale entre 20 et 40 ans et une prédominance féminine. Dans de rares cas, elles s'associent à un cancer : on parle alors de polymyosite paranéoplasique. Elles peuvent aussi faire partie d'une maladie auto-immune diffuse comme le lupus érythémateux.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les symptômes des polymyosites sont très variables. Les muscles atteints, en général ceux des cuisses et des épaules, sont douloureux et manquent de force : le malade a du mal à se lever d'une chaise, à se redresser d'une position allongée, à marcher, à se coiffer puis, enfin, à avaler. À cette atteinte musculaire peuvent s'associer des lésions purpuriques touchant surtout la peau des paupières, des mains, des doigts, des coudes et des genoux (on parle alors de dermatomyosite), des douleurs articulaires, une fièvre parfois élevée, une hypertrophie des ganglions.

DIAGNOSTIC

Outre les signes inflammatoires (augmentation de la vitesse de sédimentation, du taux sanguin de protéine C-réactive), le diagnostic est confirmé par l'augmentation du taux d'enzymes musculaires dans le sang, par l'électromyogramme (enregistrement électrique de l'activité musculaire), qui montre une atteinte musculaire inflammatoire, et par la biopsie musculaire, qui montre une dégénérescence des fibres et une réaction tissulaire inflammatoire.

ÉVOLUTION ET TRAITEMENT

L'évolution peut être aiguë et atteindre le muscle cardiaque ; subaiguë, avec un risque d'atteinte respiratoire ; ou chronique. Le traitement repose sur la prescription d'anti-inflammatoires (corticostéroïdes, notamment) et d'immunosuppresseurs. Les polymyosites paranéoplasiques guérissent en même temps que le cancer qu'elles accompagnent.