Larousse Médical 2006Éd. 2006
B

bulbe rachidien

Partie inférieure de l'encéphale, qui constitue un centre nerveux important.

   Le bulbe rachidien est situé entre la protubérance annulaire – au-dessus – et la moelle épinière – en dessous. Il est le siège de centres neurovégétatifs extrêmement importants. Il contient les faisceaux pyramidaux, formés de nerfs moteurs qui descendent les ordres du cerveau vers la moelle, ainsi que d'autres faisceaux (spinothalamique, ruban de Reil médian, etc.) qui remontent les informations sensitives vers différentes zones de l'encéphale. Par ailleurs, le bulbe a aussi un rôle actif grâce à la présence de noyaux (petits centres de commande) de plusieurs nerfs crâniens. Il intervient ainsi en partie dans la sensibilité du visage, dans la sensibilité et la motricité de la langue, du pharynx, du larynx et, par l'intermédiaire du nerf pneumogastrique, dans celle des viscères thoracoabdominaux.

   L'atteinte de la région bulbaire à l'occasion de traumatismes (fractures de la première vertèbre cervicale) est l'un des plus graves traumatismes médullaires, entraînant une tétraplégie (paralysie des quatre membres).

Voir : syndrome bulbaire, cerveau, encéphale.

bulle dermatologique

Soulèvement cutané arrondi de grande taille, rempli d'une sérosité contenant ou non du sang.

Synonyme : phlyctène.

CAUSES

Certaines bulles sont provoquées par des agents physiques tels que le frottement (ampoule), la chaleur (brûlure), le froid (gelure) ou par un contact avec des substances chimiques caustiques. Les autres bulles sont l'expression d'anomalies appelées dermatoses bulleuses. Elles ont des origines variables : photodermatose (sensibilité exagérée à la lumière) ; toxidermie (réaction allergique qui peut être due à de très nombreux médicaments, tels les sulfamides, les barbituriques, l'aspirine, etc., et dont l'une des formes est le syndrome de Lyell). L'impétigo, d'origine bactérienne, peut prendre à son début l'aspect d'une bulle, ainsi que certaines maladies dermatologiques : pemphigus vulgaire, pemphigoïde bulleuse, certains érythèmes polymorphes, dermatite herpétiforme. Les maladies bulleuses héréditaires, rares, peuvent se manifester dès l'enfance : incontinentia pigmenti, épidermolyse bulleuse, porphyries congénitales.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

La bulle se distingue de la vésicule, très petite, et de la pustule, qui contient du pus. Elle est fragile et sa rupture ne laisse qu'une érosion de la peau, se recouvrant éventuellement d'une croûte, ce qui rend le diagnostic plus difficile. Les bulles peuvent siéger sur une peau saine (pemphigus) ou rouge (érythème polymorphe). Elles peuvent être uniques (brûlure, ampoule) ou multiples (érythème polymorphe), limitées aux pieds et aux mains (épidermolyse bulleuse), aux régions non couvertes par les vêtements (photodermatoses) ou se généraliser (toxidermies).

   Le diagnostic des formes étendues nécessite un prélèvement biopsique, qui permet de distinguer deux variétés de bulles, selon que le liquide s'accumule dans l'épaisseur de l'épiderme (pemphigus) ou entre l'épiderme et le derme (toxidermies).

ÉVOLUTION ET TRAITEMENT

Une bulle peut être le symptôme d'une maladie grave. Les maladies bulleuses étendues ont parfois un pronostic sévère, comme le syndrome de Lyell, qui impose un traitement en réanimation. Le traitement des bulles, très variable, dépend de leur cause.

bulle pulmonaire

Structure sphérique anormale, remplie d'air, développée au sein d'un poumon.

   Une bulle est formée à partir d'un tissu pulmonaire anormal, distendu, parfois détruit, et n'est pas fonctionnelle : elle n'assure aucun échange gazeux entre le sang et l'air. Sa taille varie de moins de 1 centimètre à celle de tout le poumon. Les bulles de petite taille sont parfois appelées des blebs. Une bulle peut apparaître dans un poumon sain ou malade, atteint d'emphysème. Petite, une bulle isolée n'entraîne en général aucun trouble ; volumineuse, elle peut comprimer le reste du poumon ou les gros vaisseaux, provoquant des troubles cardiorespiratoires. Certaines bulles superficielles, même de petite taille, peuvent se rompre et se compliquer alors d'un pneumothorax (présence d'air dans la plèvre).

   Elles ne nécessitent généralement aucun traitement, mais une surveillance régulière. Le cas échéant, le traitement est chirurgical.

Voir : emphysème pulmonaire.

buphtalmie

Augmentation du volume du ou des globes oculaires, liée le plus souvent à un glaucome congénital (hypertension intraoculaire).

   La buphtalmie se manifeste sous la forme d'une saillie antérieure de la cornée, qui devient douloureuse à mesure qu'elle grossit. Elle peut provoquer des vergetures de la membrane postérieure de la cornée, dues à son trop fort étirement. À travers elles, l'humeur aqueuse s'infiltre dans la cornée et provoque un œdème cornéen, responsable d'une photophobie (sensation pénible produite par la lumière) avec larmoiement.

   La buphtalmie peut être évaluée par la mesure du diamètre cornéen, obtenue à l'aide d'un compas (souvent pratiquée sous anesthésie générale chez les petits enfants), et par la biométrie oculaire, qui mesure le diamètre antéropostérieur de l'œil. Le traitement du glaucome ne peut pas faire régresser la buphtalmie, mais il la stabilise et, surtout, il empêche l'apparition d'autres lésions, notamment du nerf optique.

Burkitt (lymphome de)

Tumeur ganglionnaire maligne de l'enfant.

   Le lymphome de Burkitt, de type non hodgkinien, se rencontre principalement en Afrique tropicale, où il représente la plus fréquente des tumeurs de l'enfant. En Europe et en Amérique du Nord, il est : rare, mais constitue pourtant la moitié des lymphomes de l'enfant.

CAUSES

En Afrique, l'apparition de la tumeur est la conséquence de plusieurs infections successives du sujet, entraînant une stimulation de son système immunitaire et, plus particulièrement, des lymphocytes B.

   On constate, par exemple, une infection par le virus d'Epstein-Barr, généralement contractée à partir de la mère, puis un paludisme à Plasmodium falciparum ; la tumeur surviendrait ensuite, lors d'accidents génétiques entraînant la translocation (échange) des chromosomes 8 et 14.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La forme africaine est caractérisée par une tuméfaction généralement située à la mâchoire ; la forme d'Europe et d'Amérique du Nord est plutôt localisée dans l'abdomen ou les amygdales. L'évolution est rapide : augmentation de volume de la tumeur, puis dissémination aux ganglions et, surtout, au système nerveux central, à la moelle osseuse et au sang (leucémie aiguë).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Seule la biopsie de la tumeur permet d'identifier un lymphome de Burkitt. Depuis une quinzaine d'années, les traitements chimiothérapiques, utilisant un nombre croissant de médicaments anticancéreux, permettent de guérir la quasi-totalité des formes localisées et la majorité des formes étendues. Pendant 5 ou 6 mois, la chimiothérapie est administrée par voie veineuse, mais aussi par ponction lombaire, pour prévenir ou guérir les atteintes du système nerveux ; elle est complétée par une radiothérapie. Ce traitement nécessite des hospitalisations répétées et assez prolongées. Le patient est considéré comme guéri s'il n'y a pas eu de rechute dans l'année qui suit celle du début du traitement ; sinon, une nouvelle chimiothérapie est pratiquée, suivie d'une autogreffe de moelle.