Larousse Médical 2006Éd. 2006
O

ostéosclérose

Accroissement de la densité osseuse, souvent en réaction à une lésion de voisinage.

   L'ostéosclérose peut être la séquelle d'une fracture (cal osseux) ou d'une ostéite (inflammation de l'os), ou bien la conséquence d'une arthrose, l'os n'étant plus protégé des à-coups de pression par le cartilage altéré. Elle est visible à la radiographie. Il n'existe pas de traitement spécifique de l'ostéosclérose, qui est souvent irréversible.

ostéosynthèse

Procédé chirurgical visant à traiter les fractures.

   L'ostéosynthèse consiste à utiliser des matériels divers (plaques, clous, vis, broches, fils métalliques, agrafes ou fixateurs externes) pour assurer la réduction et la contention d'une fracture. L'intervention peut être plus ou moins longue et difficile selon la complexité de la fracture. Ce procédé n'accélère pas la consolidation proprement dite, puisqu'il s'agit d'un phénomène biologique, mais il permet une meilleure reconstitution de l'anatomie. Il rend également possible une utilisation plus précoce du membre, ce qui facilite la récupération des articulations adjacentes. L'ostéosynthèse favorise aussi la remise en charge : chez les personnes âgées alitées, cet élément diminue le risque de complications (escarres, décompensations cardiaques, infections urinaires, phlébites).

   Les chirurgiens privilégient les matériaux introduits par de petites voies d'abord. Les fixateurs externes seront réservés aux fractures ouvertes. Les matériels d'ostéosynthèse sont retirés après consolidation et en fonction de l'inconfort qu'ils génèrent. La survenue d'une infection postopératoire (nosocomiale) est un risque qui doit être évalué.

ostéotomie

Section chirurgicale d'un os afin de modifier son axe, sa taille ou sa forme.

   Une ostéotomie est en général pratiquée en cas de traumatisme osseux, par exemple pour redresser un os fracturé consolidé en mauvaise position, ou de déformation osseuse (hallux valgus, genu varum, genu valgum). En chirurgie dentaire, on a recours à cette technique pour dégager de l'os une dent fracturée ou très cariée, pour replacer un maxillaire en cas de prognathie ou pour extraire une dent de sagesse incluse.

TECHNIQUE

Lorsque l'ostéotomie est pratiquée sur un os fracturé consolidé en mauvaise position, celui-ci est sectionné sous anesthésie générale de part et d'autre de la zone à laquelle on doit rendre son axe normal ; les deux extrémités sont ensuite réalignées. Les corrections ainsi obtenues sont le plus souvent maintenues par ostéosynthèse (plaque métallique, clou, etc.) pendant une période allant de 45 jours à 3 mois ou, en chirurgie maxillofaciale, par une gouttière ou des ligatures maintenant solidement les maxillaires pendant 1 mois environ ; l'alimentation doit, dans ce dernier cas, être liquide.

otalgie

Douleur de l'oreille.

   Une otalgie peut être liée à une affection de l'oreille (otite) ou avoir une cause neurologique (névralgie du nerf trijumeau, qui innerve le visage), dentaire (carie), articulaire (arthrite de l'articulation temporo-mandibulaire) ou pharyngolaryngée (angine, cancer du pharynx ou du larynx). Le traitement, outre celui de la cause, repose sur l'administration d'analgésiques.

othématome

Épanchement sanguin entre le cartilage et l'enveloppe du cartilage (péricondre) du pavillon de l'oreille.

   Un othéatome est secondaire à un traumatisme, souvent dans le cadre sportif (rugby). L'évolution sans traitement se fait vers la résorption partielle de l'hématome avec une organisation fibreuse et une destruction cartilagineuse qui conduit à la classique oreille en « chou-fleur ». Le traitement repose sur l'évacuation chirurgicale de l'hématome associée à un pansement compressif.

otite

Inflammation des cavités de l'oreille moyenne, de la muqueuse qui les tapisse et du tympan (myringite).

Synonyme : otite moyenne.

   Les otites peuvent être aiguës, subaiguës ou chroniques, selon leur évolution.

Otite aiguë

Il s'agit d'une inflammation par infection bactérienne (pneumocoque, hæmophilus, streptocoque, staphylocoque), parfois virale, qui touche le plus souvent les enfants de 6 mois à 2 ans, et particulièrement les enfants élevés en collectivité. L'infection est d'abord pharyngée, puis se propage à l'oreille par le canal de la trompe d'Eustache.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Une otite aiguë se traduit par une douleur violente de l'oreille, associée à une fièvre. Chez le nourrisson, elle se manifeste par des pleurs, des troubles digestifs, une perte d'appétit.L'otite évolue selon quatre stades : otite congestive, où le tympan est simplement rouge ; otite catarrhale, où le tympan devient lisse et opaque ; otite purulente, où le bombement du tympan témoigne de la présence de pus dans la caisse du tympan ; otite perforée, où une perforation dans le tympan laisse le pus s'écouler à l'extérieur.

   Les complications d'une otite aiguë non traitée, aujourd'hui rares, sont l'extension de l'infection à la mastoïde (os situé derrière l'oreille), au labyrinthe (oreille interne), aux méninges ou au nerf facial, entraînant une paralysie de ce nerf.

TRAITEMENT

Le traitement antibiotique est nécessaire chez le petit enfant de moins de 2 ans en cas d'otite purulente. Dans les autres cas (otite séreuse, otite séro-muqueuse), les antibiotiques ne sont pas indiqués. De même, chez l'enfant plus âgé, la prescription d'un antibiotique ne doit pas être systématique. Une paracentèse (perforation chirurgicale du tympan), lorsque le tympan est bombé, est rarement nécessaire (douleurs intenses, inefficacité des antibiotiques).

Otite subaiguë

Il s'agit en général d'une otite séreuse, inflammation de l'oreille accompagnée d'un épanchement liquidien (sans pus), due à un mauvais fonctionnement de la trompe d'Eustache. Elle se manifeste par des otites aiguës à répétition et/ou par une baisse de l'audition ; l'otite subaiguë constitue la première cause d'audition défectueuse chez l'enfant.

   Le diagnostic repose sur l'otoscopie (examen du conduit auditif externe et du tympan) et la tympanométrie ; la baisse d'audition est estimée par un audiogramme.

   Le traitement, malaisé, repose selon les cas sur l'administration d'antibiotiques, sur l'ablation des végétations adénoïdes, sur la pose d'un aérateur transtympanique (yoyo).

Otite chronique

Il existe deux types d'otite chronique : l'otite muqueuse, caractérisée par une perforation du tympan, et l'otite cholestéatomateuse, due au développement dans l'oreille interne d'un kyste de l'épiderme, le cholestéatome.

   Une otite chronique se traduit par une baisse de l'audition et par un écoulement ; l'otite chronique cholestéatomateuse se complique, dans certains cas, de paralysie faciale, de labyrinthite ou de méningite.

   Le diagnostic repose sur l'examen clinique ; le traitement est surtout chirurgical et consiste à réparer le tympan ou à pratiquer l'ablation du cholestéatome.

   À titre préventif, le vaccin pneumococcique est maintenant recommandé à l'ensemble des enfants de moins de 2 ans. Cette vaccination a démontré son efficacité en diminuant la fréquence des otites et leurs complications chez les enfants.

Voir : aérateur transtympanique, mastoïdite, paracentèse, tympanotomie.