Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

introversion

Attitude d'une personne qui a tendance à s'isoler dans son monde intérieur.

   Ce terme a été créé en 1907 par le psychiatre suisse Carl Gustav Jung. Les sujets introvertis sont méditatifs, rêveurs, peu communicatifs et enclins à l'abstraction. L'introverti préfère les valeurs subjectives de son monde personnel à la réalité extérieure concrète. Selon Jung, ce repli de la libido sur le moi favoriserait la névrose, l'autisme, mais aussi une certaine profondeur et originalité de la pensée. L'opposé de l'introversion est l'extraversion.

intubation trachéale

Introduction dans la trachée, à partir de la bouche ou d'une narine, d'un tube de 6 à 8 millimètres de diamètre interne, pour un adulte, de 2,5 à 6 millimètres pour un enfant.

   Le tube trachéal peut être mis en place à l'aide d'un laryngoscope, appareil permettant de récliner la langue et de visualiser la glotte, qui est l'orifice supérieur du larynx, partie initiale des voies aériennes située au-dessus de la trachée. Un tube trachéal est habituellement pourvu à son extrémité d'un ballonnet externe qui, gonflé, s'applique sur la paroi trachéale, assurant une étanchéité entre le tube et les voies aériennes, ce qui permet d'une part d'éviter l'inhalation bronchique de liquide digestif, d'autre part de réaliser une ventilation artificielle en insufflant périodiquement, de façon manuelle ou mécanique, un mélange gazeux par le tube mis en place. L'intubation trachéale permet aussi de maintenir la trachée en communication avec l'air extérieur, car la voie naturelle peut être obstruée par la langue qui se place en arrière dans certaines circonstances comme les états comateux.

— En anesthésie, l'intubation trachéale est utilisée pour protéger les voies aériennes du sujet et assurer une ventilation artificielle. Après le retrait du tube trachéal surviennent parfois des douleurs du larynx, qui disparaissent spontanément en quelques jours.

— En réanimation, l'intubation trachéale est aussi employée de façon courante pour pratiquer une ventilation artificielle afin de traiter une défaillance respiratoire, que celle-ci soit liée à une altération de la commande respiratoire (coma) ou à une altération de l'appareil respiratoire lui-même (œdème pulmonaire, bronchopneumopathie, etc.). Cependant, lorsque la ventilation artificielle doit être pratiquée sur une longue durée, l'intubation trachéale peut être remplacée par une trachéotomie (ouverture de la trachée par incision du cou pour la mettre en communication avec l'extérieur au moyen d'une canule). La principale complication de l'intubation trachéale est le rétrécissement de la trachée, dû à la formation de granulomes (petites tumeurs d'origine inflammatoire) ou à une fibrose (formation pathologique de tissu fibreux).

   Dans le premier cas, le traitement, simple, repose sur l'ablation au laser des granulomes ; dans le second cas, il consiste à pratiquer une ablation de la portion de trachée atteinte par la fibrose puis à aboucher les deux segments restants.

inuline

Glucide voisin de l'amidon, préparé à partir de tubercules de dahlia et utilisé pour explorer la fonction rénale.

   L'inuline est administrée en perfusion intraveineuse. Après des mesures répétées de sa concentration dans le sang et l'urine, on déduit sa clairance (vitesse à laquelle le rein l'extrait du sang) ; en cas d'insuffisance rénale, celle-ci diminue. Ce test est cependant très spécialisé et remplacé, en médecine courante, par la mesure de la clairance de la créatinine.

invagination intestinale

Pénétration pathologique d'un segment d'intestin dans le segment sous-jacent, à la manière d'un doigt de gant retourné, provoquant une occlusion intestinale.

Invagination intestinale chez le nourrisson

L'invagination intestinale aiguë en est la forme la plus fréquente. Elle survient inopinément, le plus souvent entre 3 mois et 1 an, chez un nourrisson jusqu'alors en bonne santé, plus fréquemment chez le garçon.

CAUSES

Elle est parfois due à une inflammation aiguë des ganglions abdominaux lors d'une maladie virale, à la présence d'un gros polype ou à une inflammation du diverticule de Meckel.

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'invagination intestinale aiguë se traduit par la survenue brutale de cris, de pleurs et d'agitation, qui durent quelques minutes puis disparaissent, pour réapparaître quelques minutes après ; ces signes s'accompagnent d'un refus alimentaire total. Plus tard, du sang peut apparaître pur ou mêlé à des selles.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic repose sur l'échographie ou le lavement baryté ; ce dernier examen permet également le traitement précoce de l'invagination : le segment invaginé est remis en place par augmentation douce et progressive de la pression d'injection du lavement. Une surveillance étroite doit cependant être instituée dans les heures qui suivent le traitement, même si l'enfant se montre soulagé, afin de détecter une invagination persistante.

   L'invagination doit être traitée en urgence. Elle conduit, si elle persiste, à une nécrose de l'intestin invaginé, dont les vaisseaux sanguins se trouvent comprimés, pouvant entraîner une péritonite ou une occlusion intestinale. En cas d'insuccès du lavement ou d'intervention tardive, une intervention chirurgicale (résection de la partie invaginée puis rétablissement de la continuité de l'intestin) peut se révéler nécessaire.

Invagination intestinale chez le grand enfant et l'adulte

Elle est rare et généralement due à une tumeur (polype bénin ou tumeur maligne). Elle se traduit par des signes d'occlusion intestinale (douleur abdominale, arrêt du transit des selles et des gaz) et peut prendre une allure chronique (invagination incomplète, pouvant régresser d'elle-même et se manifester par épisodes). Le diagnostic repose sur l'opacification barytée du côlon, éventuellement sur l'échographie. Une intervention chirurgicale (résection de la portion d'intestin envahie par la tumeur) est toujours nécessaire mais ne constitue pas obligatoirement une urgence.

invasion

Période succédant à la phase d'incubation d'une maladie infectieuse et caractérisant le début apparent de la maladie.

   L'invasion correspond, dans les maladies contagieuses, à la période où la contagion est la plus élevée. Elle est suivie de la phase dite d'état.